Riad Salamé sur Al Hadath, 24 mai 2021

Le seuil de parité des 47 000 LL/USD a été dépassé au marché noir ce mercredi 11 janvier. La parité à l’achat est de 47 000 LL/USD et de 47 100 LL/USD à la vente, une forte progression en dépit de la hausse par la Banque du Liban du taux de change utilisé par sa plateforme électronique Sayrafa.

Aujourd’hui plus de 70 millions de dollars ont été échangés à la parité de 38 000 LL/USD, en nette réduction comme hier par rapport aux sommes importantes injectées par la Banque du Liban ces 2 dernières semaines qui ont dépassé le milliard de dollar. En dépit de ces dépenses inconsidérées via la mobilisation des réserves monétaires internationales, la parité dans les marchés parallèles s’est maintenue au-dessus des 42 000 LL/USD sur fond d’arrivée au Liban d’enquêteurs internationaux en charge des dossiers liés aux détournements de fonds et blanchiment d’argent dans lesquels seraient impliqués, outre le gouverneur de la BdL lui-même, Riad Salamé, de nombreux dirigeants de banques locales, également convoqués.

Cette information intervient alors que les autorités libanaises craignent aussi les résultats des enquêtes internationales mais aussi les sanctions européennes dont elles pourraient faire l’objet en cas d’obstruction aux procédures judiciaires. Des sources judiciaires évoquent ainsi la possibilité de voir les fonds des banques locales déposés à l’étranger faire l’objet de mesures de gel. Aujourd’hui, le procureur Ziad Abou Haidar s’est ainsi absenté et aurait refusé de répondre à son téléphone alors qu’une première délégation d’enquêteurs allemands souhaitaient s’entretenir avec lui. De même, Celle-ci aurait claqué les portes du bureau du juge Hamoush après que celui-ci ait refusé de se voir être remis une copie de l’enquête menée en Allemagne toujours au sujet du dossier Salamé.

Ces facteurs fragilisent d’autant plus la livre libanaise notent les experts qui notent le Liban traverse une grave crise économique, considérée comme l’une des pires depuis la moitié du XIXème siècle par les auteurs de la Banque Mondiale et que l’aide internationale visant à relancer l’économie locale reste conditionnée à des réformes financières, monétaires, fiscales et à la transparence de l’appareil judiciaire. Autant de facteurs qui, s’ils rejoints les demandes de la population, contrecarrent la volonté d’un système politique et financier qui est considéré par beaucoup comme corrompu.

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