Parité de la livre libanaise qui s’effondre face au dollar avec les plus-bas historiques qui s’enchainent jour après jour, menaces de voir des routes se coupées, vagues de suicide dont les médias traditionnels ne parlent même pas pour cause de censure à la demande de certains pontes, le Liban aujourd’hui est en dans état bien triste pour un Etat.

Face à l’aggravation des conditions sociales et économiques, les risques de voir la situation dégénérée inquiètent les autorités libanaises alors que des préparatifs de grèves dans plusieurs secteurs ou encore de blocage des routes se font entendre.

Dès hier, les chauffeurs de taxi ont ainsi bloqué plusieurs axes majeurs de la capitale en signe de protestation contre la hausse des prix des carburants. Des manifestations similaires ont déjà eu lieu à Tripoli au Nord du Liban alors que les associations des déposants appellent à une journée d’action dès demain place Riad Solh à Beyrouth.

Chacun rejette la balle dans l’autre camp

Les infrastructures les plus essentielles sont aujourd’hui menacées, notamment les hôpitaux ou encore la fourniture même des médicaments essentiels en raison de la détérioration de la parité de la livre libanaise face au dollar, alors que les médias proches des milieux financiers accusent les autorités politiques d’être responsables de la situation sans mettre en cause des autorités monétaires pourtant responsables selon le code de l’argent et de la monnaie.

Côté syndical avec des organisations fortement politisées, on continue à appeler à la tenue d’une élection présidentielle sans comprendre que cela ne changera rien à la réalité économique.

Ces organisations demandent également la hausse des salaires, une mesure pourtant de nature elle-même fortement inflationniste alors que le Liban fait toujours face à une importante récession économique qui pourrait attendre 7% en 2023 alors qu’un rebond technique était pourtant attendu. Pour rappel, le PIB du Liban est ainsi passé de 55 milliards de dollars en 2019 à moins de 20 milliards de dollars aujourd’hui.

Les libanais n’ont de plus en plus pas les moyens de vivre même au Liban

90% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, 40% vit sous le seuil de pauvreté extrême, un tiers des enfants ne mange plus à sa faim même. La situation est donc catastrophique et même explosive même pour les personnes jouissant encore d’un emploi.

Vivre coûte déjà cher suite à la dégradation des prix des marchandises même de première nécessité, et se rendre au travail coute en effet encore plus cher.

Selon une étude rendue ainsi publique, le coût moyen en essence d’une voiture pour se déplacer dans un rayon de 10 kilomètres coute 350 000 LL par jour contre des indemnités de transport de 95 000 LL. La différence est donc payée par les travailleurs.

Parallèlement, de nombreuses factures sont désormais basées sur le taux de plateforme électronique Sayrafa de la Banque du Liban amenant à une hausse vertigineuse des prix, affectant les capacités financières de nombreux foyers. 2 000 maisons libanaises se désabonnent ainsi de l’électricité du Liban. Le ministre des télécoms lui-même reconnait qu’il existe une grande crainte de la part des autorités de voir de nombreux utilisateurs résilier leurs abonnements mobiles, menaçant encore plus les finances de l’état.

Côté marchandises, le ministère de l’économie reconnait son incapacité actuelle à contrôler les prix des supermarchés, les importateurs violant allègrement les législations actuelles concernant les marges bénéficiaires.

Des solutions symptomatiques de la part du gouvernement qui ne font que dégrader d’avantage la situation économique

Face à la dégradation actuelle, le gouvernement souhaite ainsi se réunir pour décider d’une nouvelle hausse des salaires en livre libanaise, une nouvelle mesure inflationniste qui contribuera encore à l’effondrement de la livre libanaise.

Il tente ainsi de trouver une solution face aux exigences des fonctionnaires, notamment des enseignants toujours en grève qui exigent une augmentation des salaires et des indemnités de transport.

Se pose cependant, la question du financement de ces hausses de services essentiels alors que le budget de l’état a fondu pour passer à moins de 500 Millions de dollars. Seule solution relative, la planche à billet et ainsi une nouvelle contribution de la BdL à voir la livre libanaise s’effondrer en vue de fournir les fonds nécessaires au paiement des salaires de la fonction publique via Sayrafa en collusion avec le ministre actuel des finances, ancien collaborateur du gouverneur de la BdL, lui-même visé par une affaire de détournement de fonds.

Parallèlement, les banques libanaises continuent à dissimuler leur crise en terme de liquidité par une grève générale alors que la Banque du Liban semble aussi manquer désormais de munitions pour soutenir la livre libanaise. Pire encore, certaines rumeurs accusent la BdL de même spéculer contre la livre libanaise en achetant via des changeurs agréés des dollars nécessaires pour assurer le fonctionnement de sa plateforme électronique Sayrafa en injectant parallèlement d’importantes sommes en livre libanaise, participant ainsi à la dégradation de la monnaie locale.

Et l’accord avec le FMI enterré?

Si les autorités libanaises continuent à souhaiter officiellement un accord avec l’institution internationale en vue de débloquer une aide financière jugée indispensable en vue de la dégradation des conditions sociales et économiques, le deepstate continue parallèlement à bloquer toute tentative de réforme qui nuirait à ses intérêts.

Un commentaire?