Hezbollah : Hassan Nasrallah, La « sentinelle de l’indépendance libanaise »

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L’auteur auteur dédie ce papier à Imad Moughniyeh (Hajj Radwane), le fondateur de la branche militaire du Hezbollah, a son fils Jihad, ainsi qu’à Moustapha Badreddine (Zoulficar), le successeur d’Imad Moughnieh à la tête de la branche militaire du Hezbollah, enfin Samir Kintar, l’ancien doyen des prisonniers politiques en Israël, tous quatre tués sur le champ de bataille en Syrie afin que se maintienne vivace l’esprit de résistance dans la conscience arabe, pour la sauvegarde de l’Indépendance et de l’intégrité du Liban.

Le vainqueur face à Israël et en Syrie: Yabroud, Qalmoun, Palmyre

En partenariat avec Madaniya.info – Le Hezbollah, au palmarès militaire infiniment plus prestigieux que son bourreau saoudien, à faire pâlir d’ailleurs bon nombre des protagonistes des conflits du Moyen-Orient, se distinguera par une série de magistrales et époustouflantes victoires, tant contre Israël qu’en Syrie, suscitant l’admiration de bon nombre de spécialistes militaires occidentaux.
Sur ces divers théâtres d’opérations, le Hezbollah a affiné sa stratégie, optant pour une «méthode complexe» de combat, un combiné d’opérations de guérilla et de guerres frontales, couplant les méthodes de guerre d’une armée régulière aux méthodes de la guerre de guérilla.
Au Liban, sur son propre terrain au sein d’un environnement favorable, le sud Liban à majorité chiite, il livrera une guerre défensive au moyen de la guérilla face à Israël. En Syrie, en terrain hostile face à des djihadistes, il mènera des guerres frontales en rase campagne.

En Syrie, il opérera en tandem avec son alter ego iranien, le général Qassem Souleimany, chef de la prestigieuse «Brigade de Jérusalem» des Pasdarans, -dont la transcription en arabe claque comme baïonnettes aux vents, «Faylaq Al Qods Lil harath As Saouri Al Irani»-: Faylaq Al Qods, «Jerusalem brigade» comme pour rappeler la permanence de la revendication iranienne et chiite dans le combat pour la libération de la Palestine.
Le cours de la guerre de Syrie a conduit le Hezbollah a mené des combats de chars et de blindés alors que son point fort était l’infanterie. Il s’offrira le luxe, cas unique dans les annales militaires, de faire sauter le verrou de Damas, Yabroud, le 15 mars 2014, le jour même du référendum de rattachement de la Crimée à la Russie, à la date commémorative du 3eme anniversaire du soulèvement populaire en Syrie.

«Le Hezbollah a réussi à assumer un rôle distinctif croissant dans la direction des opérations de l’armée syrienne lors d’offensives majeures des forces gouvernementales». A Qoussayr (Juin 2013), le Hezbollah a pris directement en main la conduite des opérations, assumant, parallèlement, la surveillance aérienne permanente du champ de bataille, via des drones», relèvera «The Brookings Doha Center Report», dans sa livraison de Mai 2014 signée de Charles Lister.

En deux ans (2012-2014), le Hezbollah mettra ainsi en échec six offensives majeures des djihadistes de Syrie visant à percer les lignes de défense du parti chiite, à coups de vagues humaines, dans la zone frontalière syro libanaise, dans le secteur Ersal-Brital, décimant les unités d’élite des assaillants takfiristes, constituées de troupes conjointes de Daech et de Jabhat An Nosra avec le soutien d’Israël.
Par quatre fois en Syrie (Al-Qoussayr, Yabroud, et dans le périmètre de la base militaire de Minbej, dans la région d’Alep, assiégée de nombreux mois par le géorgien Tarkhan Batirashvili – Abou Omar al-Shishani), ainsi qu’à Palmyre, dans le désert syrien (Mars 2016), Hassan Nasrallah, à la tête de ses hommes, fera la preuve de sa science militaire et de la maîtrise du commandement.
Se posant en égal des mythiques «barbudos» cubains, il assumera un rôle comparable au légendaire Camilo Gorriarán Cienfuegos, l’adjoint opérationnel de Fidel Castro et d’Ernesto Che Guevara de La Serna, le voltigeur de pointe de l’armée révolutionnaire cubaine, le commandant de l’avant, celui qui opéra, à la tête de la Colonne n°2 «Antonio Maceo», la percée décisive vers La Havane, dont il s’emparera le 2 janvier 1959, à 27 ans.

Rompues à la guerre de guérilla, ses troupes d’élite réussiront l’exploit non seulement de renverser le cours de la guerre, mais de modifier radicalement les règles d’engagement des combats dans la zone de confrontation israélo-libanaise, il tiendra t en respect Israël, la principale puissance militaire du Moyen-Orient, la terreur absolue des Arabes, qu’il narguera avec un drone de sa fabrication, le drone «Ayoub», tandis que son complice iranien détournait, à son profit, un drone américain, faisant tous les deux la preuve de la maîtrise technologique de la surveillance aérienne.

Le lancement le 2 octobre 2012 d’un avion sans pilote du Hezbollah en direction d’Israël a constitué la première incursion aérienne réussie de l’aviation arabe depuis la guerre d’octobre 1973, il y a 40 ans.
Son survol du site nucléaire de Dimona, dans le Néguev, a démontré l’absence d’étanchéité du «dôme d’acier» israélien, édifié avec de coûteux moyens avec l’aide américaine en vue d’immuniser le ciel israélien de toute attaque hostile. Cet exploit militaire du Hezbollah, et par voie de conséquence de l’Iran, est apparu comme une spectaculaire démonstration de leur capacité technologique à forte portée psychologique tant à l’égard d’Israël que des États-Unis, qu’à l’encontre du groupement des pays sunnites gravitant dans l’orbite atlantiste.
Une percée technologique attestée deux ans plus tard par le Hamas dans son combat à Gaza, en juillet 2014, infligeant un camouflet majeur à Israël en apportant la preuve manifeste de l’absence total d’étanchéité de son «dôme d’acier», qui s’est révélé en fin de compte un parapluie troué.

Sur la liste des organisations terroristes de la Ligue arabe, mais ultime digue de retenue face à une démission généralisée arabe au Diktat israélien

Le Hezbollah est certes inscrit sur les «liste des organisations terroristes» tant de l’Union européenne, à tout le moins sa branche militaire, que de la Ligue arabe à la demande pressante de l’Arabie saoudite, au même titre d’ailleurs que les anciens pupilles de l’Occident, les Frères Musulmans, Jobhat An Nosra et Da’ech.
Mais par rapport aux organisations sunnites, le Hezbollah dispose d’un avantage comparatif incontestable en termes de crédibilité dissuasive concrétisée par sa présence, solitaire, sur l’ultime champ de bataille contre Israël, en tant qu’ultime barrage de retenue à une reddition générale arabe face au diktat israélo américain.
Une crédibilité concrétisée par le fait que de tous les protagonistes du conflit, Hassan Nasrallah ne désertera jamais le champ de bataille, contrairement à ses contestataires sunnites: Saad Hariri, le chef du camp saoudo américain au Liban, planqué en Arabie saoudite, le chef politique du Hamas Palestinien, Khaled Mecha’al, planqué à Doha, à une trentaine de kms de la plus importante base militaire américaine du tiers-monde et le prédicateur Ahmad Al-Assir, la dague salafiste du Qatar sur le flanc du Hezbollah, intercepté à l’aéroport de Beyrouth, alors qu’il tentait de suivre l’exemple de son chef sunnite Saad Hariri, en voulant s’enfuir du Liban, pour échapper à ses forfaitures.

Une crédibilité dissuasive concrétisée enfin par le fait que la formation chiite est la seule instance arabe à proclamer son attachement effectif au combat pour la libération de la Palestine, matérialisé par ses combats contre Israël et son attachement à la célébration de la journée mondiale d’«Al Qods», commémorée chaque année le dernier vendredi du mois de Ramadan, en l’absence de la moindre participation sunnite, alors que la Palestine est dans sa très grande majorité peuplée de sunnites et d’une minorité chrétienne arabe, dont la population ne comporte aucun chiite; et que la responsabilité de la défense des Lieux Saints Musulmans incombe aux vingt pays arabes qui se réclament du sunnisme, la branche majoritaire de l’Islam.

Alors qu’Israël parachève la phagocytose de la Palestine, démarche ultime avant l’estocade finale, la reconnaissance d’Israël comme «État Juif», verrouillant ainsi toute revendication future des Palestiniens à un hypothétique «Droit au retour» sur la terre de leurs ancêtres, le Hamas, de même que les autres déclinaisons de la nébuleuse islamiste sunnite se sont curieusement engagés dans le combat anti Assad, plutôt que de se lancer à la reconquête de leur terre natale, la Palestine, en un tragique dévoiement de sa stratégie.

NASRALLAH VERSUS BANDAR: KO DÉBOUT

Fruit d’une copulation ancillaire du Prince Sultan Ben Abdel Aziz avec une roturière d’extraction modeste, l’ancien «Great Gatsby» de la vie diplomatique américaine s’est imposé comme l’homme fort du Royaume du fait de la maladie d’une large fraction de l’équipe dirigeante frappée de pathologie handicapante.
Intronisé par le général David Petraeus, l’ancien chef du renseignement américain, Bandar passait pour être le nouvel homme providentiel de la stratégie saoudo américaine. Par cinq fois, toytefois, Bandar a mordu la poussière face Hassan Nasrallah, le contraignant à prendre le chemin de l’exil, entraînant dans sa chute l’ensemble de sa fratrie, son aîné, Khaled Ben Sultan, vice-ministre de la défense et propriétaire du journal «Al Hayat» et son cadet, Salman Ben Sultan, le chef opérationnel du PC conjoint islamo atlantiste à Amman.
Voir à ce propos les déclarations du général Welsley Clark, ancien commandant en chef de l’Otan (1997-2000): «Nos alliés et nous avons crée Daech pour combattre le Hezbollah». voir la vidéo sous-titrée en français: https://www.youtube.com/watch?v=ml-piXRdnow

En 2006, la riposte balistique victorieuse du Hezbollah libanais face à l’aviation israélienne, de même que la destruction du navire amiral de la flotte israélienne, ont semé la consternation dans le camp saoudo américain, fragilisant l’héritier politique du clan Hariri.
En 2007, la neutralisation du camp palestinien de Nahr el Bared, (Nord du Liban), en mettant hors circuit le chef de file des djihadistes Chaker Absi, à la solde de l’Arabie saoudite, a mis en échec le projet djihadiste d’en faire voulait une zone de non droit, en vue de parasiter le Hezbollah sur son arrière garde.
En 2008, l’affaire du réseau des transmissions stratégiques du Hezbollah s’est soldée par une capitulation en rase campagne de ses adversaires, particulièrement le chef druze Walid Joumblatt, à l’époque le fer de lance du clan Hariri.
Enfin en 2013-2014, les revers de Syrie se sont acccumulés en complément de la perte considérable représentée par l’assassinat de sa dague sécuritaire, le capitaine Wissam Hassan, chef de la section des renseignements des forces de sécurité intérieure libanaise, dynamité trois mois après la décapitation de la hiérarchie militaire syrienne.
Ce bilan ne tient pas compte de l’éradication de l’excroissance salafiste du Qatar, Ahmad al Assir, le 25 juin 2013, le jour même de la destitution déguisée de son commanditaire l’émir du Qatar, Cheikh Khalifa Ben Hamad Al Thani, à la date anniversaire du 13 me anniversaire du dégagement militaire israélien, sous l’effet des coups de butoir du Hezbollah.

Dernier intervenant sur le champ de bataille syrien, après les escouades de djihadistes de Tchétchénie à la Tunisie en passant par la Belgique, le Kosovo et la France, de même que les Moudjahidines Khalq, formation de l’opposition iranienne islamo marxiste, et le clan Hariri, le Hezbollah a brisé net la stratégie islamo-atlantiste, il écrabouillera au passage ses anciens compagnon d’armes, les soldats perdus du Hamas, dans la mémorable bataille des tunnels de Qoussyar: «Par ses brillantes performances non seulement à Qoussayr, à Lattaquieh et Homs, mais aussi dans sa contribution à la défense de la base aérienne de Menagh, (Nord Syrie), Hassan Nasrallah a bien mérité le titre de «Seigneur de la résistance», admettra le site nassérien du Caire. CF. Hassan Nasrallah, Le seigneur de la résistance http://www.al-akhbar.com/node/190273
Invincible à ce jour, artisan de deux dégagements militaires israéliens du Liban sans négociation ni traité de paix, ferme soutien du Hamas face aux offensive israéliennes, le Hezbollah demeure, n’en déplaise aux esprits chagrins, le phénomène politico-militaire majeure de l’histoire arabe contemporaine; l’ultime digue de retenue face au grand naufrage arabe, glanant au passage le titre envié de «sentinelle de l’indépendance libanaise»

Ni palace, ni limousine, le doigt sur la gâchette avec Israël en point de mire

Ni Palace, ni limousine, incorruptible dans un monde ruisselant de pétrodollars, cette figure marquante du monde arabo musulman force le respect de ses interlocuteurs par la retenue de son comportement, son sens de l’humour et une crédibilité à tout crin, sa marque de fabrique, son viatique pour l’éternité. «Al Wahd al Sadeq», la «promesse sincère» sera une promesse tenue.
Elle apportera, en 2007, la démonstration la plus éclatante de sa fiabilité en obtenant la libération du doyen des prisonniers arabes en Israël, le druze libanais Samir Kintar, au cours de la plus importante opération d’échange de prisonniers qui aboutit en outre à la restitution de la dépouille de Dalal Moughrabi, une résistante palestinienne tuée au cours d’une opération commando à l’intérieur du territoire israélien.
Ni port, ni aéroport, aucune route ni autoroute, pas la moindre ruelle, ni venelle ne rend hommage à celui qui porte en lui une part du destin du Liban et du monde arabe, un prescripteur essentiel de l’ordre régional. Aucun monument, aucune œuvre humaine pour immortaliser le passage sur terre de cet homme. Aucune trace, aucune autre trace que celle que l’histoire réservera à cet homme dont le passage réussi des Thermopyles, l’été 2006, au sud Liban sur le champ d’honneur de la résistance, a réanimé le souffle du monde arabe dans la reconquête de sa dignité.

Huit cent des siens ont péri cet été-là, l’arme à la main, pour que vive le Liban dans son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale et que se maintienne vivante la revendication nationale palestinienne à un état indépendant.
Bulleurs occidentaux, ne vous égarez pas trop une fois de plus en de vaines recherches: «L’Islam des Lumières», c’est lui et non la cohorte des gérontocratiques pétro monarchies obscurantistes du Golfe.
Bulleurs occidentaux, ne vous méprenez pas, non plus: «L’Islam moderne», c’est lui et non cette cohorte de dictateurs bureaucratiques libidineux à propension dynastique.
Lui, le nouveau chef de file d’un nationalisme arabe revigoré, que vous avez tenté de démanteler depuis un demi-siècle, lui ce chiite minoritaire d’un monde arabe majoritairement sunnite, le digne héritier du sunnite Nasser, lui la sentinelle de l’indépendance libanaise.
Lui, et non ce véritable dindon de la farce de l’affaire afghane, Oussama Ben Laden, célébré par vous toute une décennie en tant que «combattant de la liberté» pour avoir détourné 50.000 combattants et vingt milliards de dollars pour faire le coup de feu contre les Russes en Afghanistan à des milliers de km du principal champ de bataille, la Palestine.
Lui, l’idole des jeunes et des moins jeunes, lui, le théologien de la libération sans successeur prédestiné, lui, Hassan Nasrallah, l’indomptable, l’homme qui n’a jamais pactisé avec ses ennemis, ni avec les ennemis de ses ennemis.
Lui, dont l’unique point de mire est Israël, dont il n’en détachera ni le regard ni la gâchette pour d’autres de vos mirages incertains, pour d’autres de vos cibles incertaines, pour aucune autre cible, aucun autre objectif que la libération du sol national et la sécurisation de l’espace national arabe.
Pour aller plus loin
Du Grand Moyen Orient au Nouveau Proche-Orient ou le conte d’une folie ordinaire. Par Roger Naba’a, Universitaire et philosophe libanais in «Liban: chroniques d’un pays en sursis» ouvrage co-écrit par Roger Naba’a et René Naba, Éditions du Cygne, 2007.


Version Arabe

حزب الله : ” العين الساهرة على استقلال لبنان ” 

كتبه : رونيه نبعة

ترجمته إلى العربية : سناء يازجي خلف ، أستاذة في فرنسا

يهدي الكاتب هذا المقال إلى عماد مغنية ( الحاج رضوان ) ، مؤسس الفرع العسكري لحزب الله ، وإلى ابنه جهاد ، وكذلك إلى مصطفى بدر الدين ( ذو الفقار) ، خليفة مغنية على رأس الفرع العسكري لحزب الله . وأخيراً إلى سمير قنطار ، عميد الأسرى السياسيين السابق في إسرائيل ؛ الذين قتلوا هم الأربعة في المعارك في سوريا من أجل الإبقاء على روح المقاومة حية في الوجدان العربي ومن أجل الحفاظ على لبنان موحداً ومستقلاً .

المنتصر في مواجهة إسرائيل وفي سوريا : القلمون ، يبرود ، تدمر .

سيتميز حزب الله الحاصل على وسام أكثر استحقاقاً من جلاده السعودي ، والذي سبّب الإحباط لعدد كبير من مدّعي النضال في صراعات الشرق الأوسط ، بسلسلة انتصارات بارعة ومذهلة سواء ضد إسرائيل أم في سوريا ، مما سيثير إعجاب كبيري الخبراء العسكريين الغربيين .

لقد صقل حزب الله إستراتيجيته على مسرح هذه العمليات المتنوعة ، متبعاّ بذلك ” نهجاً معقّداً ” في القتال، تركيبة من حرب العصابات و حرب الجبهات ، تقترن فيها أساليب حرب الجيوش النظامية بأساليب حرب العصابات .

سيشنّ في لبنان ، في أرضه وبين مناصريه ، أي في الجنوب ذي الغالبية الشيعية ، حرباً دفاعية ضد إسرائيل بوسائل حرب العصابات ، وسيشنّ في سوريا في أرض معادية و وجهاً لوجه مع الجهاديين حروباً ميدانية على جبهة مفتوحة .

سيعمل في سوريا جنباً إلى جنب مع نظيره الإيراني ، اللواء قاسم سليماني قائد ” فيلق القدس ” الشهير التابع للباسدران – الذي يصدح اسمه بالعربية كصرير حربة في الرياح ” فيلق القدس للحرس الثوري الإيراني “- وكأنه وجد ليذكّر باستمرار تبنّي إيران لقضية تحرير فلسطين .

إن سير الأحداث في سوريا جعل حزب الله يقوم بحربه مستخدماً الدبابات والمدرّعات بينما هو يتفوّق في حرب المشاة . فيمنح نفسه ترف كسر قفل دمشق ، يبرود ، لتكون الحالة الفريدة في السجلات العسكرية وذلك في 15 آذار عام 2014 يوم الاستفتاء على ضمّ جزيرة القرم إلى روسيا ويوم الذكرى الثالثة لبداية الانتفاضة الشعبية في سوريا .

سيكشف ” تقرير مركز بروكينغز الدوحة ” في نشرته الصادرة في أيار عام 2014 بقلم شارل ليستر أنّ ” حزب الله نجح في لعب دور مميز ومتصاعد في إدارة عمليات الجيش السوري خلال الهجمات الرئيسية للقوات الحكومية ” . فقد استلم حزب الله في القصير في حزيران عام 2013، إدارة العمليات مباشرة وقام بالتوازي معها مراقبة ميدان المعركة جوياً عن طريق طائرات بدون طيار ” .

وهكذا استطاع حزب الله خلال سنتين ( 2013-2014 ) أن يصد ست هجمات بشرية كبيرة للجهاديين تهدف لاختراق الخطوط الدفاعية للحزب الشيعي على الحدود السورية – اللبنانية في منطقة عرسال- بريتال (وادي بردى) ؛ فقضى على معظم وحدات النخبة للفصائل التكفيرية المكونة من داعش وجبهة النصرة المدعومة من إسرائيل .

ولمرات أربعة على التوالي ، القصير ويبرود وفي محيط قاعدة منبج العسكرية في الريف الحلبي والتي حاصرها الجيورجي تارخان باتيراشفيلي ( أبو عمر الشيشاني ) لعدة أشهر، وأيضاً في تدمر وسط الصحراء السورية ( آذار عام 2016) ، استطاع حسن نصرالله على رأس رجاله أن يبرهن عن علمه العسكري وعن حسن تحكمه بزمام القيادة .

لقد وضع نفسه في صفّ جماعة ” الملتحين ” الكوبيين الأسطورية ولعب دوراً مشابهاً لدور مساعد فيدل كاسترو الوفي كاميلو جورياران سينفويغوس الخرافي  وللاعب الدفاع الأمامي في الجيش الثوري الكوبي والقائد المتقدّم إرنيستو تشي غيفارا دو لا سيرنا الذي حقق اختراقاً حاسماً نحو الهافانا وسيطر عليها على رأس الرتل رقم 2 ” انطونيو ماسيو ” في 2 من كانون الثاني عام 1959 وكان عمره آنذاك 27 عاماً .

لقد استطاعت فصائل النخبة لحزب الله المتمرسة في حرب العصابات ليس فقط قلب المعادلة في الحرب بل  في تغيير قواعد الاشتباك على الجبهة الإسرائيلية -اللبنانية تغييراً جذرياً ، فارتعدت فرائص إسرائيل، القوة العسكرية الرئيسية في الشرق الأوسط،  وحبس العرب أنفاسهم من استفزازات طائراته بدون طيار المحلية الصنع والملقبة ” أيوب ” حيث أسقط حليفه الإيراني في نفس الوقت طائرة من دون طيار أميركية فصنع كلاهما بذلك الدليل البيّن على قدرتهما التكنولوجية الفائقة في مجال المراقبة الجوية .

أما إطلاق حزب الله لطيارة بدون طيار في 2 تشرين الأول عام 2012 فوق الأجواء الإسرائيلية فقد شكّل أول اختراق جوي ناجح لطائرة عربية منذ حرب تشرين الأول 1973 أي منذ 40 عاماً .

لقد أحدث تحليقه فوق قاعدة ديمونة النووية في صحراء النقب فجوة في ” القبة الفولاذية ” الإسرائيلية التي شُيّدت بأموال طائلة وبمساعدة أميركية من أجل حماية سماء إسرائيل من كل عدوان محتمل . وبدا هذا الإنجاز لحزب الله وبالتالي لإيران كعرض مذهل لقدرته التكنولوجية ذات البعد النفسي الكبير سواء على إسرائيل أم على الولايات المتحدة الأميركية والتي ، على العكس من مجموعة البلاد السنية ، تشكل خطراً على المدار الأطلسي .

ويظهر هذا الخرق التكنولوجي المشهود له بعد سنتين في حرب حماس في غزة في تموز عام 2014 بإنزالها هزيمة نكراء بإسرائيل مبرهنة مجدداً على فجوة هامة في ” القبة الفولاذية ” التي لم تكن في نهاية المطاف إلا مظلة مثقوبة .

نعم ! على لائحة المنظمات الإرهابية للجامعة العربية لكنه السدّ المنيع الأخير في وجه الاستسلام العربي العام للإملاءات الإسرائيلية .

من المؤكد أن حزب الله قد وضع على لائحة “المنظمات الإرهابية” سواء لدى الاتحاد الأوروبي على الأقل بفرعه العسكري أم لدى الجامعة العربية تحت الضغط الهائل للمملكة العربية السعودية كما هي حال تلاميذ الغرب الإخوان المسلمين وجبهة النصرة وداعش .

لكنه مقارنة بالتنظيمات السنية فحزب الله يتمتع بميزة لا ريب فيها وهي مصداقية ردعه المتجسدة بوجوده وحيداً في ساحة المعركة ضد إسرائيل ، كسد منيع أخير في وجه التراجع العربي العام أمام الإملاءات الإسرائيلية – الأميركية .

وما يجسّد هذه المصداقية هو أنه من بين كل زعماء الصراع ، لم يهجر حسن نصرالله ساحة المعركة ، على عكس مناوئيه السنة : سعد الحريري زعيم التيار السعودي الأمريكي في لبنان المختبئ في السعودية، والزعيم السياسي لحركة حماس الفلسطينية خالد مشعل المختبئ في الدوحة على بعد 30 كم من أكبر قاعدة عسكرية أمريكية متواجدة في العالم الثالث ، والداعية أحمد الأسير الخنجر السلفي لقطر في جناح حزب الله الذي ألقي القبض عليه في مطار بيروت وهو يريد اللحاق بزعيمه سعد الحريري هارباً من لبنان لينجو من جريمة خيانته .

وأخيراً تجسدت هذه المصداقية الرادعة في أن التشكيل الشيعي هو المنصة العربية الوحيدة التي تعلن تمسكها بالنضال من أجل تحرير فلسطين ، وهذا الإعلان يتمثل في إحيائها ليوم “القدس” العالمي في آخر يوم جمعة من شهر رمضان من كل سنة في ظل غياب كامل للمشاركة السنية بينما شعب فلسطين في غالبيته سنّي و في أقليته مسيحي عربي وليس فيه شيعيّ واحد ؛ في حين تقع مسؤولية الدفاع عن الأماكن المقدسة الإسلامية على عاتق عشرين بلد عربي تتنطّح بسنيتها لكونها الطائفة الغالبة في الإسلام.

والغريب أنه بينما تُتم إسرائيل ابتلاع فلسطين والقضاء على كل ما هو غير عبري كخطوة أخيرة باتجاه الدفع للاعتراف بها ” كدولة يهودية ” لتنهي بذلك أي مطالبة مستقبلية للفلسطينيين ب ” حق العودة ” المفترض إلى أرض أجدادهم ، تنخرط حماس كغيرها من الفصائل الفلسطينية الإسلامية السنية في القتال ضد الأسد بدل أن تندفع للتحرير وطنها الأمّ فلسطين كدليل على ترهّل مأساوي في إستراتيجيتهم .

نصرالله مقابل بندر : الضربة القاضية 

إنه ثمرة نزوة الأمير سلطان بن عبد العزيز مع أمة من طبقة وضيعة ، ثم أصبح” كاتسبي الظريف”

( المتظارف السمج ) في الحياة الدبلوماسية الأمريكية ، سيفرض نفسه كرجل القوة والنفوذ في المملكة مستفيداً من إصابة شريحة كبيرة من أفراد العائلة المالكة آنذاك بآفات معيقة .

نصّبه على هذا العرش اللواء دافيد باتريوس رئيس المخابرات الأميركية السابق فأصبح بندر الرجل الجديد الملهَم للإستراتيجية السعودية – الأميركية .  ومع ذلك ولخمس مرات على التوالي ،  مرّغ حسن نصرالله أنف بندر بالتراب مجبراً إياه على سلوك طريق المنفى و مودياً به مع كل إخوته إلى الهاوية ؛ أي أخيه الأكبر خالد بن سلطان معاون وزير الدفاع وصاحب جريدة “الحياة” والأوسط سلمان بن سلطان رئيس غرفة عمليات الموك الإسلامية – الأطلسية المشتركة في عمّان .

وهاهي تصريحات اللواء ويلسلي كلارك القائد الأعلى السابق لقوات حلف شمال الأطلسي ( الناتو) بين عامي 1997- 2000، في هذا الصدد : ” لقد خلقنا مع حلفائنا داعش لنقاتل بها حزب الله ” . وإليك رابط الفيديو المذيّل بترجمة فرنسية :

 في عام 2006 ، جاء الرد الباليستي المظفّر لحزب الله اللبناني على الطائرات الإسرائيلية وتدمير بارجة الأسطول الإسرائيلي ، فخيّم الشعور بالإحباط على المعسكر السعودي – الأمريكي واهتزّ الوريث السياسي لجماعة الحريري .

في عام 2007 ، جاء تحييد مخيم نهر البارد الفلسطيني في شمال لبنان والقضاء على زعيم الحركة الجهادية فيه ورجل السعودية شاكر العبسي ، فهُزم المشروع الجهادي الذي كان هدفه إقامة منطقة خارجة عن سيطرة الدولة للتشويش على الجبهة الخلفية لحزب الله .

في عام 2008 ، انتهت أزمة شبكة الاتصالات الإستراتيجية لحزب الله بهزيمة نكراء لخصومه وخاصة الزعيم الدرزي وليد جنبلاط رأس الحربة في جماعة الحريري يومها.

وأخيراً في العامين 2013-2014 ، توالت الهزائم في سوريا متوّجة بفقدان أليم عبر مقتل خنجرهم الأمني العقيد وسام الحسن رئيس فرع المخابرات في قوى الأمن الداخلي اللبناني بسيارة مفخخة وذلك بعد ثلاثة أشهر من اغتيال رأس هرم المؤسسة العسكرية السورية .

لا تأخذ هذه المحصلة بعين الاعتبار طرد فتيل تصاعد السلفية القطري أحمد الأسير في 25 حزيران عام 2013 ، في نفس اليوم الذي تخلى فيه كفيله الشيخ خليفة بن حمد آل ثاني عن العرش وفي يوم الذكرى الثالثة عشرة للانسحاب الإسرائيلي من جنوب لبنان على أثر ضربات حزب الله  الرادعة .

كان حزب الله آخر المتدخّلين في ساحة المعركة في سوريا ، سبقته إليها الفرق الجهادية القادمة من أقصى الشيشان إلى تونس مروراً ببلجيكا وكوسوفو وفرنسا ، حتى مجاهدي خلق الجماعة  الإسلامية الماركسية المعارضة الإيرانية وجماعة الحريري . فتحطّمت على يديه الإستراتيجية الإسلامية-الأطلسية. وتهشّم تحت أقدامه رفاق دربه في السلاح السابقين ، جنود حماس التائهين ، في معركة الخنادق المجيدة في القصير؛ يعترف الموقع الناصري في القاهرة بذلك قائلا : ”  لقد استحقّ حسن نصرالله لقب ” سيّد المقاومة” بفضل أدائه الباهر ليس فقط في القصير واللاذقية وحمص وإنما أيضاً بفضل مساهمته في الدفاع عن قاعدة منغ الجوية في شمال سوريا ” .

  • CF . Hassan Nasrallah, Le seigneur de la résistance

http://www.al-akhbar.com/node/190273

أثبت حتى هذه اللحظة أنه لا يهزم ، صانع انسحابين عسكريين إسرائيليين من لبنان دون مفاوضات ولا معاهدة سلام ، داعم راسخ لحركة حماس في وجه العدوان الإسرائيلي ، إن حزب الله يبقى رغماً عن أنف الجميع ، الظاهرة السياسية والعسكرية الأهم في التاريخ العربي المعاصر ؛ السد المنيع الأخير في وجه الغرق العربي ، حائزاً بذلك على اللقب المشتهى : ” العين الساهرة على استقلال لبنان ” .

لا قصور ولا ليموزين ، الإصبع على الزناد مقابل إسرائيل وقبلة الأنظار :

لا قصور ولا ليموزين ، لا يلوثه الفساد في عالم تفوح منه رائحة البترودولار، هذه الهامة الكبيرة في العالم العربي الإسلامي تنتزع احترام المخاطبين بهدوئها وسلوكها المتّزن وبروح الدعابة الذي تتمتع بها وبمصداقيتها الصلبة وبعلامتها المميزة وبقربانها الأبدي . ” الوعد الصادق ” سيبقى كذلك .

في عام 2007 ، ستثبت هذه الهامة للعالم أجمع أنها موثوقة بتحريرها لعميد الأسرى العرب في إسرائيل اللبناني الدرزي سمير قنطار من خلال أكبر وأهم عملية تبادل أسرى تؤدي إلى إعادة جثمان دلال مغربي المقاومة الفلسطينية التي استشهدت في عملية فدائية داخل الأراضي الإسرائيلية .

لا مرفأ ولا مطار ، لا طريق ولا أتوستراد ولا حتى زقاق أو إسطبل يقدم التحية للذي يحمل في وجدانه حصّة من مصير لبنان ومصير العالم العربي ، ذلك الذي أضحى فاعلاً هاماً في النظام الإقليمي . لا تاريخ ولا عمل إنساني يخلد مرور هذا الرجل على وجه الأرض . لا أثر آخر غير ذلك الذي سيحتفظ به التاريخ لهذا الرجل الذي أيقظ مروره المظفّر عبر البوابات الحارة ( الثيرموبيلاي) في صيف 2006 في جنوب لبنان على أرض معركة الشرف ، أمل العالم العربي في استعادة كرامته .

استشهد ثمانمائة مقاتل من جماعته في هذا الصيف وهم يحملون السلاح بسواعدهم لكي يحيى لبنان حراً مستقلاً سيداً على أرضه ولتبقى القلوب تخفق بحقّ الفلسطينيين القومي في دولة مستقلة .

يا أصحاب الفقاعات الغربيين ! لا تتوهوا مرة أخرى وراء السراب : إنه هو ” الإسلام المتنوّر ” وليست أفواج الممالك النفطية الظلامية العجوزة في الخليج .

يا اصحاب الفقاعات الغربيين ! لا تسيئوا فهم ” الإسلام الحديث ” ، إنه هو وليست أفواج الديكتاتوريات البيروقراطية الشهوانية ذات الميول المتوارثة .

إنه هو زعيم التيار القومي العربي المنتعش من جديد الذي تحاولون تفكيكه منذ نصف قرن ، هو الشيعي من تلك الأقلية في العالم العربي ذي الغالبية السنية ، الوريث الجدير بالسنيّ جمال عبد الناصر ، هو العين الساهرة على استقلال لبنان .

إنه هو وليس ذلك الديك الرومي المحشو بأزمة أفغانستان ، أسامة بن لادن الذي مجدتموه على مدى عقد من الزمن ” كمناضل من أجل الحرية ” لأنه سلب خمسين ألف مقاتل وعشرين مليار دولار ليطلق النار على الروس في أفغانستان على بعد آلاف الكيلومترات عن فلسطين ، ساحة المعركة الأساسية .

إنه هو مثل الشباب والكهول الأعلى ، هو عالم لاهوت التحرير بلا وريث ، هو حسن نصرالله الذي لا يقهر ، الرجل الذي لم يتصالح مع أعدائه قط ولا مع أعداء أعدائه .

ReneNaba
René Naba | Journaliste, Ecrivain Français d’origine libanaise, jouissant d’une double culture franco arabe, natif d’Afrique, juriste de formation et journaliste de profession ayant opéré pendant 40 ans au Moyen Orient, en Afrique du Nord et en Europe, l’auteur dont l’expérience internationale s’articule sur trois continents (Afrique Europe Asie) a été la première personne d’origine arabe à exercer, bien avant la diversité, des responsabilités journalistiques sur le Monde arabo-musulman au sein d’une grande entreprise de presse française de dimension mondiale.

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