Pour pouvoir clairement comprendre l’institut du monde arabe, il faut commencer par un rappel. En effet, la majorité des personnes avec qui j’ai pu évoquer l’IMA, ne savent pas qu’il s’agit d’un projet qui a germé sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing. François Mitterrand est en réalité le continuateur du projet, initié sous le septennat giscardien et qui n’a pu aboutir. La défaite de Giscard d’Estaing aux élections présidentielles marque son départ du palais de l’Elysée, léguant ainsi le projet à François Mitterrand. Le bâtiment abritant actuellement l’institut, 1, rue des fossés Saint-Bernard, à Paris, n’est pas le bâtiment initialement prévu pour abriter l’institut. Ce bâtiment construit par l’architecte Jean Nouvel, a été choisi sous le septennat mitterrandien. Nous verrons dans le développement de cet article, l’emplacement qui avait été prévu par l’Etat français.

Nous verrons dans un premier temps comment est venue  l’idée de  créer cet institut suivit des missions, des rapports et des premières mises en place concrète du projet et des premières difficultés. Mais avant tout cela, il convient de voir la pénétration de la culture arabe en France avant la mise en place du projet. Ainsi, l’on donne à ce dernier un point de départ et un repère chronologique.  Ensuite nous nous pencherons sur la question du site qui doit être consacré à l’institut. Ce problème est récurent et prend la majorité du temps du septennat de Valéry Giscard d’Estaing et est source de problèmes complexes d’un point de vue juridique, politique et social. Nous verrons une dernière partie consacrée aux intérêts nationaux français et à la coopération franco-arabe en vue de créer cet institut qui est franco-arabe, car l’IMA est avant tout un projet politique.

À partir de ces éléments, il s’agit de détailler, le plus précisément possible, le processus de création de l’institut du monde arabe.

La culture arabe en France et la mise en place d’un institut franco-arabe

La possibilité de découvrir dans les années 1970 le degré de pénétration de la culture arabe en France, est  possible grâce à la découverte d’un rapport détaillé[1]. Ce dernier a été présenté à Venise entre le 28 et le 30 Mai 1977 par l’association pour la diffusion de la culture et de la langue arabe. Il nous présente les établissements scolaires ou extra-scolaires ayant comme enseignements la culture et/ou la langue arabe. Le rapport recense 40 collèges ainsi que 32 Lycées, le tout dépendant de 16 académies ou la langue arabe est enseignée. L’enseignement de l’arabe est répertorié sur les académies qui correspondent aux grandes métropoles françaises. Ces académies, pour l’enseignement secondaire sont : Aix-Marseille, Bordeaux, Lille, Lyon, Nancy-Metz, Nice, Paris, Strasbourg et Toulouse (Je cite ici les grandes villes). L’enseignement de la langue arabe et de la culture existe également dans l’enseignement supérieur. Des universités sont composées de départements, d’unités d’enseignements et de recherches et de centres de recherches pour les chaires d’arabes et d’études islamiques.

La décision de créer un institut « franco-arabe » provient d’instances politiques. En effet, lors d’un conseil des ministres qui a eu lieu le 24 décembre 1974[2], émerge la proposition de créer « un organisme culturel et technique qui serait exclusivement orienté vers les pays arabes ». Trois jours plus tard, le 27 décembre 1974, cette note rédigée en conseil des ministres est transmise au président de la république. Valéry Giscard d’Estaing se contente de répondre au stylo bille : « oui, très bonne idée ».  Ainsi c’est le président de la république française, après proposition en conseil des ministres[3], qui officialise le projet de créer un institut dédié aux pays arabes. Ce rôle d’acteur majeur dans le processus de création de l’IMA, il le tiendra jusqu’au bout de son septennat.

La mise en place de ce chantier culturel est, dans un premier temps, confiée à Georges Gorse. M. Gorse est un ancien ministre, il est également, à l’époque où on lui confie cette mission, maire de Boulogne-Billancourt. Il serait réputé pour avoir de grands liens avec le monde arabe et par conséquent une connaissance de la culture arabe. Cela en effet accélèrerait le processus aboutissant à la création de « l’institut d’étude culturel arabe, en France ».

Les mises en place de ce chantier, sous l’égide de Gorse sont rapides. Le 28 mai 1975 Georges Gorse et le président Giscard d’Estaing se réunissent au palais de l’Elysée pour un point sur le projet « d’institut euro-arabe ». Pour le président français, l’institut qui doit être crée, doit être un « lieu d’échanges entre chercheurs et intellectuels arabes et européens », insistant sur l’aspect européen du projet. Georges Gorse n’a pas pris la peine de rentrer en contact avec les partenaires européens de la France. Valéry Giscard d’Estaing affirme dans cette réunion qu’il désire un IMA européen dont le siège serait installé à Paris. Toutefois, les deux interlocuteurs s’attardent sur les pays arabes. En réalité, la dimension européenne reste une idée vague et de fait faiblement représentée dans les échanges couvrant le septennat giscardien, même si elle est officialisée lors de la création juridique de l’IMA.

Un tel projet nécessite un site pour accueillir l’institut. Dans un premier temps, c’est le domaine de Charmande qui est privilégié. Le cabinet du président se presse de faire une présentation détaillée de ce domaine[4] : le domaine est situé à 35 Km de Paris et à 20 Km d’Evry dans le département de l’Essonne. Il dispose d’une surface close de 97 Ha et une surface couverte de 114 Ha. Le château a été construit au XVII siècle et il est composé de 33 bureaux, 62 logements et trente chambres pour un total de 13510 mètres carrés. Les parcs et jardins sont l’œuvre de Le Nôtre durant le règne de Louis XIV. Le domaine est à 35 minutes de Paris par train avec une gare à 300 mètres du domaine. En voiture l’accès à Charmande est direct grâce à la route nationale 20. Toutefois les intérêts politiques reprennent vite le dessus, et la volonté du quai d’Orsay,  de recentrer le site sur Paris est partagée par le président de la République. Le deux Septembre 1977, le cabinet de la présidence transmet les conclusions concernant le domaine de Charmande à Valéry Giscard d’Estaing. Ce dernier est catégorique, il est contre l’idée d’excentrer cet « institut d’études des civilisations arabes[5] » en dehors de Paris.  La réponse du président tient en cinq mot, écrite directement sur la note : « Non, c’est beaucoup trop loin ». En effet, même si l’IMA est un projet culturel, il s’agit surtout de l’outil culturel au service du politique. C’est l’amélioration des relations franco-arabes dans un cadre de concurrence internationale ou la France essaye de garder une place sur la scène internationale, dans un monde bipolaire qu’elle ne régit plus avec ses voisins européens. Ainsi, un IMA au cœur de Paris est un message politique fort envoyé aux pays arabes.

Le site de Grenelle : « un bourbier » juridique, politique et social

Si l’on compte le refus de Charmande, le problème pour trouver un site pour abriter l’IMA est transversal au septennat giscardien. Mais l’apogée de ce problème récurrent, qui est le principal rencontré par la France en vue d’aboutir à la fondation de l’institut, est le problème du site de Grenelle. Cela est perceptible à travers les notes échangées entre élus locaux et cabinets des différents ministères et la montée d’une colère populaire relativement peu couverte par les médias qui n’énumèrent aucun détail. Le plus surprenant est le fait que l’Etat français, notamment le quai d’Orsay en accord ou sans réticences de la présidence de la République, régla ces problèmes l’année même où ils apparaissaient. Ainsi l’année 1980 fut la période de toutes les difficultés mais également de tous les dénouements. Un très grand coup d’accélérateur est donné au projet concernant les prises de décisions importantes à prendre.

Les premiers problèmes rencontrés concernant le site du boulevard de Grenelle, sont d’ordres politiques et sociaux. Cela commence par une note à l’attention du président Giscard d’Estaing, datée du 16 Mai 1980 et rédigée par son cabinet. Cela fait suite à une enquête spécifique concernant les obstacles rencontrés pour la construction du site à Boulevard de Grenelle en vue d’abriter l’institut du monde arabe. L’on apprend que la mise en place du projet rencontre un refus catégorique des riverains du site de Grenelle. Ces derniers se sont constitués en associations de riverains. Le même refus des élus du secteur est constaté. Ces associations, toujours selon cette note d’archives, aurait un soutient plus « symbolique » que  « militant » de la mairie de Paris. En effet, la note précise que la Mairie de Paris ne soutiendra pas ces associations au prix d’un affrontement avec l’Etat. Il s’agit là d’une erreur d’appréciation grave. Le maire de Paris, à l’époque, est Jacques Chirac, principal adversaire politique du président de la République, acteur majeur dans le processus de création de L’IMA. Ainsi cette note met en garde contre les contentieux concernant les « décisions administratives relatives à ce projet » du fait de cet obstacle social.

De plus, est prônée l’ouverture d’une enquête d’utilité publique. Mais là aussi, depuis le 14 Mai 1976, les enquêtes d’utilité publique ne peuvent être menées pendant la période des vacances (Juillet-Aout). Ainsi cette note est importante, dans la mesure où elle nous permet de comprendre l’empressement du quai d’Orsay et du conseiller technique du président, Alain Lamassoure, d’effectuer un choix parmi les deux architectes mis en compétition par le président de la République (MM. Bernard et Sloane), nécessaire pour la reconnaissance d’utilité publique. L’on découvre que l’artisan principal de ce « passage en force » est Jean-François Poncet, chef de la diplomatie française.

Le site de grenelle pose également un problème juridique. Les premiers problèmes juridiques clairement relatés dans les archives présidentielles de Giscard d’Estaing, apparaissent au mois d’Aout 1978. Le service de l’urbanisme de la préfecture de Paris communique sur la constructibilité de l’institut du monde arabe sur le boulevard de Grenelle. Deux problèmes majeurs sont à noter après lecture de ce communiqué. Dans un premier temps, le terrain est déjà utilisé et déjà reconnu d’utilité publique, mais pas pour l’IMA. Et pour toute modification il faut passer par le conseil de Paris, dont le maire est Jacques Chirac, adversaire, de fait, du président de la république. En 1980, le maire de Paris veut éviter la construction de l’institut sur le Boulevard de Grenelle.

D’autres problèmes peuvent être évoqués, mais concentrons-nous sur le dénouement concernant le site. En juin 1980, le préfet de la région Ile-de-France, échange avec le quai d’Orsay. Pour imposer un passage en force, après avoir mis en place « les préparatifs » et imposé un « fait accompli », sans véritable permis de construire, ignorer une pétition de 3000 signataires ne voulant de l’institut du monde arabe sur le site du boulevard de Grenelle, Jean-François Poncet s’accorde avec le préfet. Ce dernier engage une procédure d’enquête publique. La publication de cette enquête s’effectue à travers des quotidiens nationaux[6]. Il est clairement évoqué le but de cette manœuvre entre le quai d’Orsay et la préfecture de Police. Il s’agit de « préparer l’opinion publique à accueillir ce projet ». De fait, il s’agit de créer un contre-pouvoir aux associations de riverains opposés au projet d’un IMA à Grenelle. Pour revenir sur le site de Grenelle, nous pouvons voir l’avancement effectif des « préparatifs » en image à travers un reportage trouvable sur l’INA[7] concernant le site pour abriter l’IMA. L’on voit clairement un chantier. Ainsi Le ministre des affaires étrangères a bel et bien réussi à imposer un « fait irréversible » malgré les contestations politiques et sociales.

Pour calmer le maire de Paris, le chef de la diplomatie française lui envoie une lettre datée du cinq Aout 1980. Le chef du quai d’Orsay se montre plus modéré sans toutefois revenir en arrière en ce qui concerne le site de Grenelle. Après avoir vu ces problèmes entre différents acteurs français, il conviendrait de voir la coopération entre les acteurs français favorables à ce projet (quai d’Orsay en tête) et les pays arabes.

La France et les pays arabes entre coopération et intérêts nationaux

Dans une entreprise telle que la création de l’institut du monde arabe, les acteurs qui coopèrent pour l’aboutissement d’un projet, font valoir leurs intérêts nationaux. Ainsi, Révision de décisions, contestations, refus et compromis caractérisent les échanges franco-arabes.

Il y a tout d’abord les intérêts nationaux français, les intérêts arabes pouvant difficilement être étudiés de la même manière, compte tenu de l’absence totale d’archives. Cela est rendu encore plus difficile car l’article traite d’un sujet très peu étudié et est axé sur les arcanes du processus de création de l’IMA. Il y a des revendications puis plusieurs réunions d’échanges de points de vue  avec les pays arabes. Cela se termine par les compromis pour débuter la phase finale du processus de création juridique de l’institut du monde arabe.

Voyons, dans un premier temps, les intérêts nationaux français. Un premier travail concernant la division des responsabilités au sein de l’IMA est rendu au président de la République, en Février 1980. Le premier schéma proposé par les services de la présidence est le suivant : tout d’abord un haut conseil de 22 membres (les 21 pays arabes plus la France), un conseil d’administration composé de six membres français et six membres arabes  et six personnalités cooptés, toutes françaises. Le débat se centre sur cela, il correspond en effet aux intérêts  nationaux propre à chaque Etat participant au projet. Jean-François Poncet envoie d’urgence une note au président de la République. Il le presse pour choisir les membres du conseil d’administration français, pour que l’IMA soit reconnu d’utilité publique et de droit français.

 Une autre question se pose. La rédaction et l’officialisation de l’acte de fondation et des statuts de l’IMA. Le 21 Janvier 1980, arrive une note à la présidence de la République. Il s’agit de la remise des statuts par le ministère des affaires étrangères. Ces statuts ont été communiqués une semaine plus tôt à Monsieur Jean Basdevant (président désigné de l’IMA) qui n’a pas émis d’objection.  Toutefois, un passage de cette note doit être relevé :

« J’observe, écrit Jean-François Poncet, que le projet fait inévitablement apparaitre la difficulté de concilier le patronage international et le contrôle que nous souhaitons garder sur l’institut du monde arabe »

Ceci sous-entend une direction collégiale entre la France et les pays arabes, officiellement, mais une volonté, de fait, à travers ces écrits du ministre des affaires étrangères, de contrôler les postes clés de l’institut du monde arabe. En regardant de plus près, la France, a priori, ne fait pas jeu égal, compte-tenu de l’écrasante majorité des pays arabes

Toutefois les évènements s’enchainent, et une réunion a lieu au quai d’Orsay le 28 Février, relatée par une note datée du même jour. Tous les pays arabes, membres de l’institut du monde arabe, sont réunis en vue de signer l’acte de fondation de l’institut du monde arabe. Ceci, pour la France, accélère le processus de création de l’IMA d’un point de vue juridique. A 16h50, le même jour, le secrétariat général de l’Elysée rédige une note avec un résumé annonçant la signature de tous les pays partenaires, de l’acte de fondation de l’institut du monde arabe. Cette note évoque l’absence de l’Egypte et de la Libye. Ainsi, la France s’est attelée en peu de temps à établir les statuts et l’acte de fondation. Elle a réussi à réunir et à avoir l’approbation de tous ses partenaires arabes

Un autre problème vient compliquer la finalisation du projet. Il s’agit d’un résumé dans une note de Mars 1980  pour le chef de la diplomatie française. Les mois de Mars, Avril et Mai ont été marqués par la volonté du chef du quai d’Orsay, de garder un contrôle sur l’institut du monde arabe. Toutefois, durant ces trois mois, il y a eu une volonté de la part des pays arabes de faire valoir leurs intérêts. Ainsi un paradoxe se pose. L’IMA, qui doit être un projet de coopération franco-arabe, se transforme en épreuve de force ou la France et les pays arabes font valoir leurs intérêts respectifs. L’acte de fondation et les statuts sont le meilleur exemple. L’acte de fondation, signé par les pays arabes, la diplomatie française et le président de la République sont tout simplement remis en cause par les pays arabes, lors de deux réunions entre une délégation française et une délégation arabe représentée par les ambassadeurs d’Irak, d’Algérie et du Bahreïn. Ces remises en causes interviennent le 19 et le 24 Mars 1980. Ainsi, une mise au point des statuts est nécessaire. Les revendications arabes, intéressantes à relever sont les suivantes : L’ouverture  d’antenne de l’IMA dans différents pays arabes, accorder au haut conseil la prérogative de pouvoir dissoudre l’IMA, et adjoindre un membre arabe supplémentaire au bureau du conseil d’administration. Le parti arabe demande une réécriture de l’acte de fondation et des statuts.  Deux voies s’affirment côté français, cette fois-ci antagoniques, entre le quai d’Orsay et l’Elysée. Dans une note du 21 Mai 1980, Valéry Giscard d’Estaing abandonne la parité du haut conseil, et accorde 25 membres arabes et 13 français. Il accepte l’élargissement des prérogatives, favorables aux pays arabes. Le haut conseil décide de l’admission de nouveaux membres et accepte les dons et les legs. Il doit donner un avis favorable pour la modification des statuts et peut prononcer la dissolution de l’institut. Le conseil d’administration reste paritaire et décide de l’embauche, si nécessaire, de personnel. Mais son bureau est composé de trois français et quatre membres issus des pays arabes. Ainsi le président, accède aux requêtes des pays arabes, mais il  convient de voir la réaction du chef du quai d’Orsay. Dans une note du 22 mai, soit dès le lendemain, le ministre des affaires étrangères émet des critiques sur ces concessions, lui qui veut garder un contrôle sur l’institut. Il demande la remise en cause de la composition du conseil d’administration, qui se réunit régulièrement, contrairement au haut conseil. Il désire la parité pour le bureau du conseil. Mais surtout il émet un argument juridique : c’est le conseil d’Etat qui doit reconnaitre l’IMA comme fondation publique de droit français. Cela sera difficile, si le conseil d’administration de la fondation n’est pas composé d’au moins 50% de membre français. Ainsi, revoir les décisions du chef de l’Etat est une obligation si l’IMA est destiné à être une fondation française. Le président français revient en arrière, et le 14 Octobre, l’IMA est reconnu en tant que fondation d’utilité publique de droit français. Une autre composition du conseil d’administration est décidée et définitive. Jean Basdevant, André Miquel, professeur au collège de France, André Raymond, professeur et directeur du centre d’études et de recherches sur l’Orient arabe contemporain, Jean Sirinelli, professeur d’université, Philippe Ardent, professeur d’université et Paul Carika, ancien ambassadeur et conseiller du président de la Société Générale. Ainsi un compromis est trouvé et la finalisation du processus de création de l’IMA, de fait, actée

Conclusion

Nous avons vu que le dossier de l’institut du monde arabe occupe toute la durée du septennat de Valéry Giscard d’Estaing. Cela commence le 24 Décembre 1974 par une décision d’entreprendre ce projet, lors du conseil des ministres. Les deux principaux acteurs ont été le ministère des affaires étrangères et la présidence de la République qui a commencé à prendre les premières décisions concernant le projet. Cela est attesté par les échanges de l’année 1975 entre Georges Gorse et le président de la République. Le quai d’Orsay devient un acteur majeur concernant l’IMA après suggestion du président français.  Nous avons vu les premières mesures concrètes prisent par l’Etat français suite au rapport Gorse de Juillet 1975.  Nous avons également vu les premiers barrages rencontrés par le projet. Ainsi le domaine de Charmande constitue le premier grand frein et il est abandonné après le refus commun du quai d’Orsay et du palais de l’Elysée. Le grand problème du projet de création de l’IMA, est le site de Grenelle et ses problèmes politiques, sociaux et juridiques. Nous avons vu également la France et les pays arabes entre coopération et intérêts nationaux. Il serait intéressant de voir comment le projet évolue sous le premier septennat de François Mitterand. Quelles différences, ce dernier apporte-il par rapport à son prédécesseur, pour comprendre comment l’IMA est devenu un site immanquable dans Paris qui a accueilli les grands chefs d’Etat des puissances arabes.

Charbel Youssef


[1] Archives du ministère de la culture et de l’environnement. Cote 19870713, Carton : 69.

[2] Fond Giscard (archives présidentielles), côte : 5AG3, Sous-série : institut du monde arabe. Carton : 1123

[3] Je n’ai malheureusement pas pu avoir plus de précision sur la personne ou le ministère qui a mis cette idée sur la table du conseil des ministres

[4]  Fond Giscard (archives présidentielles)  Sous-série : institut du monde arabe. Carton : 1123.

[5] On notera que le nom définitif pour l’institut est loin d’être trouvé. A chaque échange, un nom différent est donné à l’institut

[6] La note confirme, il ne s’agit donc pas de mes sources, que cette enquête a été publiée dans les quotidiens Le Figaro et La Croix.

[7] www.ina.fr (barre de recherche : « l’institut du monde arabe ».

Reportage, antenne 2, journal de 20h, « terrain pour l’institut du monde arabe ».

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