La livre libanaise poursuit sa chute au marché noir avec un taux de parité de 23 500 LL/USD à l’achat et de 23 600 LL/USD à la vente après 2 mois de calme relatif suite à la décision de la Banque du Liban d’injecter d’importantes quantités de devises étrangères sur le marché local.

Cette information intervient alors que des pénuries de fioul et de produits alimentaires sont à craindre en raison des hausses provoquées par le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Ainsi, Beyrouth importait 55% de ses besoins en blé d’Ukraine. Par ailleurs, hier, les prix des carburants ont fortement augmenté atteignant plus de 420 000 LL le bidon de 20 litres d’essence.

Ces facteurs pourraient amener les commerçants locaux à augmenter les achats de devises étrangères nécessaires à la poursuite des importations. Pour rappel, ainsi 15% des carburants sont financés à travers des achats de dollars au marché noir et 85% seulement par la Banque du Liban.

Côté experts financiers, on estime que les réserves monétaires de la Banque du Liban pourraient ne pas tenir face à ces hausses importantes, notant que celles-ci ont justement chuté d’un peu moins de 900 millions de dollars en 2 mois à peine alors que le conflit entre l’Ukraine et la Russie n’avait pas encore débuté. Les observateurs notaient aussi que ces injections de liquidité ne pouvaient pas se poursuivre au-delà des élections législatives de mai 2022 sauf accord préalable avec le FMI et déblocage de l’aide internationale.

Ainsi, si la Banque du Liban a injecté près de 80 millions de dollars par jour pour le mois de février depuis le début du mois de janvier, permettant d’aligner le taux au marché noir de la livre libanaise à celui de sa plateforme électronique Sayrafa, celle-ci semble aujourd’hui peiner à répondre à la demande du marché.

Dès hier, seulement 70 millions de dollars ont été ainsi échangés via sa plateforme alors que la demande a été également revue à la hausse.

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