Le comité d’avocats impliqués dans la défense des manifestants a lancé un appel à l’Armée Libanaise d’ouvrir une enquête sérieuse sur des actes de tortures et de traitements qualifiés de dégradants à l’encontre des manifestants arrêtés cette semaine.

Selon un communiqué déjà publié par ce même comité ce samedi, des actes de torture par chocs électriques auraient été constatés sur des plusieurs détenus arrêtés par les services de renseignement de l’Armée Libanaise à Saïda au Sud du Liban. 6 de ces manifestants auraient été transférés dans des hôpitaux en raison de ces mauvais traitement.

Ce dimanche, le communiqué publié estime que de nombreux manifestants ont été exposés “à une violence sévère” durant leurs arrestation et dans les véhicules qui les emmenaient en détention, alors que plusieurs dizaines de soldats avaient également été blessés à Tripoli et Saïda par des jets de pierres et des tirs de feux d’artifice. Un manifestant avait été tué par balle dans la nuit de dimanche à lundi devant le domicile d’un député de la ville de Tripoli et plusieurs établissements financiers, des véhicules militaires et des forces de sécurité incendiées. Les manifestants entendaient protester contre la détérioration de la situation économique et l’importante dégradation de la parité de la livre libanaise face au dollar.

“Les enquêtes préliminaires indiquent que cette violence visait à obtenir des information et à punir les personnes arrêtées, ce qui constitue des crimes de torture”, note le communiqué. Aussi, les avocats notent que les services de renseignements auraient refusé la permission aux avocats de voir les personnes détenues, à recevoir les soins médicaux adéquats ou encore à permettre aux médecins légistes de constater les actes qu’ils auraient subi.

Les services de renseignement auraient accepté que les personnes détenues puissent recevoir leurs avocats après l’intervention du Bâtonnier de Beyrouth, Maitre Melhem Karam, qui avait contacté le procureur du tribunal militaire Pierre Germanos. Jusqu’à présent, les manifestants détenus à Tripoli et à Zahlé n’ont pas pu obtenir une audience, souligne le texte, qui poursuit, indiquant que la majorité d’entre eux n’aurait pas été informé des faits qui leurs sont reprochés.

“En dépit des demandes répétées des avocats à procéder à un examen médical légal sur cinq personnes détenues par le ministère de la Défense, le procureur militaire a décidé de reporter cette affaire à lundi, accuse le groupe d’avocats. “Cela empêche la vérification et les enquêtes sur les crimes de torture et masque les effets visibles de la violence sur les corps”, poursuit-il.

Ils appellent par conséquent l’Armée Libanaise, “à arrêter les actes de torture et les traitements dégradants contre les détenus et à ouvrir une enquête sérieuse sur ces cries et ces violences en préparation à des procédures pour arrêter les personnes responsables”.

Aussi, le communiqué appelle les services de renseignement à cesser “des actes de disparition forcée et à respecter l’article 47 du code de procédure criminel, pour assurer un examen médical immédiat en particulier concernant 5 personnes actuellement détenues par le ministère de la défense.

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