Commentant la mise en accusation formulée par le procureur de la république le juge Ghassan Oweidat à son encontre, la procureur du Mont Liban la juge Ghada Aoun a estimé, par un Tweet, que demander désormais la levée du secret bancaire dans le cadre d’enquêtes concernant les enrichissements illicites est devenu un délit au Liban

“Maintenant, l’application de la loi est devenue un crime. Mon crime est d’avoir demandé l’application de la loi pour lever le secret bancaire. (…) Désormais, l’exigence de l’application de la loi, notamment celle de la levée du secret bancaire, est devenue un délit”.  

Cette déclaration intervient alors que la magistrate ne s’est pas présentée devant le procureur de la république qui a déféré son dossier devant la cour de cassation. Elle a également déposé un recours contre le procureur de la république, notant que celui-ci s’était déjà à plusieurs reprises montré hostile vis-à-vis d’elle, allusion aux enquêtes menées par elle notamment à l’encontre du gouverneur de la Banque du Liban et de diverses personnalités libanaises.

Pour rappel, la juge avait publié, la semaine dernière un tweet qu’elle avait effacé, citant une dépêche de Wikileaks listant les principales fortunes d’hommes politiques libanais qui détiendraient des comptes en Suisse.

Ainsi selon le tweet de la juge, le président de la chambre Nabih Berri, arrivé au 4ème rang des fortunes de responsables libanais possèderait 6,4 milliards de dollars.

À cette somme s’ajouterait celle de la fortune de son épouse Randa, estimée à 5,7 milliards et à un de ses fils, 2 milliards de dollars.

Parmi les autres fortunes citées par la juge,

  • celles de l’ancien Premier ministre Fouad Saniora qui détiendrait selon le tweet, plus de 9 milliards de dollars, accusé par le passé d’avoir dilapidé plus de 11 milliards de dollars,
  • du Premier ministre Najib Mikati (plus de 8 milliards de dollars),
  • ainsi que de son frère, Taha Mikati avec 6,8 milliards de dollars,
  • de l’ancien Michel Murr avec 5,9 milliards de dollars,
  • de l’ancien Premier ministre Saad Hariri,
  • du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé visé par plusieurs procédures judiciaires pour détournements de fonds et blanchiment d’argent à l’étranger et notamment en Suisse et qui fait l’objet d’une enquête ouverte par elle au Liban, enquête entravée jusqu’à présent suite à un recours présenté par lui
  • ou encore du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt
  • et plus étonnamment celle de la député du changement Paula Yacoubian

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