L’ancien premier ministre Saad Hariri a mis en garde contre toute divergence qui menacera la coexistence entre les différentes communautés libanaises.

Le Premier Ministre qui s’exprimait depuis le perron de Dar el Fatwa estime que ces divergences pourraient alors mener à l’effondrement du Liban.

Au sujet de tensions entre communauté chiite et sunnite, l’ancien locataire du Grand Sérail dément tout problème entre lui et le Président du Parlement,

“Les dirigeants politiques doivent savoir que les communautés religieuses ont des sensibilités fondamentales”, estime l’ancien premier ministre qui estime que les violences du samedi ont eu pour origine des personnes infiltrées parmi les manifestants et qui souhaitent mener le Liban à un conflit.

48 personnes blessées selon la Croix Rouge Libanaise suite à des incidents d’ordre religieux ce samedi

Pour rappel, quarante-huit personnes ont été blessées dans des incidents unanimement condamnés par les autorités religieuses, lors des manifestations qui ont pris un caractère religieux. Ainsi, si les protestations qui se sont déroulées à partir de 15 heures ce samedi devaient tout d’abord porter sur la détérioration des conditions sociales et économiques, elles ont rapidement dégénérées en raison de la demande de voir inclus, par les partisans de certains partis essentiellement, la question des armes du Hezbollah.

Les premières alertes à un possible recours à la violence se sont déroulées dans l’après-midi même quand des groupes de partisans d’Amal et du Hezbollah du quartier de Khandak al-Ghamik ont tenté d’en découdre avec certains manifestants au niveau du Ring Fouad Chéhab avant l’intervention rapide des unités de l’Armée Libanaise présentes sur place. 

À l’origine de ces incidents, des slogans hostiles au secrétaire général du Hezbollah et à la femme du prophète Mohammed, figure sacrée de la communauté sunnite auxquels ont répondu les sympathisants des 2 partis par des slogans en sa faveur et “chiite, chiite, chiite”. Faits aggravants, ces provocations auraient été principalement dû fait de personnes appartenant à la communauté sunnite, indiquent des témoins sur place. 

Pour rappel, certains partis politiques, comme le Parti Kataëb ou les Forces Libanaises ainsi que des manifestants sunnites souhaitaient l’inclusion de demandes concernant l’application de la résolution 1559 du Conseil de Sécurité de l’ONU appelant au désarmement du Hezbollah. Ces exigences étaient auparavant rejetées par la majorité des manifestants, estimant qu’il fallait rassembler et non diviser sur la question des problèmes sociales et économiques auxquels les libanais des différentes communautés religieuses font face ainsi que pour exiger le départ de l’ensemble de la classe politique dans son ensemble, accusée d’avoir mené le Pays des Cèdres à la ruine et d’être totalement corrompue. 

Les incidents se sont ensuite poursuivies dans les rues de Beyrouth, notamment à la corniche Mazraa au niveau de la Mosquée Gamal Abdel Nasser, du quartier de Tarik Jadideh où de nombreux coups de feux ont été entendus mais également entre le quartier d’Ein Remmeneh avec la présence de jeunes des Forces Libanaises et de Chiyah, où sont présents Hezbollah et Amal. Le quartier avait été déjà le témoin des premiers incidents de la guerre civile de 1975 à 1990.

Ces 3 incidents ont amené à une intervention des unités de l’Armée Libanaise pour tenter de les contenir.

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