L’ancien Ministre de l’éducation, Hassan Diab, est assuré d’être nommé prochain Premier Ministre après avoir reçu la majorité des nominations des parlementaires libanais, ce jeudi 19 décembre.

Ainsi, 69 députés sur les 128 que compte le parlement libanais se sont prononcés en sa faveur. Le Liban est sans gouvernement depuis la démission du Premier Ministre Saad Hariri, le 29 octobre dernier, suite à un mouvement de contestation qui se poursuit toujours depuis la nuit du 17 octobre au 18 octobre.

Parmi les principaux soutiens du Premier Ministre désigné, le Courant Patriotique Libre (CPL), le Hezbollah et le mouvement Amal. L’exercice constitutionnel a été marqué par le refus d’une grande majorité des députés sunnites – alors que le Premier Ministre appartient à cette communauté religieuse – de se prononcer sur le choix du prochain locataire du Grand Sérail.

Les consultations des parlementaires libanais par la Présidence de la République, obligatoires selon les accords de Taëf pour désigner un nouveau premier ministre, ont été jusqu’à présentes retardées en raison de l’absence d’accord entre principaux partis et communautés religieuses pour former un gouvernement d’union nationale préalable, alors que la situation sociale et économique continue à se dégrader depuis le début de l’année. Ainsi, 50% de la population pourrait se retrouver vivant en dessous du seuil de la pauvreté, indique un rapport de la Banque Mondiale, alors que 30% à 40% de la population active est au chômage. Le Liban est par ailleurs l’un des pays les plus endettés du monde, à hauteur de 154% du PIB, un déficit budgétaire estimé à 11.9% en cette fin d’année en dépit de la mise en place d’une politique d’austérité, et une crise monétaire grave, avec d’une part une menace de dévaluation de la livre libanaise et la mise en place d’un système de parité parallèle en raison de la pénurie de billets verts nécessaires à l’achat de matières premières.

Il lui restera encore à constituer un gouvernement, les délais de mise en place d’un cabinet étant généralement longs au Liban en raison des dissensions entre les partis politiques. Selon les rumeurs actuelles, le gouvernement de Hassan Diab pourrait être ainsi constitué de membres de la coalition CPL-Hezbollah-Amal et de quelques hommes appartenant à la communauté politique alignés avec eux, loin de la demande des manifestants ui souhaitent la mise en place d’un gouvernement de technocrates.

Cette nomination pourrait en effet ne pas satisfaire les manifestants qui entrent dans le 64ème jour de leur mouvement. Ils dénoncent une classe politique qu’ils considèrent comme corrompue et ayant conduit le Liban à une quasi faillite économique. Des appels à la mobilisation se font ainsi entendre aujourd’hui.

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