Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais, le ministre français des Affaires Etrangères en déplacement au Liban, Jean-Yves le Drian a estimé que la France est liée au Liban et surveille les efforts pour surmonter “les crises auxquelles nous sommes confrontés et surtout, aujourd’hui, appliquer des réformes au système”.

Il faisait allusion aux problèmes liés à l’importante crise économique que traverse actuellement le Pays des Cèdres. Il a également souligné l’importance de poursuivre les négociations avec le Fonds monétaire international pour mettre en œuvre des réformes, point critique et sujet à controverse au Liban en raison des obstacles posés par une classe politique sur le rang des accusés selon de nombreux observateurs.

Il s’agit de construire un filet de sécurité notamment pour les personnes les plus vulnérables face à cette crise.

Jean-Yves le Drian a souligné que le temps manque pour mettre en oeuvre ces réformes jugées nécessaires et réaffirmé le soutien de Paris aux écoles francophones locales.

“Nous voulons éviter que la crise ne change la coexistence sociale au Liban”, indique le ministre français, soulignant les risques actuels posés par la crise actuelle.

“Les solutions pour arranger la situation au Liban se trouvent dans les décisions de la conférence qui conduira et mettra en œuvre les réformes, afin que le Liban sorte de son calvaire. Il est urgent et nécessaire de suivre la voie des réformes et ce message que je porte à toutes les autorités libanaises et à l’ensemble des forces politiques, et ce ne sont pas seulement les aspirations de la France, mais les aspirations de toute la communauté internationale.

 “Il n’y a pas de solution alternative pour sortir le Liban de sa crise. Mon slogan au Liban est de nous aider à vous aider.” 

La France déterminée à aider le Liban, indique Jean-Yves le Drian à Aoun

Précédemment, le Ministre français s’était rendu auprès du Président de la République, le Général Michel Aoun.

Le chef de l’état a évoqué avec lui, les circonstances difficiles que traverse le Liban, que ce soit en termes d’aspects économiques et financiers ou des répercussions de l’épidémie de Corona, soulignant “les efforts déployés pour sortir de la crise actuelle sous tous ses aspects, en coopération avec des pays frères et amis.”

Le Président de la république a ainsi évoqué les circonstances actuelles et notamment les répercussions laissées par la guerre en Syrie sur l’économie libanaise après la fermeture des frontières, ainsi que la question des réfugiés syriens, qui ont ainsi couté plus de 40 milliards de dollars, selon les données disponibles aux organisations internationales

Aussi, le général Aoun a souligné les avancées déjà réalisées, notamment la décision d’effectuer un audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban et d’un audit comptable des comptes publics et de noter que des difficultés et des obstacles existent dans la “la lutte contre la corruption, notamment avec la présence de nombreuses personnes impliquées, qui exercent de nombreuses pressions pour y mettre un terme”.

Par ailleurs, Beyrouth a rappelé son adhésion à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, remerciant la France pour le rôle qu’elle a toujours joué dans le cadre du renouvellement annuel des forces internationales opérant dans le sud et notamment à la FINUL, un rôle où la France joui d’une importance particulière dans le prochain renouvellement du mandat de cette force.

Le ministre français a de son côté transmis une lettre du Président Emmanuel Macron, rappelant que la France se tient aux côtés du Liban dans les circonstances difficiles qu’il traverse, comme elle l’a toujours été et tout au long de l’histoire

La France est déterminée à aider le Liban et cherche à accomplir les réformes nécessaires dont il a besoin et que le programme CEDRE reste en place et doit être mis en œuvre parallèlement aux réformes que le gouvernement libanais a engagées lors de cette conférence.

Une aide aux écoles francophone

Jean-Yves le Drian a également évoqué l’aide financière que Paris fournira aux écoles francophones libanaises.

40 écoles sont ainsi concernées par cette aide, en plus d’une aide fournie au bénéfice du Liban pour faire face à l’épidémie du coronavirus et d’une aide humanitaire d’un montant de 50 millions d’euros.