Le quotidien Al Akhbar accuse le gouvernement Mikati de souhaiter proposer au Fonds Monétaire International un projet de liratification de 60 milliards de dollars en dollars en contrepartie de l’injection de 695 000 milliards de livres libanaises au cours des 15 prochaines années à hauteur de 46 300 milliards de livres libanaises par an au taux en moyenne de 20 000 LL pour un dollar qui semble s’imposer désormais comme taux de change officiel dans le cadre de la restructuration du secteur bancaire confronté à des pertes atteignant, selon le gouvernement 63 milliards de dollars.

Le quotidien ne mentionne cependant pas le plan de restructuration du secteur bancaire lui-même, c’est-à-dire les fusions, liquidations ou encore mises en faillites des établissements bancaires eux-même.

Cette multiplication par 15 de la masse monétaire aura des conséquences désastreuses sur le taux d’inflation et le taux de change, juge le quotidien.

Les 60 milliards de dollars “liratifiés”, c’est-à-dire changés de manière unilatérale en livres libanaises proviendraient des intérêts payés depuis 2015, des montants transférés des livres libanaises en dollars après octobre 2019 et des dépôts initialement en dollars avant 2019, date d’instauration d’un contrôle informel des capitaux.

Par ailleurs, 3 autres critères entreraient en compte selon le solde des comptes, à hauteur de moins de 150 000 USD, entre 150 000 et 500 000 USD et à plus de 500 000 USD.

Le gouvernement estime ainsi que 16 milliards de dollars d’intérêts perçus depuis 2015 devraient être transférés au taux de 5 000 LL/USD, impliquant une décôte de 75% pour un montant total de 80 000 milliards de livre libanaise.

Les dollars échangés en livre libanaise ou les lollars seront échangés au taux de 12 000 LL/USD soit avec une décôte de 40% pour un montant total de 420 000 milliards de livre libanaise.

La conversion des lollars sera effectuée selon 3 critères. Avant 2015, ces derniers sont estimés à 53 milliards de dollars. 25 milliards de dollars seraient présents dans les comptes de moins de 150 000 USD et seront transférés en dolalrs frais à hauteur de 1.66 milliards de dollars par an.

La deuxième catégorie représente les comptes dont les soldes s’étalent entre 150 000 et 500 000 USD pour une valeur de 6 milliards de dollars. Ils seront convertis selon un taux de change de 20 000 LL/USD représentant 120 000 milliards de dollars.

La troisième catégorie représente les dépôts de plus de 500 000 USD. D’une part, l’équivalent de 12 milliards de dollars seront placés sous forme de caution. 10 milliarsd de dollars seront transformés en obligation à titre perpétuelle qui se traduira par l’impression de 75 000 milliards de livres libanaises.

Le cadre légal des versements serait déjà principalement mis en place via les circulaires de la Banque du Liban, que ce soit la 158, la 151, la 161 et d’autres qui ont été émises ou seront émises ultérieurement.

Le quotidien poursuit en jugeant que les personnes responsables de la crise politique souhaitent ainsi continuer de piller l’argent public via la saisie des biens de l’état via un mécanisme appelé “ABS” ou “Asset Backed Securities” qui sécurisera les paiements par des actifs.

Au total, la masse monétaire devrait ainsi être augmenté par un multiple de 15 au cours des 15 prochaines années, pour un montant de 695 000 milliards de livres libanaises sachant qu’actuellement seulement 46 000 milliards de livres libanaises circulent, ce qui a déjà eu un impact important sur l’inflation et le taux de change.

Par ailleurs d’autres interrogations portent sur l’origine des 25 milliards de dollars, le quotidien jugeant que les banques libanaises s’attendent à ce que cette somme soit assurée par des flux financiers entrants de la diaspora et des emprunts “qui seront volés comme précédemment” via un schéma Ponzi qui serait ainsi réactivé.

Autre source possible, la vente de l’or de la Banque du Liban pourrait également être envisagée, tout comme l’utilisation des fonds qui pourraient être accordés par le FMI ou la Banque Mondiale. Cependant les banques libanaises pourraient se montrer être réticentes à payer ces sommes à leurs déposants.

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