Comme chaque 22 avril, aujourd’hui est la Journée de la Terre, évènement mondial célébré pour sensibiliser à l’environnement. La question environnementale est l’un des dossiers les plus critiques au Liban, pays qui est passé, ces dernières années par plusieurs crises écologiques, certaines demeurant encore aujourd’hui d’actualité.

On se souvient tous de la crise des ordures qui a débuté en 2015 par la fermeture de la décharge de Naameh et dont on paye jusqu’à aujourd’hui un lourd prix. On constate jour après jour que notre Nature, ce Loubnan al Akhdar, est dénaturé avec des barres de bétons et des carrières qui envahissent nos montagnes. Nos vallées ne sont guère mieux, avec souvent des torrents et des rivières polluées et dont l’eau est désormais impropre à la consommation. L’air que nous respirons, également pollué par différentes matières toxiques, fumées de ces ordures déjà évoquées illégalement brulées ou souillés par des rejets industriels de toute sorte.

Combien d’hectares représentent les forêts au Liban?

 Les forêts au Liban ne représentent plus que 132 000 hectares (chiffres de 2001).
Parmi ces forêts, les fameuses forêts de cèdres, arbres qui peuvent attendre plusieurs milliers d’années. Elles faisaient parti de la forêt primaire qui couvrait la montagne libanaise et qui disparaitra petit à petit. C’est notamment de ces lieux que recherchaient le bois de Cèdre pour leurs navires qui leurs permettaient de commercer dans tout le pourtour méditerranéen.

Pourtant, il suffit de peu pour améliorer notre environnement notamment en cette journée de la terre.

L’un des premiers pas est la sensibilisation

Le Liban est un pays riche mais dont la richesse écologique se réduit en raison de différents risques.

Expérience unique avec Mona Khalil et son complice Rami qui partagent avec nous et ses visiteurs sa passion, celle de la sauvegarde de la dernière plage hébergeant la ponte des tortues maritimes au Liban. Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com. Tous droits réservés.
Expérience unique avec Mona Khalil et son complice Rami qui partagent avec nous et ses visiteurs sa passion, celle de la sauvegarde de la dernière plage hébergeant la ponte des tortues maritimes au Liban. Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com. Tous droits réservés.

L’urbanisation est l’un de ces dangers. On peut notamment citer aujourd’hui les menaces qui visent la dernière plage naturelle du Liban, celle de Mansouré au Sud de Tyr, lieu de ponte de tortues maritimes et qui semble être en danger par un projet immobilier.
Nous nous devons d’échapper à la notion de projets immobiliers de type industriels pour des développements plus respectueux et en adéquation avec la nature comme ce qu’Orange House propose au Sud Liban.

Rendez-moi les plages de mon enfance

La sensibilisation passe aussi par l’exploration et l’inventaire de nos richesses actuelles et à de nombreuses reprises, nous avons publié des articles sur des randonnées et des découvertes que nous avons effectué.

Il est extraordinaire de constater qu’il existe au Liban des lieux où la nature demeure encore sauvage et où on risque de trouver au détour d’un chemin de randonnée, un renard, un porc-épic ou un sanglier. Saviez-vous qu’au Liban existent dans nos rivières des crabes d’eau douce?
Saviez-vous que dans les marécages d’Aammiq survit, outre les tortues d’eau douce locale, une espèce de loutre? Savez-vous qu’il ne reste qu’une dernière meute de loup au Liban dont des imbéciles ont tué 2 membres il y a quelques mois seulement?

Combien d’espèces de mamifères il existe au Liban?

Il existe 59 espèces de mammifères au Liban, dont une est en danger critique d’extinction, une est en danger ; 7 sont vulnérables, et une est quasi menacée

Un deuxième pas est la lutte

La lutte contre le recul de nos surfaces boisées de nos montagnes.
On ne peut que saluer les personnes qui proposent le reboisement de nos forêts souvent en bien triste état. Il existe de nombreuses associations à ce sujet, nous avons déjà choisi d’évoquer dans nos colonnes la campagne nationale de reboisement dans la forêt des Cèdres de Bcharré, lieu symbolique pour le pays des Cèdres.

Combien d’arbres faut-il planter pour rembourser notre dette carbone?

Pour rembourser votre dette carbone, c’est à dire votre production annuelle en gaz carbonique, entre utilisation de véhicules, de production électrique etc…, il vous faudra planter 10 arbres par personne par an.
À vos pelles !!!

La lutte, en cette Journée de la Terre, c’est aussi celle des ONG pour préserver la vie animale. On peut évidemment penser à BETA ou Animal Lebanon, mais également aux nombreux oiseaux migrateurs qui tombent sous le coup d’une chasse illégale. L’année précédente, une loi sur la protection de la nature et des animaux a été adoptée. Parmi les quelques avancées, l’arrestation de groupes de chasseurs qui œuvraient en dehors de la saison officielle. Il s’agira de poursuivre cette action et surtout de l’étendre sur l’ensemble du territoire libanais. Cependant, en dépit des efforts, certains continuent même à chasser en dehors de la saison de chasse.

La lutte, c’est enfin la préservation de notre environnement avec la mise en place d’infrastructures de recyclage pour nos déchets solides et de traitement pour nos déchets liquides.
Dans ce sens, le devoir citoyen est à la vigilance face à la mauvaise gouvernance publique.

De même, plusieurs initiatives personnelles vont dans ce sens mais il suffit de peu pour composter même chez soi et d’un peu de patience.

Comment composter à la maison?

Pour composter sur votre balcon:
85% de nos ordures sont organiques. Il suffit donc d’un silo placé à l’ombre où l’on mettra épluchures, marc de café, fruits et légumes etc…
Il vous faudra remuer chaque mois pour l’oxygéner et surtout le garder bien humide.
Une fois le compost prêt au bout d’environ 8 mois, vous pourrez l’utiliser comme engrais pour vos plantes.

Par ailleurs, il faudra éviter l’utilisation de produits chimiques. Vous pouvez utiliser des produits naturels, comme le savon naturel qu’on connait bien au Liban, les détergents naturels également.

Après tous, ce n’est que par des initiatives bien personnelles, à mener quotidiennement et non seulement en cette journée de la terre, qu’on pourra donner l’exemple et lutter tous ensemble pour rendre notre Liban bien meilleur qu’il ne l’est actuellement.

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