La directrice générale du Fonds Monétaire Internationale, Kristalina Georgieva, a indiqué que son organisation ne peut soutenir qu’un programme complet comprenant les différents aspects y compris la lutte contre la corruption concernant le Liban. Outre le système bancaire, il s’agit aussi d’aborder les réformes nécessaires au sein de l’administration publique, synonyme de transparence notamment au niveau du gouvernement mais également au niveau structurel.

Cette information intervient alors que les négociations avec le FMI ont été relancées le mois dernier et que la crise économique qui touche le Pays des Cèdres est considérée comme l’une des pires crises depuis la moitié du XIXème siècle.

La responsable a ainsi qualifié les circonstances actuelles traversées par le Liban de “très, très désastreuses” et a déclaré “c’est le cas depuis longtemps, et sans un engagement ferme du gouvernement à changer le cours du pays, la souffrance du peuple libanais se poursuivrait”.

Cette information intervient alors que de source proches du FMI critiquent la composition même de la délégation libanaise qui poserait des soucis, notant par exemple que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé fait l’objet de plusieurs enquêtes à l’étranger pour détournements de fonds publics et refuse de comparaitre devant la justice libanaise ou que le ministre des finances n’est autre que l’ancien directeur de la Banque du Liban en charge des opérations financières critiquées depuis plusieurs années par le FMI et qui seraient l’un des facteurs aggravants aujourd’hui de la crise au niveau du système bancaire. Les deux hommes oeuvreraient d’ailleurs, toujours selon ces sources, au détriment des intérêts de l’Etat ou des déposants et en faveur des actionnaires des banques et espèrent obtenir des fonds pour sauver un système bancaire défaillant, ce qui ne constitue pas l’objectif du FMI qui est plutôt lié à la relance de l’économie locale.

Ainsi la livre libanaise a déjà perdu plus de 95% de sa valeur face au dollar, induisant une perte importante du pouvoir d’achat de la population dont 82% vivrait désormais sous le seuil de pauvreté selon un rapport de l’ONU. Côté inflation, le taux officiel dépasserait ainsi 154% alors que les prix de certaines catégories de produits ont augmenté de plus de 500%.

La situation pourrait encore s’aggraver avec le projet actuel du gouvernement d’aligner le dollar douanier sur le taux de parité de la plateforme électronique Sayrafa de la Banque du Liban aboutissant à une augmentation importante des prix à venir, alors que l’aide économique est toujours conditionnée à la mise en place des réformes nécessaires, tant pour le Fonds Monétaire International que pour les autres pays de la communauté internationale.

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