S’exprimant devant le nouveau conseil exécutif de la Ligue Maronite, le Président de la République, le général Michel Aoun a abordé la situation de crise actuelle au Liban. Il a réitéré son appui à la procédure d’audit juricomptable des comptes publics et notamment de la Banque du Liban, soulignant le rôle de la banque centrale et de son gouverneur Riad Salamé.

“La banque centrale est responsable de la préservation de l’argent et de sa valeur, tout comme le gouverneur de la banque est responsable des fonds de la banque centrale”, estime le chef de l’état qui avait précédemment souligné le rôle joué par les circonstances que le pays des cèdres a traversé avec la guerre en Syrie, ou encore la dégradation des conditions sociales et économiques. Le Président de la République a noté que l’état aurait pu venir en aide à la population si ses finances n’avaient pas été grevées par une importante dette publique.

Il s’agit de soutenir la livre libanaise et non la dette publique, déclare le Président Aoun, par la production et l’équilibre entre les exportations et les importations, rappelant que le déficit commercial a atteint 17 milliards de dollars et que le déficit budgétaire est quant à lui estimé à 8 milliards de dollars. Quant au taux de chômage, il serait estimé à 25% de la population active et la croissance à 0%.

Concernant l’audit de la Banque du Liban, le général Aoun rappelle que celui avait été adopté le 26 mars 2020 mais que des obstacles sont apparus très vite devant la procédure tout comme en ce qui concerne le contrôle des capitaux. Cette opposition serait du fait de certains intérêts qui ont volé les dépôts de la population et qui ont été transférés à l’étranger.

Sur le volet constitutionnel, le chef de l’état estime avoir appliqué à la lettre la constitution libanaise et non d’avoir transformé le régime en système présidentiel. Il accuse ses opposants d’avoir en réalité chercher à mettre le Liban en faillite en vue d’éviter les réformes indispensables à la relance de son économie.

“Je ne quitterais pas mes fonctions sans avoir dénoncé tous les corrompus”, déclare le Président Aoun, qui note que la responsabilité de redresser le Liban incombera à son successeur, tout en indiquant que le plan de relance économique qui devrait être prochainement mis en oeuvre marquera le début de la reprise.

Sur le plan des déplacés syriens, le chef de l’état a appelé au retour de ces derniers,, appelant la communauté internationale à oeuvrer dans ce sens.

 “le Liban reçoit qu’une petite partie de l’aide, alors qu’elle engage annuellement entre 3 et 4 milliards de dollars malgré la difficulté de ses conditions économiques et financières, selon l’évaluation du Fonds monétaire international”, indique le général Aoun avant d’évoquer les dossiers judiciaires ou encore des prochaines élections législatives.

“Le système politique consensuel au Liban a trois têtes, de sorte que si l’un des présidents le viole, aucune décision n’est prise,” déplore le président de la république, qui estime que l’approbation du contrôle des capitaux ou encore de l’audit juricomptable des comptes de la BdL auraient dû être plus rapide et ainsi épargner au Liban “beaucoup de souffrances”.

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