Le Président de la République, le Général Michel Aoun, dont le mandat s’achève ce lundi 31 octobre à minuit a quitté le Palais Présidentiel de Baabda à 11h30 à destination de son domicile de Rabieh, accompagné par une immense présence des militants du CPL qui ainsi lui offrent une cérémonie de départ dont n’ont pu jouir ses prédécesseurs et des mesures de sécurité strictes mises en place par l’Armée Libanaise.

Le président de la république a ainsi transmis un flambeau symbolique à la nouvelle génération qui sera en charge de poursuivre la lutte contre la corruption.

La garde présidentielle a ainsi rendu un dernier hommage au chef de l’état dont le mandat s’achève ce lundi 31 octobre à minuit.

Cette cérémonie intervient alors que le président de la république aurait signé, indique-t-on de source médiatique, un décret de démission du gouvernement Mikati III, amenant à une polémique concernant son aptitude ou à gouverner en l’absence d’un nouveau président de la république.

En effet, le gouvernement libanais est considéré comme démissionnaire depuis les élections législatives de mai 2022. Si le premier ministre Najib Mikati a été reconduit dans ses fonctions, celui-ci a échoué à former un nouveau cabinet.

Si le Courant Patriotique Libre a annoncé son boycott de toute convocation du cabinet sortant, le mouvement Amal s’en est vivement pris à la fois au Président Aoun, qualifié de Gardien de l’enfer et à son gendre Gébran Bassil. Côté Hezbollah, on continue à chercher une solution à la crise gouvernementale. Si des sources proches du CPL ont indiqué que celui-ci devrait également boycotter le gouvernement, des sources proches du mouvement Amal l’ont démenti.

Le chef de l’état s’est également adressé à ses sympathisants, dénonçant au passage les protections dont jouit le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé face aux procédures judiciaires lancées contre lui.

Aujourd’hui, c’est un grand rendez-vous. Nous sommes redevenus simples citoyens. Je vois parmi vous des résistants, la plupart d’entre vous étaient avec moi dans la première bataille. (…) Aujourd’hui, la fin d’une étape, mais il y a une étape.” Un autre débute avec une lutte acharnée. J’ai laissé derrière moi une situation qui a besoin d’une lutte pour se terminer. 
Le pouvoir judiciaire ne réalise plus les droits du peuple et n’a pas été en mesure de mener le gouverneur de la banque centrale devant le tribunal.

Qui est le Général Aoun

Elu 13ème Président de la République Libanaise depuis l’indépendance du Liban, à l’issue d’un 46ème tour de scrutin, le 31 octobre 2016, adulé par les uns, haïs par d’autres, le Général Michel Aoun reste une personne dont le parcours politique est sujet à de nombreuses controverses.


Un élève officier brillant

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Né dans une famille chrétienne maronite en février 1935 selon la biographie officielle, d’autres sources font plutôt elles d’une naissance le 30 septembre 1933 à Haret Hreik, banlieue sud de Beyrouth, le Général Michel Aoun fut très tôt promis à une brillante carrière militaire. Il s’engage en effet à l’Académie militaire comme officier cadet en 1955 pour être promu sous lieutenant en 1958, puis lieutenant en 1961. Il sera reçu pour des stages de formations complémentaires à l’École d’application d’artillerie de Chalons-sur-Marne, en France (1958-1959), puis à Fort Sill, dans l’Oklahoma aux États-Unis (en 1966) et à l’École supérieure de guerre, en France (1978-1980) alors que le Liban s’enfonçait dans un conflit fratricide depuis avril 1975.

Une carrière militaire lancée alors que le Liban était en guerre civile

Revenu au Liban en 1980, il sera rapidement nommé chef d’une brigade de l’Armée Libanaise en charge de la surveillance de la fameuse ligne verte, ligne de démarcation entre Beyrouth Est et Beyrouth Ouest. Promu Général de Brigade en 1982, il sera à la tête de la 8ème brigade tout juste constituée, corps d’élite multiconfessionel de l’Armée Libanaise.

C’est à sa tête qu’il surprendra en 1983 l’état major de l’Armée Libanaise qui conseillait au Président de la République d’alors, Amine Gemayel de quitter le Palais Présidentiel de Baabda, lors de la guerre de la montagne, en défendant la localité stratégique de Souk el Gharb face à des forces supérieures en nombre constituées par le PSP et différentes milices musulmanes soutenues par l’Armée Syrienne.

Ce fait d’arme lui permettra d’obtenir le rang de Lieutenant Général et deviendra le commandant de l’Armée Libanaise en 1984.

Une nomination au poste de Premier Ministre au moment le plus critique de la guerre civile

Le Général Michel Aoun sera nommé Premier Ministre le 22 septembre 1988, à 15 minutes de l’expiration du  mandat du Président de la République Amine Gemayel. Ce dernier mettra en avant le respect du Pacte National et l’absence de chef d’état maronite afin de permettre la nomination transitoire d’un maronite à la tête de l’Etat, la constitution libanaise stipulant que le chef du conseil est alors Président par Intérim de la République Libanaise.

Face au refus des personnalités politiques ou de juges de premier plan à la participation à un cabinet d’union national en vue de préparer des élections présidentielles, le Général Michel Aoun formera alors un cabinet militaire dont les membres de la communauté musulmane seront poussés à la démission par le régime syrien de Hafez el Assad. Le cabinet précédent du premier ministre Salim Hoss refusera également de se considérer démissionnaire, provoquant une cession des autorités publiques entre régions sous contrôle de l’Armée Libanaise du Général Michel Aoun, principalement constituées d’une partie du Metn, du Kesrouan et du caza de Byblos ainsi que de la partie Est de la capitale, régions dites libres ou contrôlées par “la Légitimité” pour reprendre les termes usités à l’époque et celles occupées par l’Armée Syrienne.

Face à l’Armée Syrienne, l’Armée Libanaise ne pourra remporter une victoire militaire mais dispose tout de même de 40% des effectifs de l’institution militaire et de l’essentiel des armes lourdes. Le Général Michel Aoun peut également compter sur l’appui de la milice des Forces Libanaises de Samir Geagea et des appuis politiques du « Parti national libéral » et de son chef Dany Chamoun, du « Parti des Druzes Libres » et son dirigeant Farid Hamadé.

Décidant d’élargir l’autorité de l’état notamment en contrôlant les ports de la région, le Général Michel Aoun décidera en février 1989 de la prise du Port de Beyrouth aux Forces Libanaises. Ces derniers, face à la perte d’une des principales sources de financement, décideront de s’opposer à l’Armée Libanaise. Ainsi débutera un conflit fratricide entre Samir Geagea et Michel Aoun.

Le Général Michel Aoun, en dépit d’une tentative d’assassinat le 14 février 1989, décide de poursuivre cette politique de mise sous tutelle des ports illégaux le long des côtes libanaises en créant en Mars 1989, un centre de contrôle du trafic maritime. Ces derniers, aux mains des milices pro-syriennes décideront de bombarder en représailles les zones sous contrôle de l’Armée Libanaise et notamment le Palais de Baabda, siège du gouvernement provisoire du Général Aoun.

La Guerre de Libération et le chemin de l’exil

Débutera alors un sanglant bras de fer entre le Général Michel Aoun qui déclarera le 14 Mars 1989, la Guerre de Libération contre l’occupation syrienne et les différentes milices libanaises d’alors, soutenues par Damas et dont il sera l’un des plus farouches opposants.

Réunis à Taëf en dépit de la décision de dissolution d’un Parlement élu en 1972 et dont le mandat n’a été de cesse renouvelé en raison des évènements, une partie des députés libanais adoptent un accord qui institutionnalise le confessionalisme jusque là non écrit du système libanais en limitant les prérogatives présidentielles et en acceptant la présence de l’Armée Syrienne sur le territoire du Pays des Cèdres. Le Général Aoun dénoncera cet accord dit de Taëf mais ne sera pas soutenu dans sa démarche par la communauté internationale, plus occupée à gérer le dossier du conflit irakien. Les Pays de la Coalition contre Saddam Hussein auraient ainsi fermé les yeux sur le rôle de la Syrie au Liban contre une participation de Damas contre l’Irak.

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Il trouvera cependant un soutien inconditionnel d’une grande partie de la population des zones qu’il contrôle avec une manifestation d’une ampleur inégalée durant tous les évènements de la guerre civile, le 24 octobre 1989.

Après l’élection le 5 novembre 1989 de René Moawad à la tête de l’Etat et son assassinat le 22 novembre, dit-on en raison de son refus au recours à la violence, sera élu Elias Hraoui qui désignera le Général Emile Lahoud comme, officiellement, commandant de l’Armée Libanais. Le Général Aoun, qui avait déjà rejeté les accords de Taëf refusera toute légitimité à ces derniers. Il devra alors faire face aux assauts simultanées des Forces Libanaises, des milices pro-syriennes, des troupes sous commandement du Général Emile Lahoud et des unités des troupes syriennes soutenues par leur aviation, le 13 octobre 1990. Négociant son retrait et cherchant à obtenir la vie sauve à ses hommes, il se réfugiera à l’ambassade de France d’où il annoncera sa reddition. La prise sous contrôle des zones dites libres sera toutefois marquée par des massacres de militaires pro-aounistes notamment à Dahr al-Wahsh ou une unité de 200 hommes de l’Armée Libanaise s’était illustrée face à l’Armée Syrienne qui avait perdu sur ce front 500 soldats les jours précédents. De nombreux militaires libanais seront ainsi froidement assassinés en dépit d’assurances obtenues par le Général Emile Lahoud à ce que ne soit pas menées d’actes de vengeances à l’encontre du personnel militaire.

Il sera exfiltré 10 mois plus tard par la DGSE, dit-on contre l’assurance de renoncer à toute activité politique.

Cependant, son action politique se prolongera avec la constitution d’un courant politique, le Courant Patriotique Libre dès 1992, qui n’aura de cesse de dénoncer le rôle et les ingérences syriennes au Liban et qui réclamera le retrait des troupes syriennes stationnées au Pays des Cèdres.

Débutera alors la mise du Liban, mise sous double coupe réglée et tutelle, politique et militaire pour la Syrie et économique pour l’Arabie Saoudite via leurs hommes de lige respectifs.

Un Retour Triomphal au Liban

En dépit d’une assurance de Rafic Hariri alors premier Ministre en janvier 1999 de ne pas être arrêté à son retour au Liban, Michel Aoun poursuivra son exil en France jusqu’en 2005.

Suite à l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’ONU de la résolution 1559 en septembre 2004, résolution exigeant le retrait des troupes syriennes hors du Liban et de l’assassinat, le 14 février 2005 de l’ancien premier Ministre Rafic Hariri, de larges manifestations ont alors lieu au Liban. Ainsi débute ce qu’on a, alors, appelé la Révolution des Cèdres. Damas sera accusé de cet assassinat. Les pressions exercées tant localement qu’au niveau international aboutira au retrait des troupes syriennes le 29 avril 2005, à la sortie de prison de Samir Geagea et au retour du Général Aoun au Liban qui avait alors déclaré n’avoir aucun doute sur l’implication de Damas dans cet acte terroriste.

Revenu au bout de 15 ans d’exil, le 7 mai 2005, un de ses premiers gestes sera de rencontrer son adversaire historique au sein de la communauté chrétienne, Samir Geagea. Les élections parlementaires de 2005 conduiront à ce que certains nommeront un véritable Tsunami politique. Les listes soutenues par son mouvement et comprenant notamment le parti arménien du Tashnaq obtiendront le vote de prêt de 70% de la communauté chrétienne et 21 députés. En dépit de cette représentativité, il sera mis à l’écart du gouvernement de Fouad Saniora et alors que son mouvement désormais appelé Bloc du Changement et de la Réforme sera le seul présent au sein de l’opposition, le Hezbollah et Amal y participant. Il placera son action politique contre la corruption représentée par ceux qui avant collaboraient avec l’occupant syrien avant de retourner opportunément leurs vestes.

En février 2006, le CPL signera un accord d’entente avec le mouvement chiite Hezbollah, redistribuant ainsi les cartes de la scène politique, lui permettant de se relancer alors qu’il était précédemment isolé. Précédemment catalogué comme faisant parti du 14 Mars, puis considéré comme indépendant, certains experts catalogueront alors le CPL comme faisant partie de la coalition dite du 8 Mars ou figurent en bonne place les partis libanais pro syriens. Le Général Michel Aoun se fera alors accusé par ses adversaires politiques de retournement de veste. Il rétorquera à ceux-ci que le Mémorandum d’entente avec le Hezbollah vise, entre autre, à discuter avec le mouvement chiite de son désarment, de la protection du Liban vis-à-vis notamment des menaces israéliennes et de permettre l’établissement de discussions avec la Syrie en vue d’une normalisation des relations entre les 2 pays.

Candidat à la succession d’Emile Lahoud, le Général Michel Aoun sera contraint de voter en faveur du commandant de l’Armée Libanaise, le Général Michel Sleiman qui sera élu président de la République le 25 mai 2008 suite à la médiation du Qatar et en présence de son émir, le cheikh Hamad ben Khalifa. Cet état du Golfe prend alors contrepied l’influence de l’Arabie Saoudite et des accords de Taëf via les accords de Doha.

Une participation aux gouvernements, sous le sceau d’une crise politique

Participant à un premier gouvernement présidé par Fouad Saniora en 2008, le Courant Patriotique Libre obtiendra le 7 mai 2009, 19 sièges en son propre nom. Il obtiendra alors 5 ministres dont celui de vice-président du Conseil attribué au Général Abou Jamra, au sein du cabinet qui lui succèdera et qui sera présidé par le fil de l’ancien Premier Ministre Rafic Hariri, Saad Hariri.

Marqué par de nombreuses crises en son sein, ce cabinet finira par être démissionnaire le 12 janvier 2011, suite à l’annonce par le Ministre de l’Energie et des ressources hydrauliques, par ailleurs gendre du Général Aoun, Gébran Bassil, de la démission des ministres de l’opposition. Elle reproche au Premier Ministre Saad Hariri de ne pas annoncer la cessation de la coopération des autorités libanaises avec le Tribunal International en charge de juger les personnes suspectées d’être impliquées dans l’assassinat de son père, Rafic Hariri, alors que ce dernier allait accuser des membres supposés du Hezbollah de cet acte terroriste.

Un gouvernement présidé par Nagib Mikati sans la présence du 14 Mars sera constitué avec notamment la présence de 6 ministres du CPL et 11 ministres proches de lui.

Un nouveau champ de bataille, la Loi Electorale

A l’issue de l’échec de l’organisation d’un nouveau scrutin législatif normalement prévu en mai 2013, le CPL n’aura de cesse que de dénoncer le mode de scrutin marginalisant selon lui la communauté chrétienne. Le CPL sera le seul parti à s’opposer au fait que le Parlement en place décidera alors de reporter les élections prévues pour septembre 2014 puis à juin 2017. Il s’opposera également au Premier Ministre Tamam Salam au sujet des prérogatives du Premier Ministre, estimant que seul le Conseil des Ministres est apte à recevoir les prérogatives normalement dévolues à la Présidence de la République en l’absence de Président de la République et non le Président du Conseil. Il exigera également un rééquilibrage des mécanismes de décision des autorités publiques en faveur de la communauté chrétienne.

Par ailleurs, la coalition Amal-CPL-Hezbollah boycottera les différents scrutins présidentiels, provoquant un défaut de quorum et cela en raison de l’absence d’un accord concernant le nom d’un candidat.

L’alliance surprise avec les Forces Libanaises

Coup de théâtre sur la scène politique. Après la décision de l’ancien premier ministre de soutenir la candidature de Sleiman Franjieh pourtant membre du courant dit du 8 Mars, le dirigeant des Forces Libanaises a décidé de soutenir celle du Général Michel Aoun à l’issue d’une réunion avec ce dernier, tout en poursuivant sa mésentente avec le Hezbollah. Il s’agit d’un tournant historique au sein de la communauté chrétienne ou les 2 adversaires scellent une alliance électorale basées sur un Mémorandum d’Entente de 10 points dont l’acceptation par le CPL des accords de Taëf, la nécessité de disjoindre le dossier syrien du dossier libanais, le respect des résolutions internationales concernant le Liban et la nécessaire mise en place d’une nouvelle loi électorale.

Le Hezbollah, quant à lui poursuivra son alliance avec le CPL et réaffirmera son soutien à la candidate du Général Aoun.

Face à l’impossibilité de poursuivre son soutien à Sleiman Franjieh, alors que s’accumulent les déboires financiers de ses sociétés notamment en Arabie Saoudite et débordé par des courants plus extrémistes personnifiés par le Ministre de la Justice démissionnaire Achraf Rifi au sein de la communauté sunnite, Saad Hariri finira par se rallier au Général Aoun le 20 octobre 2016, annonçant son intention de voter à sa faveur et cela afin, selon les rumeurs actuelles, d’obtenir le poste de Premier Ministre.

Un mandat marqué par le succès face à Daesh, la démission surprise du Premier Ministre Saad Hariri à Riyad, la présence des réfugiés syriens et la crise économique qui abouti aux émeutes d’octobre 2019

Le mandat du, désormais Président Michel Aoun, sera marqué par plusieurs évènements comme l’offensive menée par l’Armée Libanaise face à Daesh et intitulée Aube du Jurd. L’institution militaire reprendra ainsi le contrôle des zones précédemment occupées par les milices islamistes qui tentaient de faire déborder le conflit en Syrie au Liban.

Par ailleurs, la présence des réfugiés syriens au Liban devient de plus en plus impactante sur une économie déjà bien mal en point.

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Le Liban à la 2ème place des pays qui accueillent le plus de réfugiés syriens proportionnellement à la population locale, (Haut Commissariat en charge des réfugiés intitulé Global Trends: Forced Displacement in 2019), suite à la guerre civile en Syrie qui a débuté en 2011. Le Président de la république a hérité de cette présence qui a aggravé la dégradation des conditions sociales et économiques. Le pays des cèdres compte en plus une importante communauté de réfugiés palestiniens dont la présence a été à l’origine de la guerre civile de 1975 à 1990.

Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés, le Liban compterait 916 156 réfugiés syriens sur son sol fin 2019, contre 949 666, un an plus tôt. 910 600 réfugiés seraient d’origine syrienne.

Pour rappel, un rapport préparé par le Ministère des finances et le Programme des Nations Unies pour le développement en 2020 sur l’impact de la crise des réfugiés syriens sur l’économie libanaise entre 2011 et 2018 estimait à 46.5 milliards de dollars le coût de la présence des réfugiés syriens au Liban, impactant tous les secteurs, dont celui de l’éducation ou encore de l’électricité mais également provoquant une chute du Produit Intérieur Brut alors que le Liban était impacté par une grave crise économique apparue au grand jour en 2019 et caractérisée par une détérioration rapide de la parité entre livre libanaise et dollar. Ainsi, la monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur face au billet vert. 82% de la population libanaise vivrait désormais sous le seuil de pauvreté et 36% dans un état d’extrême pauvreté, amenant à des tensions avec les réfugiés syriens.

Cependant, certains partis politiques refusent jusqu’à aujourd’hui d’évoquer le retour des réfugiés syriens en refusant de discuter des procédures nécessaires avec Damas, même si les autorités libanaises ont entériné un plan visant à favoriser ce retour en 2020.

Face à la détérioration des conditions sociales et économiques, certains réfugiés syriens mais également palestiniens voire même des ressortissants libanais tentent l’exode vers l’Europe, notamment via des boat people à destination de Chypre. Plusieurs embarcations ont été ainsi interceptées ces derniers mois.

Entre Crise Economique …

La crise du secteur bancaire, bien que maquillée par les opérations d’ingénieries financières menées par la Banque du Liban, avait débuté bien plus tôt, en dépit des profits colossaux annoncés par les banques libanaises. En réalité, la Banque du Liban a ainsi reversé près de 16 milliards de dollars entre 2016 et 2018, vidant ainsi une grande partie de ses réserve monétaires en faveur des établissements bancaires alors que les réserves monétaires nettes étaient négatives depuis 2015.

Sur le plan économique, la crise qui a débuté en 2018 s’est révélée au grand jour durant l’été 2019 avec une pénurie en devises étrangères pourtant nécessaires à l’achat de produits de première nécessité notamment. Cependant, un inversement des flux financiers avait été constaté dès janvier 2019. Cette crise s’est ensuite accentuée suite à l’imposition de manière unilatérale par les banques libanaises d’un contrôle des capitaux, bloquant ainsi l’accès aux comptes.

Par ailleurs, la dégradation des conditions socio-économiques a abouti à de nombreuses manifestations dès octobre 2019, les manifestants dénonçant une classe politique considérée comme corrompue et en exigeant le départ.

Après la démission de l’ancien premier ministre Saad Hariri, le 29 octobre 2019, un nouveau gouvernement présidé par son successeur Hassan Diab a été constitué le 17 janvier 2020. Dès mars, les autorités libanaises ont annoncé un état de défaut de paiement sur les eurobonds arrivant à maturité. Par ailleurs, le Liban a ouvert les négociations avec le FMI en vue d’obtenir une aide économique d’un montant espéré de 10 milliards de dollars.

L’association des banques du Liban a ainsi activé ses relais présents au sein du parlement via la commission parlementaire des finances et du budget. Cette dernière, où sont présents certains actionnaires et représentants de banques locales, n’ont chiffré les pertes financières qu’à 81 000 milliards de livres libanaises sur la base d’un taux de change de 1507 LL/USD.

Désormais, ce chiffrage des comptes de la Banque du Liban devrait être mené par les cabinets Alvarez & Marsal pour l’audit juricomptable et par KPMG et Oliver Wyman pour l’audit normal. Pressenti dans un premier temps pour mener l’audit juricomptable, le cabinet Kroll, spécialisé dans la matière a été écarté suite aux pressions du président de la chambre Nabih Berri, estimant l’entreprise liée à l’état hébreu.

Parallèlement, l’association des banques du Liban a présenté un plan de sauvetage rejeté par le FMI et les autorités libanaises, prévoyant la vente d’une partie de l’or du Liban et la session pour une durée déterminée de biens publics. Ce plan est également rejeté par les spécialistes qui estiment que la vente de biens publics ne pourrait se faire qu’en les bradant en raison des circonstances actuelles.

Certaines sources évoquent désormais des pertes pour le secteur financier qui dépassent les 100 milliards de dollars, estimant que le Liban nécessiterait désormais un plan de relance de 63 milliards de dollars mais que seulement 26 milliards au maximum sont disponibles. Selon ces mêmes sources, toutes les banques libanaises sont aujourd’hui insolvables.

La situation économique s’est, par ailleurs, encore dégradée avec la détérioration de la valeur de la livre libanaise et la mise en place de différents taux de change : taux de change officiel à 1507 LL/USD, taux de change dit du-marché pour les agents de change ou encore certaines entreprises fixées par la banque du Liban, aujourd’hui à 3900 LL/USD et taux de change au marché noir, qui a fluctué jusqu’à atteindre les 9000 LL/USD, au mois de juin.

Enfin, l’explosion du port de Beyrouth, qui a ravagé également une grande partie de la capitale libanaise, a encore aggravé la situation, avec des dégâts estimés entre 10 à 15 milliards de dollars.

Ainsi, si le taux de croissance du produit intérieur brut est estimé à -14 % avant cette explosion, de nouvelles estimations font état d’une récession économique de – 24 % en 2020.

Parallèlement, le Liban est également touché par le coronavirus. Les mesures prises par les autorités se sont révélées être aujourd’hui insuffisantes et le pays des cèdres risque de perdre le contrôle de l’épidémie, avec une augmentation quasi incontrôlée du nombre de cas, notamment après l’explosion du port de Beyrouth. Désormais, les capacités hospitalières actuelles sont saturées depuis 2 semaines, amenant également à l’augmentation du nombre de décès depuis la fin du mois d’août.

Pour l’heure, certains experts proches du dossier notent avec inquiétude que les intérêts politico-économiques sont plus importants pour certains partis que l’intérêt général à bénéficier d’une aide économique face à la crise, jusqu’à estimer que les divisions traditionnelles des partis politiques se sont effacées au sein du parlement en faveur du parti des banques et des autres.

Aussi, certains de ces intérêts seraient allés même jusqu’à menacer d’une guerre civile si les réformes demandées par la communauté internationale étaient menées. Cependant, celle-ci demeure ferme sur ce dossier.

Lors de son déplacement au Liban à l’occasion du centenaire de la proclamation de l’état du Grand Liban, le 1er septembre 2020, au lendemain de la nomination de Mustafa Adib comme premier ministre, le président de la république française aurait ainsi remis aux dirigeants libanais, une feuille de route pour la mise en place des réformes économiques jugées nécessaires et en premier lieu, un diagnostic des pertes de la Banque du Liban. Cette feuille de route prévoyait également la mise en place d’ici 2 semaines, d’un gouvernement capable de mener ces réformes. Cependant, 15 jours après, suite à l’expiration du délai imparti, les autorités libanaises semblent avoir échoué à la mise en place d’un nouveau cabinet, suite notamment à l’annonce par Washington de sanctions économiques visant Ali Hassan Khalil, bras-droit de Nabih Berri et ancien ministre des finances, les autres partis politiques ayant accepté le principe de rotation des portefeuilles ministériels régaliens, à savoir la défense, l’intérieur, les affaires étrangères et les finances.

Le 21 septembre 2020, le président de la République estime que le Liban se dirige actuellement “en enfer” en raison de la dégradation des conditions sociales et économiques, reconnaissant par ailleurs que les réserves de la Banque du Liban – subventionnant actuellement l’achat de produits de première nécessité – seront épuisées d’ici peu.

Le 26 septembre, prenant donc acte de son échec, le premier ministre désigné annonce sa démission depuis le perron du Palais de Baabda, plongeant un peu plus le Liban dans la crise.

Pour sa part, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé annonce, au mois d’août, la fin des subventions aux produits essentiels d’ici 2 à 3 mois en raison de la diminution des réserves monétaires de la Banque Centrale.

Cette annonce intervient alors que les négociations avec le Fonds Monétaire International sont toujours suspendues et que se déroule un audit juricomptable de la Banque du Liban.

Coup de tonnerre, le cabinet d’Alvarez & Marsal annonce son retrait de la procédure d’audit juricomptable, le 20 novembre 2020 après que la Banque du Liban ait refusé de répondre à 57% des questions posées, sous le prétexte du code du crédit et de la monnaie ou encore des législations liées au secret bancaire, plongeant le Liban dans l’incertitude. En effet, cet audit est désormais considéré comme essentiel pour l’obtention de l’aide de la communauté internationale. Le ministère des finances ou encore celui de la justice estimaient que le contrat ne violait pas les textes en vigueur.

Dans son allocution prononcée à l’occasion de la 77ème commémoration de l’indépendance du Liban, le Général Michel Aoun indique que la procédure devrait pourtant aller jusqu’au bout et envisage donc le recours au parlement pour forcer la Banque du Liban a obtempérer alors que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé se trouverait à Paris afin, indiquent certaines sources, de trouver un accord avec la France, chef de file de la communauté internationale qui reste jusqu’à présent intraitable sur la nécessité de mener un audit juricomptable des comptes de la banque centrale.

Le 7 avril 2021, le Président de la République le général Michel Aoun a publiquement dénoncé la mauvaise volonté du Ministère des Finances Ghazi Wazni et du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé sans toutefois les nommer directement face aux différents écueils et obstacles mis face à l’audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban et a appelé à une réunion du gouvernement Hassan Diab pour examiner ce dossier et révéler les dessous de ce qu’il décrit quasiment comme un sabotage de la procédure. 

Le chef de l’état a également accusé le gouverneur de la Banque du Liban de pratiques contraires à la législation financière locale, comme l’utilisation de dépôts privés comme réserves monétaires. Le Président de la République avait rappelé les différentes étapes faites par certains partis pour éviter cet audit de la banque centrale. Il a également rappelé que cette procédure n’est pas seulement une demande personnelle du chef de l’état mais également de la communauté internationale, une condition préalable au déblocage des fonds de CEDRE et du FMI.

Par ailleurs, face à la crise, certaines banques correspondantes de la BdL auraient clôture les comptes, indique dans une lettre Riad Salamé.

Il s’agirait notamment du cas des comptes dollars auprès de la Wells Fargo, des comptes en livre sterling de la HSBC, en couronne suédoise auprès de la Danske et des comptes dollars canadiens de la CIBS. 
Selon le gouverneur de la Banque du Liban, ces décisions seraient motivées par l’état de défaut de paiement, les campagnes politiques visant la Banque du Liban et par “le Tollé judiciaire”, allusion aux accusations de détournement de fonds et de corruption visant Riad Salamé lui-même.

En juin 2021, le gouverneur de la Banque du Liban annonce l’épuisement prochain des réserves monétaires de la Banque du Liban qui finançaient jusqu’à présent le programme de subvention à l’achat des produits de première nécessité. Ce programme devrait être ainsi remplacé par un plan de rationnement à destination des personnes les plus vulnérables face à la crise économique. Cependant, si à l’origine la Banque Mondiale devait financer celui-ci, elle le refuse depuis suite aux exigences de la Banque du Liban à distribuer l’équivalent des devises étrangères au taux de 6 540 LL/USD et non à valeur réelle ou directement en devises étrangères.

Les autorités locales tentent depuis de retarder la fin du programme de subvention en adoptant notamment un plan de subvention des carburants sur base d’un taux de parité de 3900 LL/USD au lieu du taux officiel qui était jusqu’à présent utilisé, soit à 1500 LL/USD. Ce nouveau taux devrait ainsi faire augmenter d’un tiers le prix du bidon de 20 litres de carburants et induire une nouvelle poussée inflationniste.

Côté parité de la livre libanaise, cette nouvelle poussée inflationniste a été accompagnée par une autre mesure de la Banque du Liban. Celle-ci dans le cadre de la circulaire 158 souhaiterait que les déposants des banques commerciales puissent retirer jusqu’à 400 USD cash de leurs comptes bloqués depuis l’instauration d’un contrôle informel des capitaux en novembre 2019. Cependant, un certain nombre d’entre elles ont déjà indiqué, officieusement, ne pas pouvoir se permettre une telle mesure. D’autres auraient acheté d’importantes quantité de devises étrangères sur le marché local, amenant à une dégradation supplémentaire de la livre libanaise qui a atteint un nouveau plus bas historique, le samedi 26 juin 2021, avec un taux de parité de 18 000 en fin d’après-midi.

Depuis, la situation s’est encore aggravée avec même un taux de parité de plus de 40 000 LL/USD atteint au mois d’octobre 2022, alors que le mandat du Président Aoun s’achevait.

jusqu’à l’échec du système de gouvernance de Taëf et la paralysie institutionnelle

Autre échec, le mandat Aoun a été marqué par l’absence d’un gouvernement fonctionnel atteignant 44% des 6 années. Ainsi, un gouvernement effectif n’a pu être constitué que pour 56% de son mandat, amenant à considérer les accords de Taëf instituant un triumvirat comme synonyme d’échec.

Si Nabih Berri a réussi à sanctuariser le ministère des finances pour la communauté chiite, ce portefeuille est aujourd’hui considéré comme clé pour expliquer la paralysie des enquêtes en cours concernant la corruption ou encore le gel des procédures judiciaires liées à l’enquête du Port de Beyrouth.

La paralysie judiciaire dans l’affaire du Port de Beyrouth ou des banques libanaises

La piste d’une explosion accidentelle, le 4 août 2020, de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium à l’intérieur d’un entrepôt du port de Beyrouth, saisies en 2014 à bord d’un navire poubelle, le Rhosus battant pavillon moldave, est privilégiée par les autorités libanaises. Cette explosion équivaudrait à celle de 600 tonnes de TNT ou encore à un tremblement de terre de 3.3 sur l’échelle de Richter.
Elle aurait ainsi causé un cratère de 110 mètres de long sur 43 mètres de profondeur.

Cependant, il reste à établir les responsabilités des personnes ayant été impliquées dans le stockage de matières dangereuses dans une zone fortement urbanisée.

Pour l’heure, 33 personnes seraient actuellement mises en examen. Parmi eux, le directeur du port de Beyrouth, Hassan Koraytem, ainsi que le directeur des services de la douane libanaise Badri Daher, tous 2 mis en examen par le juge d’instruction Fadi Sawwan, en charge de l’enquête.

Au total, plusieurs responsables sécuritaires et du port de Beyrouth ont ainsi été arrêtés.

Certaines sources soulignent que les différents partis politiques libanais s’étaient partagés les revenus du port de Beyrouth , rendant difficile actuellement de connaitre les responsabilités de chacun dans cette explosion.

Plusieurs partis politiques, de la majorité comme de l’opposition, souhaiteraient également conclure de manière rapide l’enquête étant impliqués dans différents trafics qui ont lieu depuis ou vers le port de Beyrouth. Ils souhaiteraient ainsi éviter à ce qu’on puisse découvrir le degré d’implication de chacun et des violations sécuritaires nécessaires à la poursuite de ses trafics. 

Aussi, des responsables sécuritaires avaient prévenu les autorités politiques à plusieurs reprises au cours des dernières années, les autorités judiciaires n’ont pas décidé de la mise en oeuvre des mesures de transfert nécessaires de la cargaison.

Certaines sources proches du dossier soulignent également la responsabilité de plusieurs administrations dans le port de Beyrouth, d’autant que de hauts responsables étaient informés du danger posé par le stockage de manière inadéquate de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium depuis 2014.

Le 10 décembre, le juge Fadi Sawwan met en examen le premier ministre sortant Hassan Diab, l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil et les anciens ministres des transport Ghazi Zeiter, tous 2 membres du bloc parlementaire du mouvement Amal et Youssef Finianos.

Les 2 anciens ministres Ali Hassan Khalil et Ghazi Zoeitar, par ailleurs proches du président de la chambre Nabih Berri, avaient alors refusé de se rendre auprès du juge, estimant jouir d’une immunité parlementaire. Cependant, cette immunité a fait l’objet d’une controverse, le barreau de Beyrouth jugeant qu’elle ne peut s’appliquer dans le cadre de cette affaire

Ces derniers obtiennent alors le renvoi du juge en février 2021, la cour de cassation, saisie par 2 anciens ministres, l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil et l’ancien ministre des transports Ghazi Zoaiter, ayant décidé que le magistrat avait motivé sa décision alors que son domicile est situé dans le quartier d’Ashrafieh également endommagé par l’explosion. Il était donc partie prenante dans cette affaire.

Le juge Tarek Bitar a alors été nommé dès le 19 février. Son nom ayant déjà été proposé en août dernier dans le cadre de la même procédure. Il avait cependant à l’époque refusé de devenir le juge d’investigation dans le dossier du drame du 4 août dernier, au prétexte d’une charge de travail importante.

Début juin, le nouveau juge a indiqué que 3 hypothèses ont été examinées après que les experts français aient révélé le contenu d’un rapport préliminaire, celle d’une erreur humaine suite à un travail de soudage qui a déclenché un incendie, d’un incendie intentionnel ou encore une explosion suite au tir d’une roquette. 

Selon le juge, l’une de ces hypothèses serait écartée à plus de 80% suite à la réception du rapport des experts français qui est finalement parvenu au Liban. 

Restent donc 2 hypothèses qui font actuellement l’objet d’études approfondies. Certaines sources indiquent qu’il s’agirait des hypothèses d’un incendie volontaire ou accidentel.

Début juillet, le juge Tarek Bitar demande la levée de l’immunité parlementaire d’un certain nombre de responsables dont l’ancien ministre des finances, Ali Hassan Khalil et de l’ancien ministre des travaux public, Ghazi Zeaiter, 2 proches du président de la chambre des députés Nabih Berri ainsi que de l’ancien ministres de l’intérieur Nouhad Machnouk, tous soupçonnés d’avoir été mis au courant de la présence de substances dangereuses. Il a également demandé la permission d’interroger un certain nombre d’anciens responsables et de responsables actuels des services de sécurité dont le directeur de la sureté générale, le général Abbas Ibrahim ou encore de l’ancien commandant de l’armée libanaise, le général Jean Kahwaji.

Ce vendredi 9 juillet, le bureau du parlement et la commission parlementaire de l’administration et de la justice auraient reporté la décision concernant la levée de l’immunité des parlementaires visés, demandant plus d’information à ce sujet.

Le même jour, le ministre de l’intérieur Mohammed Fahmi a refusé de permettre l’interrogatoire du général Abbas Ibrahim amenant le juge Tarek Bitar à déposer un recours devant la cour de cassation.

Des le 11 octobre 2021, le juge Tarek Bitar publie un mandat d’arrêt à l’encontre d’Ali Hassan Khalil après que celui-ci ne se soit pas produit devant lui. Ce mandat d’arrêt mènera à des manifestations devant le palais de justice, le 14 octobre 2021, et aux fameux incidents de Tayyouneh, les pires incidents à caractère sectaire depuis la fin de la guerre civile entre chrétiens et chiites. Le mouvement Amal et le Hezbollah, coorganisateur de la manifestation, accuseront alors des snipers des Forces Libanaises d’avoir fait feu sur eux.

Depuis, le dossier est actuellement gelé suite aux recours présentés par eux.

Le mardi 6 septembre 2022, on apprend que le haut conseil de la magistrature a décidé d’écarter le juge d’instruction en charge de l’enquête portant sur l’explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium dans l’enceinte du port de Beyrouth, le 4 août 2020 et cela sans trop de vagues.

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