La Banque du Liban ne disposerait plus que de 8 milliards de dollars de réserves, estime le journal Al Akhbar, si on retire les 4 milliards de dollars d’arriérés d’impayés.

Selon le quotidien, cette différence importante par rapport au chiffre officiel de 12 milliards de dollars de réserves monétaires totales, principalement les réserves obligatoires qui devraient techniquement rester intactes serait induite par l’accélération des demandes de la part des importateurs de nourriture, de médicaments, de carburant et de blé, qui préemptent une augmentation importante des prix suite au conflit entre l’Ukraine et la Russie, une guerre qui pourrait se prolonger.

Cette baisse pourrait ainsi impacter également le taux de change de la livre libanaise face au dollar via les mécanismes spécifiés par la circulaire 161 et par la circulaire 158, alors que la Banque du Liban continue à injecter quotidiennement d’importantes sommes, 93 millions de dollars pour la seule journée d’hier. Cette demande importante de devises étrangères devrait ainsi s’intensifier ces prochains jours via la plateforme électronique d’échange, estime le quotidien.

Plus de 400 millions de dollars auraient ainsi été dépensés pour stabiliser la livre libanaise aux environs du taux de parité de 20 500 LL/USD via les fonds transférés des expatriés par l’intermédiaires de diverses institutions financières, notamment OMT. La délégation du FMI qui était en visite au Liban cette semaine a indiqué craindre que 3 ou 4 milliards de dollars supplémentaires ne puissent être gaspillés dans les mois à venir . 

En dépit de cela, la Banque du Liban tarde à permettre l’ouverture des lignes de crédit nécessaires à l’achat de blé ces derniers mois alors que les importateurs indiquent craindre que les cargaisons initialement prévues pour le Liban pourraient être finalement acheminées vers d’autres pays en cas de retard supplémentaire, ce qui ne semble pas inquiéter le gouverneur de la BdL, notent les importateurs de blé.

Parallèlement à la hausse du prix du blé, celui des carburants devrait également augmenter, ce qui amènera à la détérioration supplémentaire du pouvoir d’achat de la population en raison des coûts du transport pour les particuliers et des marchandises, de la production d’électricité avec des groupes électrogènes de quartier et de l’Electricité du Liban.

Face à la crise, le ministère de l’économie et son responsable Amin Salam tente de rassurer, indiquant que 10 navires de blé sont attendus au Liban. Cependant, la cargaison de ces derniers n’a pas encore été honorée par la Banque du Liban, les sociétés importatrices attendant le paiement pour procéder au déchargement.

Un commentaire?