close up shot of a person holding a thermometer
Photo by Mikhail Nilov on Pexels.com

En s’attaquant aux changeurs et aux groupes WhatsApp, il semblerait que les autorités libanaises agissant à la demande Riad Salamé n’ont pas compris les mécanismes d’offre (Bid) et de demande (Ask), un truc courant normalement dans toutes les économies libérales, ce qu’on appelle même la main invisible à John Addams, considéré comme le père fondateur des principes économiques.

Normalement, la détermination d’une parité d’une devise repose sur de nombreux facteurs, comme l’état d’une économie, la vélocité monétaire, la masse monétaire, etc… Mais il y a aussi le principe d’offre et de demande …

Qu’une personne sur un groupe WhatsApp, demande (ask) 100 000 USD à 60 000 LL/USD est chose normale. Libre ensuite à ses interlocuteurs de répondre à sa demande ou non, sur base de ses prévisions (erronées ou non) concernant la valeur à venir de la parité et ainsi d’engranger pertes ou gains.

Idem, je peux très bien demander 1 million de dollars à 1507 LL/USD et libre à mes interlocuteurs de me fournir le million de dollars à 1507 LL/USD (ce qu’a fait en réalité la BdL durant 30 ans) par rapport aux prévisions ou besoins individuelles de mon côté ou de mes interlocuteurs.

Le principe est donc de communiquer sur ses besoins, de voir qui répond à ces besoins, s’il y a des personnes qui seraient tentées de faire avec mois ou non. La spéculation est un des facteurs influençant le marché mais qui fait tout de même partie du marché.

Si affaire il y a, cette transaction influe sur la parité ou le prix des matières échangées, ici des devises.

C’est la somme de toutes ces transactions qui définie la parité elle même qui ira vers le haut ou vers le bas dans le court terme. Au final, si des facteurs prépondérants jours à long terme imposant une parité réelle, la spéculation fait partie de la parité nominale.

Heureusement en fin de compte que ces groupes WhatsApp existent au final. Ils sont beaucoup plus transparent à la fin que le système Sayrafa de la Banque du Liban elle-même dont on ne connait ni les mécanismes ni les procédures de détermination des taux et qui alimente en fin de compte des banques, des commerçants, des importateurs avec l’argent des déposants, l’argent d’une population à son détriment au final au lieu d’en disposer directement.

Casser le thermomètre ne permet pas de mettre fin à la fièvre

Si la BdL souhaite réellement réduire la spéculation, estimant que ses offres ne sont pas compatibles avec la valeur réelle d’une marchandise, ici des devises, alors elle doit injecter les sommes suffisantes pour en contrebalancer les effets, amener justement à ce que ces spéculateurs enregistrent d’importantes pertes les sortant du marché.

Cela amène à des interrogations sur la capacité réelle de la BdL à influer sur ces mécanismes et sur l’état aussi des réserves monétaires dont elle dispose. Justement, face à ces interrogations, elle a laissé le champ libre aux spéculateurs qui font tout de même partie du système d’offre et de demande, le principe même d’une économie libérale dont le Liban se prévaut… à moins alors que changer de système économique comme ce que fait au final la BdL elle-même au travers d’une demande des autorités sécuritaires à sévir contre les changeurs.

Agissant ainsi, les autorités libanaises ne font, qu’une nouvelle fois, révélées le peu d’option et le peu de contrôle qu’ils ont sur le marché.

La seule solution, un mécanisme de change transparent, unique et centralisé

La seule solution est de mettre en place une plateforme d’échange unique pour un taux de change unique, élargissant ainsi le marché à un point tel ou les spéculateurs joueront un rôle marginal, regroupant tous les acteurs du secteur, avec des mécanismes d’offre et de demandeurs de transparents et sécurités comme le font au final d’une manière très amateur ces groupes WhatsApp.

Cela signifie tout simplement que les personnes profitant des multiples taux de parité de la livre libanaise ne pourront plus justement en tirer profit et cela évidemment est à l’encontre de leurs intérêts.

Cependant, par rapport à la faillite du système financier et bancaire actuel, par rapport à l’échec des autorités à restructurer un système financier qui restaure sa crédibilité, cette plateforme n’a peu de chance d’inspirer confiance, ce qui est justement un des facteurs prépondérant dans la dégradation monétaire actuelle.

C’est justement faute de plateforme centralisée qu’aujourd’hui le marché noir s’est imposé et que de plus en plus de commerces dollarisent leurs prix en fonction des variations de ce dernier.

De plus, cela amènera la BdL à devoir reconnaitre que sa politique monétaire menée depuis 30 ans est un échec flagrant. On ne contrôle pas une parité durant une telle période sans en payer un jour au l’autre le prix et cela même la FED en a convenu dans les années 90 justement. C’est elle qui est à l’origine de la crise financière actuelle au final, une responsabilité d’autant plus grave qu’elle a laissé proliférer les taux de change multiples depuis 3 ans … ce que soulignent bien les institutions internationales.

Un commentaire?

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.