Le complot contre le Liban commence le 17 octobre 2019 avec une « Révolution » manipulée par des puissances étrangères et par certains partis politiques libanais financés par ces mêmes puissances. Elle devait faire contrepoids à la classe dirigeante du pays. Son échec dû à plusieurs considérations fut retentissant. Ce mouvement avait fait peur aux politiciens détenteurs des finances du pays. Ce qui entraina la fuite des capitaux hors du Liban. Il s’ensuivit une crise financière qui ébranla l’édifice en carton des banques libanaises et la Banque du Liban. Les dépôts des épargnants, des expatriés libanais et de certains pays arabes sont retenus dans les banques. La hausse du dollar par rapport à la livre libanaise connait son apogée. Le système économique est bloqué dans son ensemble. 

Le système politique connait le même sort. Le gouvernent des « indépendants » se devait d’apporter des solutions aux crises qui frappaient le Liban. Il s’est avéré que ces ministres indépendants étaient prisonniers des partis politiques qui les avaient nommés. Et comme ces partis politiques voulaient continuer à se partager le fromage et à continuer leurs magouilles de tous genres, les crises sont devenues de jour en jour plus aigües. Les prises de position du Hezbollah pour l’Iran et contre les pays arabes ont réussi à isoler le Liban de son environnement arabe. Plus de touristes arabes en visite au Liban. Plus de rentrée de devises fortes au pays. Les sanctions des Etats-Unis ont fini par sonner le glas du système politique du Liban fondé sur le partage des richesses du pays par une clique de politiciens qui n’ont qu’un seul souci, s’enrichir aux dépens du peuple. 

Tout se bloque. Le tourisme fait défaut. Les hôpitaux connaissent des difficultés sans fin. Le coronavirus apporte son lot dévastateur à la crise. La pagaille s’installe partout. Rien ne va plus. Et pour couronner le tout, l’explosion atomique dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 marque un tournant dans les crises que connait le Liban. Seulement six mois après son investiture, le chef du gouvernement libanais, M.Hassan Diab, jette l’éponge, lundi 10 août, une semaine après l’explosion meurtrière au port de Beyrouth, qui avait fait au moins 160 morts et plus de 6 000 blessés. M.Macron court au secours du Liban. Il réunit les chefs de file parlementaires à l’Ambassade de France à Beyrouth. Il leur propose une feuille de route pour sortir de la crise. Tous sont d’accord. M. Mustapha Adib est désigné pour former un gouvernement de mission. Les vieux démons refont surface. M.Adib se désiste après quelques semaines. L’initiative française bat de l’aile. M.Hariri est désigné pour la remettre sur les rails. Mission impossible. La descente en enfer continue. 

A qui profite la destruction du Liban ? Elle profite à Israël qui voit dans l’explosion du port de Beyrouth une aubaine. Le port israélien de Haïfa est prêt à prendre la relève. Une menace pèse sur l’aéroport de Beyrouth et sur le port de Tripoli. Nous participons à la destruction du Liban en lieu et place d’Israël. La normalisation entre Israël et les pays arabes du golfe constitue un coup fatal à la survie économique et financière du Liban. Israël va concurrencer le Liban partout dans le monde arabe. Nous perdons de jour en jour la place que nous occupions sur les marchés arabes. La mort du Liban actuel est inéluctable. Sa résurrection est impossible.    

Entretemps, les « leaders » libanais continuent leurs jeux d’enfants. Peu leur importe l’avenir du pays. On dirait qu’ils savent que le Liban est voué à la disparition. Ils sont tranquilles. Leurs fortunes sont hors de danger car hors du pays. Ils s’en foutent du peuple. Pas d’élections législatives en vue ni d’élection présidentielle non plus. Le Liban d’antan est mort. Soit qu’un Liban nouveau verra le jour avec une nouvelle classe politique, un nouveau système et de nouvelles frontières soit la disparition pure et simple du Liban sera sonnée. Et par acquis de conscience, les Libanais chrétiens seraient déplacés vers le Canada, vers l’Australe et vers l’Europe.  

Samy Chaiban
Professeur de langue et de littérature françaises à la retraite, je compose des poèmes, j'écris des articles de toutes sortes pour donner mon opinion sur divers sujets d'actualité.

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