Le Président de la République, le Général Michel Aoun, s’est prononcé contre le cumul des mandats entre députés et ministres, estimant que cela nuit au système de gouvernance et ne permet pas d’avoir des gens compétents à la tête des administrations publiques.

S’exprimant lors d’une conférence internationales intitulée “Egalité dans la Démocratie” qui s’est tenue à Jbeil ce mercredi 18 avril, estimant que les députés qui ne sont pas présents au sein du gouvernement permettent à l’institution parlementaire de renforcer son rôle dans la gouvernance publique et la lutte contre la corruption, le chef de l’état a toutefois reconnu qu’il n’existe à l’heure actuelle, aucune régulation ou cadre légal l’empêchant.

Plus nous renforçons la responsabilité et le rôle du Parlement à cet égard et durcissons le pouvoir judiciaire dans ses verdicts contre les personnes corrompues, plus nous approchons du modèle du système démocratique souhaité et atteignons la justice sociale

Pour cette raison, indique-t-il, “j’ai appelé et je demande toujours la séparation entre le travail parlementaire et ministériel au Liban, par lequel un député, qui a été assigné pour tenir le gouvernement responsable s’il commet des erreurs, est lui-même un membre de ce gouvernement”

Le chef de l’état s’en est également pris au système confessionnel d’attribution des postes de responsabilité au sein des administrations publiques, nuisant à la compétence:

Le principe d’égalité ne peut pas être appliqué au Liban de manière correcte et satisfaisante tant que notre système sectaire est celui qui décide de l’identité des personnes dans certains postes et positions et ne permet pas l’égalité entre les candidats compétents“, estimant ensuite que si la population libanaise souhaite obtenir un système de qualité et une véritable démocratie, il faudra obtenir l’élaboration d’un système séculaire.

Pas de réelle démocratie libanaise, estime le Président de la République

Abordant la question de la corruption, le Général Aoun a estimé que la Démocratie ne peut exister sans responsabilité publique et que “l’absence de responsabilité au Liban ces dernières années et décennies avec les gouvernements successifs a conduit à la prolifération de la corruption, à l’érosion des institutions étatiques, à la désintégration de l’infrastructure sociale normale du pays et à la distorsion de notre système démocratique“.

Il poursuit estimant que le système sectaire ne permet pas l’établissement d’une véritable démocratie qui ne pourrait être mis en place qu’après l’établissement d’un état séculaire.
Le système démocratique au Liban est basé sur le consensus et non sur la règle de la majorité

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