Après Moody’s, c’est au tour de Standard & Poor’s de considérer le Liban en état de défaut sélectif, avec abaissant la note attribuée aux obligations internationales de ‘CC/C’ à ‘SD/SD’

Cette information intervient, comme le souligne S&P après que le Liban a annoncé se mettre en état de défaut de paiement, refusant d’honorer le paiement de 1.2 milliards de dollars d’obligations arrivées à échéance le 9 mars dernier. Le Premier Ministre Hassan Diab avait ainsi estimé la dette libanaise ingérable et jugé une restructuration de la dette nécessaire. Aussi, Hassan Diab avait indiqué nécessaire de sauvegarder les réserves monétaires à l’achat des produits de première nécessité au lieu de payer les eurobonds arrivant à échéance.

L’agence de notation s’interroge également si ce défaut de paiement concernera également les bons du trésor locaux, et envisage à abaisser la note à SD si le gouvernement signale qu’il restructurera la dette en monnaie locale en plus des euro-obligations. Cependant, la note pourrait être relevée le cas contraire, “si, par exemple, un soutien financier important des donateurs devait se matérialiser, permettant au gouvernement une petite fenêtre pour mettre en œuvre des réformes immédiates et transformatrices, ou si des réformes importantes conduisaient à une forte croissance économique soutenue.”

Les négociations avec les créanciers jugées difficiles et une dévaluation probable de la Livre Libanaise

Les négociations de restructuration pourraient être compliquées et prolongées pour trois raisons, note l’agence de notation.

Premièrement, selon les déclarations officielles, nous ne nous attendons pas à un programme financé par le FMI qui pourrait fournir un point d’ancrage politique et encourager le soutien financier d’autres donateurs internationaux.
Deuxièmement, un fonds d’investissement détient plus de 25% des euro-obligations arrivant à échéance en 2020, ce qui lui permet de bloquer les conditions de restructuration qu’il peut juger défavorables. Troisièmement, les banques nationales et la banque centrale (Banque du Liban) détiennent plus de 60% des euro-obligations en circulation. Selon la sévérité des conditions de restructuration, les décotes sur les paiements nominaux pourraient avoir des effets d’entraînement sur le système financier national, y compris les déposants, et sur l’économie.

La transformation de l’économie sera une tâche encore plus difficile dans le contexte de l’environnement politique fragmenté du Liban, organisé selon des principes confessionnels, et des risques de sécurité régionaux élevés.

Nous croyons savoir que le gouvernement a l’intention de continuer de payer ses dettes en monnaie locale pour l’instant. Nos notations «CC / C» sur la dette en monnaie locale du Liban reflètent les fortes pressions économiques et monétaires en cours. Bien que la banque centrale puisse techniquement imprimer des livres libanaises pour les prochains paiements de dette locale aux banques nationales, cela pourrait entraîner de fortes pressions inflationnistes et diminuer encore la valeur de la monnaie locale vis-à-vis du dollar américain, menaçant de mettre fin à l’arrimage de la monnaie officielle .

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