Des négociations seraient en cours pour amener à la chute du gouvernement Hassan Diab. En particulier, certaines sources indiquent que des ministres proches du président de la Chambre Nabih Berri pourraient démissionner avec pour objectif d’amener au retour de l’ancien premier ministre Saad Hariri au Grand Sérail.

Cette information intervient également après que le vice-président de la Chambre, par ailleurs membre du bloc parlementaire du Liban Fort, proche de la Présidence de la République, le député Elie Ferzli ait appelé à la constitution d’un nouveau gouvernement présidé par Saad Hariri.

Pour rappel, ce dernier avait démissionné le 29 octobre 2019, suite à d’importantes manifestations. Ces protestataires dénonçaient déjà la crise économique touchant le Liban ainsi que la classe politique actuelle, accusée de corruption et d’avoir mené le Liban à la faillite.

Ces mêmes sources indiquent que le Premier Ministre actuel Hassan Diab attendrait les résultats de ces négociations et aurait indiqué ne pas souhaiter quitter le Grand Sérail si un nouveau gouvernement n’est pas constitué dans la foulée.

D’autres sources indiquent que le Président de la Chambre Nabih Berri, allié à l’Association des Banques du Liban – qui refuse le wipe-off de ses actionnaires conformément au plan de sauvetage économique présenté par le cabinet actuel – et à Banque du Liban elle-même – qui refuserait l’audit de ses comptes par des parties prenantes tierces – souhaiteraient aboutir à la chute du gouvernement en raison de différents quant à la mise en place de réformes économiques et du chiffrage concernant les pertes du secteur financier local, alors que le cabinet Diab négocie actuellement avec le Fonds Monétaire International.

Les désaccords sont apparus au grand jour au sein de la coalition actuelle en raison du chiffrage des pertes du secteur financier. Ainsi, si certains et notamment certains députés – qu’un négociateur de la partie libanaise accuse de conflit d’intérêt puisqu’ils détiendraient également des actions des banques libanaises – estiment ces pertes à 81 000 milliards de livres libanaises au taux de 1500 LL/USD, le gouvernement estime ces pertes à 241 000 milliards de livres libanaises au taux de parité de 3 600 LL/USD, ce que le FMI estime être proche de la vérité.
Pour rappel, le taux de parité actuel au marché noir dépasse les 9 000 LL/USD.

Par ailleurs, des sources proches du gouvernement libanais accusent certains partis, en outre à avoir incité aux violences qui ont eu lieu le mois dernier en marge de manifestations dénonçant la dégradation de la valeur de la livre libanaise, de spéculer contre la Livre Libanaise afin d’obtenir des gains locaux. Ils agiraient également sur ordre de puissances étrangères.

Faute d’un accord avec le FMI, ces derniers souhaiteraient obtenir une aide bilatérale de la part de l’Arabie Saoudite. L’ancien premier ministre Saad Hariri pourrait alors jouer les intermédiaires entre Beyrouth et Riyad afin de faciliter le versement de cette aide. Cependant, le Royaume Saoudien – également confronté à une crise financière – a déjà indiqué ne pas souhaiter le versement d’une aide financière sans l’implication du FMI.

De son côté, Saad Hariri aurait indiqué avoir des conditions à son retour. Ces conditions seraient liées à la situation actuelle du Liban estimant par ailleurs que le recours au financement du FMI réclame des réformes qui n’ont pas été mises en oeuvre jusqu’à présent.