Les familles des victimes du port de Beyrouth manifestent actuellement devant le domicile du procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat pour protester contre sa décision de faire libérer les personnes suspectées d’être impliquées dans le drame du 4 août 2020, quand l’explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium à l’intérieur du hangar 12 a provoqué la mort de plus de 230 personnes, fait plus de 6500 blessés et provoqué des dégâts qui dépassent plusieurs milliards de dollars à Beyrouth.

Parallèlement, les barreaux de Beyrouth et de Tripoli ont également dénoncé cette décision du procureur de la république, notant que la polémique actuelle entre pôles juridiques a induit une obstruction à la justice

“Nous assistons aujourd’hui constitue une destruction de ce qui reste du prestige de la justice et un coup porté au pouvoir judiciaire. Nous avertissons que la persistance dans ces méthodes arbitraires peut entraîner le pays dans un état de chaos aux conséquences inimaginables, estiment-ils dans une conférence de presse, appelant “le Conseil supérieur de la magistrature à assumer ses responsabilités et à intervenir immédiatement, sérieusement et de manière responsable pour mettre fin à cette situation anormale et remettre les choses à leur place, en vue de la réalisation de la vérité et Justice” et au respect des lois et du principe de séparation des pouvoirs.

Pour rappel, le procureur de la république avait pris cette décision alors qu’il fait lui-même parti des personnes mises en examen par le juge d’instruction, le juge Tarek Bitar en charge du dossier. Ce dernier avait décidé de poursuivre les procédures judiciaires qui avaient été gelées plus de 13 mois suite au recours présentés par des anciens ministres des finances, Ali Hassan Khalil, des travaux publics Ghazi Zoaiter dont la soeur est l’épouse du procureur de la république, devant la cour de cassation, se basant sur une étude judiciaire. Celle-ci notait que la cour de cassation lui serait d’importance inférieure, lui-même étant nommé par le conseil supérieur de la magistrature.

Il avait, dans la foulée, mis en examen le directeur actuel de la sureté générale, le général Abbas Ibrahim, son homologue de la sécurité de l’état, le général Tony Saliba et le procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat, estimant que ces derniers avaient été informés de la dangerosité des matériaux stockés dans le hangar 12 sans prendre des mesures nécessaires pour éviter le drame.

Parallèlement à sa décision de faire libérer les détenus, le procureur de la république a estimé que les décisions du juge Tarek Bitar ne devraient pas être appliquées et porté plainte contre lui.

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