Le Haut conseil de la défense s’est réuni ce soir en urgence suite à l’explosion qui a ravagé la capitale. Pour l’heure, les autorités libanaises indiquent que l’explosion sera dû à un dépôt de nitrate d’ammonium.

L’instance, qui s’est réunie au Palais Présidentiel de Baabda sous la présidence du chef de l’état, le général Michel Aoun, a proclamé un état d’urgence de 2 semaines et a indiqué qu’une commission d’enquête sera désignée. Les premiers résultats des investigations seront soumises aux autorités judiciaires compétentes d’ici 5 jours. Des sanctions seront prises contre les fonctionnaires qui ont permis de stocker depuis 6 ans d’importantes quantités de nitrate d’ammonium à l’intérieur du port de Beyrouth aujourd’hui détruit.

Il s’agira également de fournir un abri à tous les foyers dont les domiciles ont été détruits par l’explosion.

Par ailleurs, la somme de 100 milliards de livres libanaises ont été débloquées pour faire face à l’urgence de la situation.

Le Premier Ministre Hassan Diab a indiqué que 2750 tonnes de nitrate d’ammonium étaient stockés dans l’entrepôt où a eu lieu d’explosion qui a ravagé la capitale libanaise.

Cette quantité était présente depuis six ans dans un entrepôt du port de Beyrouth aujourd’hui rasé par l’explosion, sans prendre de mesures préventives, précise le Premier Ministre qui s’exprimait lors de la réunion du Haut Conseil de la Défense.

Le Haut Conseil de la Défense a également demandé l’attribution de fonds d’urgences aux hôpitaux libanais, au versement d’indemnités aux familles des martyrs, à l’achat de quantités de blé suffisantes pour remplacer celles du silo à blé désormais détruit par l’explosion, à la formation d’une cellule de crise et à la vente limitée de farine aux boulangeries.

Par ailleurs, le port de Tripoli devrait prendre le relais du Port de Beyrouth en ce qui concerne l’importation de produits de première nécessité.

Les noms de victimes de l’explosion circulent actuellement sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnes sont portées actuellement disparues.

À l’issue de la réunion, le général Mahmoud Al Asmar a indiqué que le Président de la République à appeler à ce que soit mené une enquête pour déterminer les responsabilités des personnes impliquées, “d’autant plus que les rapports de sécurité indiquaient qu’il y avait des matières inflammables et explosives dans l’entrepôt où la catastrophe s’est produite”. 

Il a été ainsi décidé différentes mesures:

  1. De déclarer Beyrouth, ville sinistrée.
  2. Selon l’article 3 de la loi de défense n ° 102 et les articles 1, 2, 2, 3 et 4 du décret-loi n ° 52 du 5/8/1968, déclarant l’état d’urgence dans la ville de Beyrouth pour une période de deux semaines, soit du 4/8/2020 au 18/8/2020 . Les autorités compétentes exercent les pouvoirs prévus dans le décret-loi n ° 52/1968 et, conformément à l’article 3 de ce décret-loi, l’Autorité militaire suprême prend immédiatement le pouvoir de maintenir la sécurité et met à sa disposition toutes les forces armées, y compris les forces de sécurité intérieure, la sécurité publique, la sécurité de l’État, les douanes et les hommes de pouvoir. Forces armées dans les ports, les aéroports et dans les unités de garde armées et leurs détachements, y compris les pompiers. Ces forces s’acquittent de leurs fonctions de base conformément à leurs propres lois et sous le commandement du commandement militaire suprême. L’Autorité militaire suprême choisit également par décision de certains éléments de ces forces de les assigner à des tâches spéciales liées aux opérations de sécurité, à la garde des points sensibles et aux opérations de sauvetage.
  3. Désigner une commission d’enquête sur les raisons qui ont conduit à cette catastrophe, à condition que les résultats des enquêtes soient soumis aux autorités judiciaires compétentes dans un délai maximum de 5 jours à compter de sa date, à condition que les niveaux maximums de sanctions soient pris à l’encontre des agents. 
  4. D’allouer des fonds aux hôpitaux pour couvrir les frais d’hospitalisation des blessés. 
  5. De payer les compensations nécessaires aux familles des martyrs. 
  6. De remplacer les quantités de blé présentes dans le silo à blé du port de Beyrouth qui a été détruit
  7. D’utiliser le port de Tripoli pour sécuriser les opérations commerciales de l’importation et de l’exportation. 
  8. De former une cellule de crise pour suivre les répercussions de cette catastrophe à tous les niveaux. 
    de restreindre la vente de farine aux fours. 
  9. De charger la Haute Commission de Secours d’étudier les dégâts en coordination avec l’armée libanaise. 
  10. De contacter tous les pays et leurs ambassades pour obtenir l’aide et les dons nécessaires et créer un fonds spécial à cet effet.
  11. De charger la Haute Commission de Secours de sécuriser un abri pour les familles dont les maisons ont été détruites ou endommagées, et de communiquer avec le Ministère de l’Éducation pour ouvrir des écoles pour accueillir ces familles. 
  12. De mettre en place un mécanisme d’importation du verre et contrôler les prix des matériaux utilisés pour réparer les dommages. 

Le président de la république a également déclaré le deuil national et la fermeture pendant trois jours. ”