Le nouveau ministre de l’économie désire brader les biens publics

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Le nouveau ministre de l’économie Amin Salam s’est porté en faveur de la vente des actifs publics dont ceux de l’électricité, une arlésienne évoquée déjà depuis 2 décennies en dépit de certaines réserves. Ces actifs devraient, selon lui, être attribués en faveur du secteur privé.

Pour rappel, de nombreuses interrogations interviennent dans le cadre de ce dossier. Ainsi, en l’état, la vente dans les circonstances actuelles de crise économique ne pourrait se faire qu’au détriment de la valeur réelle de ces entreprises. Les observateurs estiment ainsi que le secteur de l’électricité publique devrait d’abord être redressé puis vendu et non vendu à perte.

L’identité des possibles repreneurs se pose également, soulevant les interrogations de nombreux observateurs, une identité considérée comme une question critique alors que le Liban traverse une crise économique majeure et que les interactions politiques au sein des administrations publiques et des principales entreprises ont toujours eu lieu. Face à cela, les grands opérateurs tel que EDF comme évoqués il y a 20 ans, pourraient ne pas répondre à l’appel au bénéfice d’acteurs plus locaux, voire même de personnalités politiques locales…

D’autre part, des questions se posent sur le remboursement par l’EDL des 25 milliards de dollars d’avance fait par le ministère des finances depuis 1997, pour financer un déficit courant en moyenne de 1.2 milliards de dollars annuellement. Ainsi, de possibles repreneurs refuseraient techniquement de rembourser cette importante somme, amenant l’état à supporter une perte importante.

Enfin, de nombreuses réserves interviennent quant au projet lui-même de privatisation. Ces dernières années, les auteurs de ces propositions souhaitaient ainsi la privatisation des secteurs de distribution et de facturation de l’EDL, 2 secteurs qui rapportent de l’argent, l’état devant prendre à sa charge le secteur de production de l’électricité, principale source de pertes de l’Electricité du Liban.

Pour l’heure, on ignore quel projet est actuellement dans les tiroirs du ministère de l’économie, un ministère aux mains d’une personne proche du premier ministre Najib Mikati, contrairement au ministère de l’énergie, attribué à Walid Fayyad, considéré comme proche du Courant Patriotique Libre, ce qui pourrait amener à un bras-de-fer entre le premier ministre et la Présidence de la République, qui s’opposent également sur le fond de la restructuration du système financier et de l’audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban.

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