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Le 7 octobre, le monde entier a été témoin d’une attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël, qui a fait plus de 1100 victimes. Une révélation récente, partagée par Georges Malbrunot, journaliste d’investigation spécialisé dans les affaires de renseignement, a révélé sur les ondes de RTL que les services de renseignement français avaient, bien avant cette date, connaissance des préparatifs de cette attaque. Ces informations étaient issues d’informateurs français infiltrés dans la bande de Gaza, une région où la France dispose depuis plusieurs années d’un réseau complexe d’agents et d’informateurs.

Des Indices Clairs : Ce que le Renseignement Français Savait

Selon Malbrunot, les services de renseignement français avaient réussi à capter des indices majeurs deux ans avant l’attaque du 7 octobre. Ces informations provenaient directement de Yahya Sinwar, surnommé “Cygne Noir”, chef du Hamas et considéré comme l’architecte des massacres qui allaient suivre. Les renseignements français avaient appris que Sinwar avait confié son intention d’envoyer plusieurs milliers de combattants en Israël. De plus, ils avaient observé des mouvements suspects, tels que la fourniture d’armes à des groupes salafistes habituellement surveillés par le Hamas, ainsi que l’entraînement de jeunes Palestiniens en Syrie et au Liban, sous le prétexte de pèlerinages religieux.

Absence de Partage avec Israël

Malgré la gravité de ces informations, les services français n’ont pas partagé ces renseignements avec Israël. Ce manque de communication s’explique par un accord datant de 1995 entre Jacques Chirac, alors président de la République française, et Yasser Arafat, chef de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Cet accord stipulait que les informations recueillies par les agents français à Gaza ne devaient pas être communiquées à Israël. Un ancien directeur de la DGSE, la Direction générale de la sécurité extérieure, a confirmé que ce cloisonnement des informations était maintenu jusqu’à la date des attaques du 7 octobre.

Cependant, il est probable que cette position ait changé après les événements tragiques. Georges Malbrunot laisse entendre que, dans les jours qui ont suivi l’attaque, les services français auraient ouvert leurs dossiers au général Aaron Aliva, chef des renseignements militaires israéliens, venu spécialement à Paris pour sonder les autorités françaises. Cette évolution semble avoir été encouragée par le président Emmanuel Macron, qui avait publiquement soutenu l’idée d’un partage accru du renseignement, notamment dans le cadre d’une coalition internationale anti-Hamas, une initiative qui n’a toutefois pas abouti.

Le Rôle Secret des Agents Français à Gaza

La France a une longue histoire d’implication dans la bande de Gaza, ayant officiellement ouvert un poste pour l’un de ses agents en l’an 2000. Selon Malbrunot, Paris dispose également de membres du Service Action, des agents spéciaux de la DGSE, infiltrés en toute discrétion dans cette région instable. Ces agents opèrent sous des couvertures variées, y compris humanitaires, pour recueillir des informations critiques. L’un de ces agents aurait été exfiltré de Gaza au printemps 2024, quelques mois avant l’attaque, dans ce qui semble être une mesure de précaution.

Un Retour Français à Gaza Malgré les Hostilités

Alors que la guerre se poursuit à Gaza, avec un bilan qui, selon le Hamas, dépasse les 40 000 morts palestiniens, la France se prépare à rétablir sa présence dans la région. Le 3 septembre, un nouveau directeur de l’Institut français de Gaza sera nommé. Toutefois, en raison des hostilités, il sera temporairement basé au consulat de France à Jérusalem. Cette décision intervient après un incident en novembre de l’année précédente, où Israël avait bombardé l’Institut français de Gaza, un lieu central de l’influence culturelle française dans la région, avant de s’emparer de certains de ses dossiers.

Conséquences pour les Relations Franco-Israéliennes

Ces révélations jettent une lumière crue sur la complexité des relations entre la France et Israël, notamment en ce qui concerne le partage des renseignements dans des zones aussi sensibles que Gaza. Le refus initial des services français de partager leurs informations avec Israël pourrait être interprété comme une tentative de maintenir une certaine indépendance stratégique, mais les conséquences de cette décision posent des questions sur la manière dont la France gère ses alliances et ses priorités en matière de sécurité.

L’entretien de Georges Malbrunot met en lumière les défis auxquels sont confrontés les services de renseignement lorsqu’ils opèrent dans des environnements conflictuels et souligne l’importance du partage d’informations dans la prévention des catastrophes internationales. Alors que la France s’efforce de rétablir son influence à Gaza, les leçons tirées de cette expérience pourraient façonner sa politique de renseignement dans les années à venir.

Newsdesk Libnanews
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