Lettre à Mr Ban ki Moon:Les perceptions désarment pour dialoguer.

318

Monsieur Ban, les participants directement concernés par le terrible drame en Syrie, présentent à Genève des points de tensions communs évidents. Les médias ciblent ainsi pertinemment, les attributs, les appartenances, les preuves de ces réalités horribles et inhumaines. On néglige cependant cet élément complémentaire et fondamental suivant: Ce lieu historique de réunion à Montreux devrait aussi privilégier toutes les formes positives de relatives dispositions entre les belligérants, afin de permettre au regard du monde des nations la neutralité juste. Le silence des abstinences et le succès de la présence dans une même salle de deux coriaces combattants venus exposer leurs vues personnelles du conflit aigu qui les déchirent, présentent malgré toutes les complexités du conflit, des intentions non négatives quoique peu reconnues. Les adhérents au régime ainsi que les fidèles à l’opposition caractérisent leurs options par des paroles cinglantes. Néanmoins, ces personnalités, représentatives des attentes de leurs adhérents sont autant l’une que l’autre imprégnées de frustrations, de colères, de refus, d’agressivités, de revendications et de droits clamés, évidemment imperméables, du moins pour un temps, à l’écoute réciproque. Rester dans une chambre seul, à deux ou à plusieurs ne rapprocherait que des corps. Le mental de ces personnes qui se haïssent depuis longtemps déjà, demeure ligoté par la perception négative des uns vis à vis des autres. Cependant, rien n’a été entrepris pour permettre à chacun d’exposer, de développer verbalement, d’exposer de toutes les façons, le panorama de sa vision même impensable pour l’autre. Le processus de familiarisation à la perception de l’autre nécessiterait d’abord qu’il expose ses projections, les “justifie” pour les valider. Il deviendrait ensuite plus aisé de se concentrer ensuite à la vision de l’autre, de la recevoir également de toutes ses souffrances et d’observer entre eux la part de cet effroyable fossé. En vidant, argumentant et justifiant leurs aspirations, les adversaires, face au monde qui les regarde, indiqueraient alors les problématiques ardues de chacun ,et non plus uniquement, les accusations souvent néfastes à tout éventuel dialogue constructif.

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, il serait triste, moche et aberrant qu’après l’appui, le financement, l’influence négative de certains pays, l’accord tacite de grandes puissances et l’effort censé être consacré exclusivement à la réussite du dialogue entre les obligés partenaires en Syrie, puisse glisser au profit de nouveaux atouts consensuels internationaux. Le peuple de Syrie ainsi que nous au Liban et tant d’autres au Moyen Orient et dans le monde, espérons vivement que Genève 2 soit d’abord le travail de la ferme sagesse des modérateurs pour l’exclusivité de la communication entre les adversaires. On prie aux nom de la justice qui resterait dans le monde, qu’un modèle nouveau de soutien international solennel soit opté et défendu: Celui du respect absolu de la volonté et de l’effort de chaque nation à résoudre leurs flagrantes injustices. Elle déciderait ainsi de son présent et des étapes à venir avec le soutien des grandes puissantes. Leurs intérêts vitaux ne seraient alors que d’user des interférences pour préserver l’indépendance réelle des autres nations et ainsi le choix des
peuples à vivre en harmonie avec leurs dirigeants.

Joe Acoury
Gestalt Thérapeute.

Un commentaire?