Riad Salamé sur Al Hadath, 24 mai 2021

Alors qu’un conseil des ministres est prévu ce samedi matin à partir de 10h30 et que Raja Salamé est toujours détenu dans l’attente d’une confrontation ce lundi avec son frère Riad Salamé dans le cadre d’informations fournies par des enquêteurs français et suisses concernant des détournements de fonds, le quotidien Al Akhbar estime que ce dernier ne se rendra pas devant le juge d’instruction du Mont Liban, Nicolas Mansour, se faisant amenant à son inculpation automatique pour blanchiment et enrichissement illicite et ouvrant la voie à une possible destitution. 

Cependant, le quotidien arabophone annonce que le premier ministre Najib Mikati a convoqué une réunion d’urgence du conseil des ministres au Grand Sérail et non à Baabda pour mettre en place un mécanisme de traitement des dossiers judiciaires en infraction avec la séparation des pouvoirs, cela en présence du procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat, du président du Conseil supérieur de la magistrature, le juge Souhail Abboud, et du président de la Commission d’inspection judiciaire, Berkan Saad, cela en dépit de l’opposition du ministre de la justice Henry Helou qui refuse de s’immiscer dans les affaires judiciaires. 

Il aurait pris cette décision après que le procureur de la république se soit déclarer incapable de déssaisir la juge Ghada Aoun. Seule une décision unanime du conseil des ministres pourrait l’obliger, estiment des proches de Ghassan Oweidat, alors que Najib Mikati s’est déclaré prêt à démissionner en cas de mise en accusation du gouverneur de la Banque du Liban ou encore en cas d’arrestation de ce dernier. 

Najib Mikati serait allé jusqu’à menacer le juge Ghassan Oweidat d’être à son tour retiré de son poste. “Cependant, ce dernier a répondu qu’il ne le ferait pas pour ne pas apparaître comme un protecteur de la corruption, qui s’immisçait dans le travail d’un juge luttant contre la corruption”, note le quotidien, alors que des lettres de blâmes lui seraient parvenues de la part des autorités judiciaires suisses et françaises, l’accusant d’entrave à la justice. 

Pour rappel, le procureur de la république était jusque là considéré comme un proche comme Riad Salamé ou encore le général Imad Othman de l’ancien premier ministre Saad Hariri. Pour rappel, le général Imad Othman avait refusé de procéder à l’arrestation du gouverneur de la Banque du Liban qui fait, depuis 2 semaines, l’objet d’un mandat d’arrêt, au prétexte de l’immunité dont il jouit de par sa fonction. 

Quant au président de la république, il ferait face aux pressions des autorités bancaires et même religieuses – allusion aux positions du patriarche maronite et de Deir el Fatwa en faveur de Riad Salamé -, de soutenir la décision du premier ministre visant à clore les poursuites judiciaires

Cependant, il rappelle également le principe de séparation des pouvoirs. 

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