Le Premier Ministre Mustapha Adib débutant les consultations visant à nommer un nouveau gouvernement en compagnie du président de la chambre Nabih Berri.
Le Premier Ministre Mustapha Adib débutant les consultations visant à nommer un nouveau gouvernement en compagnie du président de la chambre Nabih Berri.

Différents blocs parlementaires ont déjà indiqué ne pas souhaiter obtenir de portefeuilles ministériels au sein du prochain cabinet du premier ministre Mustafa Adib, tout juste nommé le 31 août, cela alors qu’ils sont soumis à d’importantes pressions internationales pour l’obtention des fonds dont le Liban a cruellement besoin face à la crise économique.

Il s’agit notamment du cas du Courant Patriotique Libre de Gébran Bassil, des Forces Libanaises mais également du Hezbollah.

Le bloc parlementaire “Liban Fort” (CPL) a ainsi souligné à l’issue de sa rencontre avec le premier ministre et qui serait déroulé au palais d’Ain Tineh, que si ce gouvernement ne réussit pas, le Liban fera face à un désastre, allusion à une possible dégradation extrême de la situation économique.

Nous n’avons aucune demande de conditions. Les ministres doivent avoir une expérience internationale, des capacités, être productifs et être crédibles.

Le bloc parlementaire “république forte” des forces libanaises a également indiqué ne pas souhaiter participer au prochain gouvernement. Il estime que le prochain cabinet doit être formé de spécialistes indépendants et se distancier des conflits régionaux.

Le bloc parlementaire du Rassemblement Démocratique a, de son côté, appelé à une reprise immédiate des négociations avec le FMI en vue d’obtenir une aide économique face à la crise que traverse actuellement le Liban.

Le député du mouvement Marada Tony Franjieh a demandé au premier ministre de nommer personnellement le prochain ministre de l’énergie. Il a également souhaité une formation rapide d’un gouvernement de spécialistes tout en indiquant ne pas souhaiter obtenir de portefeuille ministériel pour son parti.

Seule ombre à ce tableau, le mouvement Amal réclamerait toujours le contrôle du ministère des finances, indiquer un de ses représentants.

L’engagement des partis politiques libanais face à Emmanuel Macron

Ces consultations interviennent au lendemain du discours du président de la république française Emmanuel Macron en déplacement au Liban à l’occasion du centenaire de la proclamation de l’État du Grand Liban.

Ce dernier avait reçu, les uns à la suite des autres, les différents responsables des blocs parlementaires libanais au Palais des Pins, cela afin d’évoquer avec eux la situation par laquelle le Liban passe et la position de la communauté internationale pour le déblocage de l’aide économique jugé nécessaire dans un pays en crise.

Le Président de la république française avait ainsi reçu l’engagement des parties politiques à mettre en œuvre “un gouvernement de mission“, composé de personnalités compétentes et indépendantes, qui pourra être alors capable de mener des réformes économiques nécessaires à l’obtention de l’aide internationale, sans ingérence politique.

Lire également: Un accord de tous pour mener les réformes nécessaires pour le Liban (Emmanuel Macron)

Ces réformes devraient notamment porter sur l’électricité, la reconstruction du port de Beyrouth, ou encore l’instauration d’un contrôle formelle des capitaux. Parallèlement, un audit des comptes de la banque centrale devrait être également mené afin de quantifier la taille des pertes financières et engager ainsi des poursuites pénales pour les personnes qui auraient détourné des fonds publics

Si les réformes ne sont pas mises en place, d’ici un mois, Emmanuel Macron a menacé de voir l’aide économique au Liban être remise en cause.

Il s’agit enfin de compte d’un contrat pour comprendre ce qui s’est passé d’attribuer les responsabilités politiques en cas d’échec, souligne le président de la république française, notant par ailleurs déjà l’urgence de la situation économique.

Emmanuel Macron avait noté hier qu’il existe un consensus entre les partis politiques au sujet des réformes à mener désormais. Le nouveau gouvernement bénéficie d’un soutien plus large que l’ancien, et que le parcours du nouveau premier ministre est un gage de professionnalisme.

Il y a eu un accord explicite de l’ensemble des forces politiques à former un gouvernement rapidement. Le premier ministre devra proposer une équipe cohérente et compétente et non les partis politiques qui devront simplement donner leur accord, indique le chef de l’état français, puis la déclaration gouvernementale permettra de rendre le gouvernement fonctionnel.