À l’issue d’une réunion entre responsables de la banque du Liban, Commission de contrôle bancaire, et association des banques du Liban (ABL), le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé a indiqué que le Fonds Monétaire International (FMI) a refusé d’accorder à la banque centrale un prêt de 800 millions de dollars pour une utilisation immédiate.

Le fonds aurait motivé son refus par le fait que les autorités libanaises n’aient pas encore rendu public le plan visant à contrôler l’endettement public, une condition préalable à toute aide internationale, tout comme également la mise en place des réformes structurelles nécessaires.

Pour rappel également, le Fonds Monétaire International demande à ce qu’un audit du secteur financier plus particulièrement de la Banque du Liban soit mené afin de chiffrer de manière plus exacte des pertes de ce secteur d’activité, sur fond de controverse entre gouvernement aujourd’hui démissionnaire qui avait chiffré les pertes à 241 000 milliards de dollars, parlement qui avait chiffré ses pertes à 81 000 milliards de dollars alors que de nombreux députés sont également actionnaires des établissements bancaires, BdL et ABL qui refusent la notion de perte même et souhaitant ainsi, pour la BLF, la vente d’une partie de l’or de la banque centrale voire la mise à disposition de biens publics comme les biens maritimes afin de couvrir l’importante dette publique.

Le Liban a fait appel au FMI après avoir déclaré un état de défaut de paiement en mars dernier. Pour rappel, le Liban avait échoué à honorer le paiement de 1.2 milliards de dollars d’eurobonds, qui sont arrivés à maturité le 9 mars. Un état de défaut général a été déclaré concernant les obligations internationales, le 23 mars 2020. En avril, Beyrouth a ouvert des négociations en vue d’obtenir une aide économique d’un montant de 10 milliards de dollars du FMI. L’obtention d’un programme du FMI est l’une des conditions préalables au déblocage de l’aide internationale promise lors de la conférence CEDRE qui s’est déroulée en avril 2018 à Paris.

Cependant, ces négociations sont aujourd’hui suspendues en raison des retards pris par les autorités libanaises à mettre en place les réformes économiques et dans l’attente du chiffrage exact des pertes du secteur financier et des pertes de la Banque du Liban plus particulièrement.