” Je le répète à haute voix: ce n’est pas la culture de l’affrontement, la culture du conflit qui construit la vie collective d’un peuple et entre les peuples, mais celle-ci: la culture de la rencontre, la culture du dialogue; c’est l’unique voie pour la paix” 1

Le facteur humain est le noyau d’une “institution, combinaison d’un « groupe humain », de « procédures », d’« agencements instrumentaux » et d’une « rationalité » (p. 246).2.
Le visage du pouvoir au sein des institutions dépend des rationalités qui les dominent.” Cependant, le pouvoir et les libanais sont encore divisés entre la franche concordance aux règles de la démocratie et la convenance à de “nécessaires” paradoxes.

Les personnalités politiques qui façonnent le pouvoir depuis 1943 révèlent l’ambiguïté du culte individuel dans l’exercice de la fonction.
Le partisanisme et la préservation du communautarisme n’ont favorisé, ni le renforcement d’une identité nationale ni l’exercice de la “mouwatana”.
Malgré les atouts flagrants d’une indépendance nationale scellée par les souffrances, les sacrifices et le sang de nos composantes, la donne commune aux diverses tendances politiques fait presque toujours prévaloir l’autosuffisance du savoir selon des “décideurs” toujours appliqués à décaler le temps du citoyen face aux convenances et aux réalisations de quelques uns.

Ce n’est plus seulement le manque de solutions tangibles qui hante le libanais mais la façon dont certains hauts placés réduisent l’exercice de sa cohérence et  confinent sa liberté. Ainsi, il peut indéfiniment attendre des étapes sans délais mais devoir apprécier entre temps, que sa religion est le meilleur sujet du jour, que ses gros risques sécuritaires seront résolus et que tant de besoins et de bon sens quotidien vont se résoudre par des augmentations et des taxes !?

Néanmoins, le mode de nos diversités peut devenir bien plus conséquent, respectueux de l’être humain et non conflictuel avec la citoyenneté si l’Etat décide de s’engager à initier une identité nationale non soumise aux complexités religieuses, aux coincements communautaires, aux différences complexes et à toute forme de confusion. La citoyenneté est un long chantier humain et le cheminement progressif de notre message de vie commune. Il commence là où sont encore cloîtrées nos composantes pour aboutir là où elles se renforcent entre elles!

Pour réaliser le tronc commun d’être libanais il faudrait le vivre d’abord, le comprendre ensuite et s’y identifier enfin. Celà demande la volonté d’inscrire le changement humain à la base de tout gouvernement par un immense chantier d’initiation, de formation et de développement psycho et socio-educatif. Il serait consacré aux vécus identitaires communs, de l’enfant à l’âge adulte, afin d’apprendre comment devenir libanais à travers le fier devoir d’une égale citoyenneté !!

1 Pape François, le 1er Septembre 2013, pour la prière de l’Angélus.

2 Thibault LE TEXIER, 2016, Le Maniement des hommes. Essai sur la rationalité managériale, Paris, La Découverte,..

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