La dernière décision de la Banque du Liban de faire rembourser les prêts en devises étrangères les prêts consentis dans cette devise devrait pousser de nombreux emprunteurs à la faillite en raison de la la perte du pouvoir d’achat d’une grande partie de la population, confrontée à la détérioration depuis 3 ans de la monnaie locale.

Ainsi, la Banque du Liban prend une mesure déjà préconisée par le plan Mikati, largement inspiré par celles souhaitées par l’Association des Banques du Liban.

Ainsi, désormais, si un prêt à la consommation de 10 000 USD, par exemple pour acheter une voiture, a été accordé par une banque alors que le salaire de cette personne était de 1 000 USD avant 2019, le solde de ce même prêt, 3 ans après, sera toujours à rembourser dans cette même devise, alors que le salaire de cette personne n’équivaut plus qu’à moins de 100 USD en général.

Fait aggravant, la BdL ne semble pas évoquer une possible renégociation des prêts en rapport à la situation économique actuelle. Pire, elle ne semble pas prendre en compte aussi la situation financière elle-même des emprunteurs. Il convient de rappeler tout de même que 82% de la population se trouve à vivre sous le seuil de pauvreté contre un tiers précédemment et que 42% de la population vit même dans un état d’extrême pauvreté.

Aussi, la multiplication des défauts sur les prêts risque également de se multiplier comme la possibilité de saisies à titre conservatoires des biens sur lesquels ces derniers ont été engagés.

De plus, face à des établissements bancaires qui refusent de permettre le retrait des devises étrangères sous prétexte d’un contrôle informel des capitaux, les capitaux en devises étrangères sont toujours bloqués. Ainsi, il est impossible aux déposants de rembourser leurs prêts via les fonds dont ils disposent pourtant au sein de la banque sauf si la BdL consent à finalement le préciser.

La situation financière de nombreuses personnes pourrait encore se dégrader, comme si le fait que les banques ne consentent déjà pas à permettre aux déposants de retirer les montants nécessaires, à payer par exemple les frais de scolarité des étudiants à l’étranger ou encore pire, alors qu’il est question de vie ou de mort, les poussant à “braquer leurs banques”, terme impropre pour désigner ainsi les opérations de retrait forcé.

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