Après l’immense succès de la première édition de la “ Journée de la Créativité” libanaise, Place des Martyrs à Beyrouth, Tripoli, la capitale du nord, accueille à son tour ce week-end  la deuxième édition! 

Entretien avec Georges Younes, instigateur de cet événement.

Comment l’idée de cette manifestation artistique vous est-elle venue?

Depuis le 17 octobre, je participe à un très grand nombre de mouvements avec les hiraks. Lors d’une soirée Place des Martyrs,  les gens arrivaient de plus en plus nombreux portant des bougies. Il y avait aussi de nombreux artistes qui dessinaient sur l’asphalte. Ce qui m’a frappé, c’est la foule rassemblée autour de deux jeunes filles qu’elle éclairait avec leurs bougies pendant qu’elles dessinaient.  Ces personnes ont ensuite encerclé  les dessins avec les bougies pour les protéger. J’ai moi-même participé à cette protection.  Il y avait aussi des artistes graffiti et des sculpteurs eux aussi entourés par des bougies.  La foule présente  semblait  passionnée.  Elle prenait des photos et des vidéos qu’elle transmettait en direct sur les réseaux sociaux. La soirée était aussi couverte en direct  par les chaînes de télévision.  Plus tard, ce sont les médias étrangers qui ont  relayé ces images d’un peuple à l’unisson , plein de ferveur et  de passion. L’idée m’est venue, à ce moment, de créer un évènement artistique à l’échelle nationale  afin de montrer au monde combien notre peuple était capable de faire passer, avec un immense talent,  les images de la révolution à travers les œuvres artistiques.

Les préparatifs se mettent donc en marche?

Exactement!  Mon idée avait reçu un accueil très favorable auprès des hiraks et très vite  une équipe enthousiaste d’organisateurs et de volontaires s’est mise en place.  Nous avons contacté 3 écoles artistiques qui nous ont mis en relation  avec leurs élèves.  Nous avons aussi reçu l’appui de sponsors pour les kiosques, les installations électriques, les multimédias, le montage de la scène, la musique. Ce qui nous a fait chaud au cœur, c’était la prompte et fervente réaction  des artistes connus et moins connus.  En 24 heures, tous les stands ont été réservés par des artistes de toutes les régions  du Liban.  En fait, nous avons rassemblé toutes les places de la Révolution de Tripoli à Tyr, de la montagne à Jal el Dib…

Que pensez-vous du succès de la “Journée de la Créativité” libanaise?

Nous avons réussi à rassembler plus de 200 artistes: peintres, sculpteurs, dessinateurs de graffiti,  artisans qui ont tous créé des œuvres avec comme thème “la Révolution”, ainsi que plus de 200 musiciens, chanteurs, danseurs. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées tout au long de la journée et de la soirée. Nous espérons avoir offert  de l’espoir et beaucoup de joie  à toutes les personnes présentes et à toutes celles qui rêvent d’un nouveau Liban. Le plus extraordinaire, c’était cette belle image positive, conviviale, créative, et par moments euphoriques,  cette union de tout un peuple face à  une classe politique corrompue et décadente offerte au travers des œuvres d’art, de la musique, du rire des enfants et du bonheur partagé.

 Des projets d’avenir?

 Au vu de la réussite de cette journée mémorable,  nous avons reçu des demandes de diverses régions du Liban ainsi que par nos émigrés, surtout ceux de Paris, afin de recréer des événements comparables. Nous avons l’espoir de continuer à donner une représentation positive de la créativité et de la joie de vivre des Libanais.

 Et notre deuxième étape sera à Tripoli le dimanche 23 Février !

Propos recueillis par Claudia Preti

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