white pills spilled on table
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Les autorités saoudiennes ont estimé à 600 millions le nombre de pilules de captagon saisies en provenance seule du Liban. ils accusent le Hezbollah d’être à l’origine de ce trafic.

La production de captagon, une sorte d’amphétamine, s’est en effet propagée au Liban, en Irak et surtout en Syrie, à la faveur de la guerre civile syrienne. Elle permettait ainsi aux belligérants et notamment Daesh, avaient indiqué les autorités américaines qui avaient réussi à saisir en 2016 près de 300 000 pilules d’une valeur de 1.4 millions de dollars, d’une part de maintenir leurs hommes dans un état second lors des combats mais également d’avoir accès à des sources de financement via son exportation vers les Pays du Golfe et de la Péninsule Arabique. 

Depuis, les relations avec les pays arabes se sont fortement dégradées après que l’Arabie Saoudite, suivie par les pays membres du conseil de coopération du golfe ont décidé de mettre en place un embargo des produits alimentaires libanais, Riyad accusant Beyrouth de mener des efforts insuffisants pour contrôler ses frontières.

Cette crise s’était envenimée avec les propos de l’ancien ministre de l’information,Georges Cordahi, qui avait accusé l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis d’agression contre le Yémen, allusion aux opérations militaires saoudiennes et émiratis qui visent depuis 2014 principalement les rebelles chiites houthis dans une interview diffusée le 5 août dernier. Le ministre libanais a depuis reconnu “sa faute”, estimant qu’il fallait replacer ses propos dans le contexte “d’amour” au peuple saoudien et yéménite et a démissionné. 

Pour sa part, l’Arabie saoudite avait considéré alors ces propos comme une insulte à son égard, rappelant que Riyad considère les houthis – soutenus par l’Iran – comme une menace à la sécurité et à la stabilité régionale. Le royaume avait alors renvoyé l’ambassadeur du Liban et rappelé son ambassadeur au Liban.

Par ailleurs, l’Arabie saoudite avait interrompu l’octroi de visas aux ressortissants libanais sauf ceux déjà résidant sur son territoire et annoncé une série de mesures de rétorsion comme l’arrêt des importations libanaises. 

D’autres pays comme les Émirats arabes unis, le Koweit et Bahrein avaient suivi Riyad dans ce bras-de-fer. 

Le Koweit avait alors tenté une médiation au mois de janvier, avec le déplacement de son ministre des affaires étrangères. Selon le texte qui a été remis aux autorités libanaises, les pays arabes demandent la mise en place d’un calendrier précis pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité n° 1559 (2004) concernant le désarmement des milices au Liban, de la résolution n° 1680 (2006) concernant le soutien à la souveraineté et à l’indépendance politiques du Liban et le plein soutien à l’Union nationale libanaise.

Ils exigent aussi l’application de la Résolution 1701 (2006) sur les armes du Hezbollah et la région du Sud-Liban, selon le principe fondamental du contrôle de l’État sur la présence d’armes en dehors de l’autorité du gouvernement libanais. 

Les pays du Golfe exigent également l’arrêt de toutes les activités des groupes opposés aux pays du Conseil de coopération et la poursuite de quiconque tenterait d’inciter ou de participer à la violence, qu’il soit citoyen ou résident au Liban, contre les gouvernements du Conseil de coopération du Golfe mais aussi la mise en place d’un système d’information sur la sécurité entre eux et le pays des cèdres.

Concernant les trafics de drogue, ils demandent un audit des exportations libanaises via la présence d’observateurs bilatéraux pour s’assurer que les exportations sont exemptes de toute contrebande Les pays membres du conseil de coopération du golfe demandent aux autorités libanaises de tenir leurs engagements à ce que soient organisées les élections législatives de mai 2022 et présidentielles d’octobre 2022.

Côté libanais, on estimait alors, de source médiatique, que ces exigences des pays du golfe entraineraient une confrontation sur le plan local, rappelant que par exemple si le désarmement du Hezbollah est demandé par eux, le Liban reste soumis aux violations régulières de son territoire par les forces israéliennes qui ne respectent pas la résolution 1701 du conseil de sécurité de l’ONU.

Des sources libanaises rappellent que le Liban n’est en rien responsable du conflit au Yémen, qui a été du fait de l’initiative des pays du golfe. Ces mêmes sources notent que le mouvement Houthis n’est plus considéré comme terroriste par les Etats-Unis qui appelent à une solution négociée au conflit.

Beyrouth estime également que par exemple, la tenue de conférences de l’opposition Bahreïni ou saoudienne au Liban est conforme aux principes démocratiques et ne constitue pas une ingérence. Cette information fait suite alors que les relations entre le Liban et les pays du golfe se sont fortement dégradées, ces derniers accusant le Hezbollah de s’impliquer aux côtés des rebelles houthis et de l’Iran dans le conflit au Yémen.

Ces rebelles ont réussi à plusieurs reprises à tirer même sur le territoire saoudien. Les forces des pays membres de la coalition menée par l’Arabie saoudite, avec le prince héritier Mohammed Ben Salmane qui en fait une affaire personnelle, sont en effet désormais enlisés dans le conflit au Yémen. Suite à cet enlisement, les forces alliées au Yémen comme le Hezbollah sont désormais rendues coupables, aux yeux des dirigeants saoudiens de ce fiasco militaire.

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