Le siège de l'Association des Banques du Liban après l'explosion du Port de Beyrouth. Crédit Photo: Libnanews.com
Le siège de l'Association des Banques du Liban après l'explosion du Port de Beyrouth. Crédit Photo: Libnanews.com

Selon un document confidentiel rendu public sur les réseaux sociaux, l’Association des Banques du Liban a publié de nouvelles recommandations concernant le plan de sauvetage de l’économie libanaise lourdement impactée par la crise économique.

Ce plan semble indiquer que l’association semble désormais reconnaitre que la crise économique a été induite bien avant la déclaration de défaut de paiement, mettant en cause également l’effondrement des réserves monétaires de la Banque du Liban comme à l’origine des pertes du secteur bancaire.

Cependant, ce plan induit toujours une sorte de mise en hypothèque des biens publics pour rembourser les établissements bancaires, notamment avec la création d’une société regroupant ces biens au bénéfice de la Banque du Liban et non des institutions de l’état accordant des obligations en échange des dettes.

Ce plan induit également la hausse de la TVA au détriment des personnes les plus vulnérables ou encore la baisse des salaires de certains employés du secteur public dont les militaires dont les soldes ne représentent déjà plus que 30 USD par mois, loin en-dessous de la ligne de pauvreté.

L’ABL propose aussi d’unifier les taux de change autour des 11 000 LL/USD en lieu et place des 1507 LL/USD de la parité officielle et des 3900 LL/USD de la circulaire 158, induisant de facto une décote de

Cependant, ce nouveau plan semble faire l’impasse sur la restructuration du système bancaire, évoqué en quelques lignes ou encore la répartition des pertes du secteur qui seraient ainsi essentiellement supportées par l’Etat et les déposants et non les dirigeants des banques, en dépit des informations elles-aussi révélées par le quotidien suisse Le Temps, il y a quelques jours, indiquant que le FMI estimait 13 banques libanaises déjà en état de défaut de paiement dès 2016.

Enfin la fin du document semble être un copy/paste des recommandations déjà données par la Banque Mondiale concernant les mesures à mettre en oeuvre notamment dans le domaine de la gouvernance ou du cahier des charges publiés lors de la conférence CEDRE d’avril 2018 avec les détails qui manquent concernant l’impact réel de ces mesures.

Ce nouveau plan pourrait cependant être pris au sérieux par le nouveau gouvernement libanais, le premier ministre Najib Mikati étant l’un des actionnaires d’une des principales banques libanaises ou encore le ministre des finances Youssef Khalil étant l’ancien directeur des opérations de la Banque du Liban.

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