Désormais faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international publié par la juge Aude Buresi du Parquet National Financier français, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé reste introuvable officiellement, même s’il a fait publier à son tour un communiqué dénonçant la procédure française et aurait refusé une demande commune du premier ministre Najib Mikati et du président de la chambre Nabih Berri de démissionner, estimant qu’une telle décision équivaudrait à admettre sa culpabilité. Désormais, les autorités libanaises ont été officiellement informées par Interpol d’un mandat d’arrêt international.

Interpol a ainsi officiellement informé le ministère de l’intérieur, conformément à ses procédures d’un mandat arrêt international. Le ministre de l’intérieur sortant Bassam Mawlawi a, à son tour, transmis cette demande au procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat qui devrait demander des autorités françaises une copie du dossier français incriminant le gouverneur de la BdL.

Certaines sources indiquent qu’il s’agit de la première fois qu’un gouverneur en exercice d’une banque centrale fait l’objet d’une telle procédure.

Alors que Riad Salamé reste une des figures centrales de la scène libanaise durant ces 30 dernières années, il jouit également de nombreuses protections politiques et non des moindres, lui qui est venu dans les bagages de l’ancien premier ministre Rafic Hariri en 1993. Certaines sources notent ainsi que les autorités judiciaires locales devraient être soumises à de nombreuses pressions internes en vue d’éviter des révélations qui pourraient même dépasser le seul cadre libanais. Durant son mandat, ont eu lieu de nombreux scandales notamment ceux de la Banque Al Madina ou encore de la disparition des 11 milliards de dollars lors du mandat des gouvernements Saniora, des dossiers dont il serait certainement informé.

Cependant, l’appareil judiciaire libanais pourrait aussi être confronté à un autre dilemme, avec la mise en cause de juges qui pourraient à leur tour être accusés, sur le plan international, d’obstruction à la justice et ainsi faire l’objet de sanctions. Par ailleurs, les autorités politiques locales pourraient également se voir être menacées de sanctions en cas d’ingérence sur ce dossier fortement sensible.

Dans le cadre de la procédure actuelle, le procureur de la république devrait à son tour convoquer Riad Salamé et l’interroger sur les faits qui lui sont reprochés. Il pourrait soit décider de ne rien faire ou encore de saisir son passeport et le référer devant le procureur financier ou la cour d’appel après l’avoir mis en examen.

Cependant, l’extradition du gouverneur de la Banque du Liban dépendra d’une décision de la justice libanaise. Cette procédure n’est permis que dans le cadre de cas très spécifiques et pourrait s’avérer être difficile, même si Riad Salamé détient par ailleurs, la nationalité française.

Newsdesk Libnanews
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

Un commentaire?