par SaĂŻd Chaaya
Lâan 1895, jour du 4 aoĂ»t
Premier départ vers Damas du train de Beyrouth !
Le monde alors regarde lâascension de Beyrouth,
125 ans plus tard et câest la banqueroute !
Le 4 août 2020, quelle immense explosion
Le vieux port de Beyrouth scĂšne dâopĂ©rations !
Des centaines de morts des milliers de blessés
Beyrouth en larmes mais nul ne dit un mot sensé !
Personne ne sait ce qui sâest passĂ©, tous savent
Les intrigues autour du cargo empoisonné !
Déplacés et blessés, deuils, colÚres et stupeurs
Toute une ville en ruine, quel infernal malheur !
Pertes humaines, traumatisme perdurent longtemps
Deux ans passĂ©s sans coupable câest dĂ©routant !
Rien pour obvier le drame pas mĂȘme au minima
Tous le comparent Ă un nouvel Hiroshima !
Une société en fureur qui reste en silence
Inertie, inaction, quelle vaine impuissance !
SĂ©isme immense qui change lâexistence
Corruptions, gouvernement mafieux en place !
Libanais contre la mafia, en bienveillance !
La révolte sans dépasser les divergences !
Deux explosions et nombreuses indignations
Qui peut répondre à la moindre de nos questions !
Macron courut au port, visiter des peaux-rouges[1] ?
Ă ce jour tout reste comme avant zone rouge !
Paroles et promesses de circonstance,
Sans image de satellite nulle fiance[2] !
Certes son voyage visait la concession du port,
Mais qui lâeut cru : un accord[3] sans aucun apport !
Entre les ports de Tripoli et de Beyrouth,
Grave monopole, affairisme qui dégoûte !
Les Libanais Ă©garĂ©s remplis dâillusions
RĂ©servent un accueil au sauveur sans solution !
4 août 1789, fin des droits[4],
Et privilĂšges abolis ; chez nous passe-droit[5] ?
Toute Nation qui adore le veau dâor mourra,
Une explosion prévue la ville engloutira !
Faut-il juste ouvrir la boĂźte de Pandora[6]
Lacunes, manquements, chemin de Golgotha !
Nations amies et ennemies désapprouvent,
Quand jamais images satellites ne trouvent !
Faut-il croire aucun satellite présent en zone ?
3000 satellites espionnent-ils lâAmazone !
Un cargo battant pavillon de complaisance
RĂ©duit les rĂȘves dâune gĂ©nĂ©ration sans nuance.
Produit fĂ©tide[7], nitrate dâammonium coupable
Nulle administration ni pouvoir responsable !
Plusieurs acteurs traĂźtres mĂȘme acte criminel,
Maillons dâune mĂȘme chaĂźne opĂ©rationnelle.
Saisies conservatoires avec préméditation,
Objectif garder le bateau : lâaccusation ?
Les Ministres, les forces de sécurité
Se renvoient la balle sans nulle vérité.
Le port de Beyrouth vraie caverne dâAli Baba
DĂ©tournements en tous genres, vols et coups bas !
Les explosions du 4 août point de non-retour
Mafia et racailles coupables sans détour !
La mafia culmine sur son plus beau parcours
Sâagit-il dâun Ătat ou dâune basse-cour ?
Chute aux Enfers, affaiblissement stratégique
Exode en masse, bouleversement démographique !
Port de Beyrouth joyau de la Sublime Porte
Fierté de Beyrouth et toutes les Wilayets !
Devient la porte et la demeure des voyous
Un lieu de rendez-vous des escrocs sans tabou !
Les silos du port proie du feu sans Ă©mouvoir
Lieu de mĂ©moire dĂ©truit faisant fi de lâhistoire !
Deux explosions, négligences et absences
DĂ©vastations, horreurs, ville Ă feu et Ă sang !
Main dans la main, lâĂ©co-mafia et IsraĂ«l
Pour dévorer le Liban en lien factuel
De Batumi[8] Ă Beira[9] parcours suspendu
Le passage Ă Beyrouth[10] juste un malentendu ?
Trois villes portuaires Ă lâinitiale B,
Vois Beyrouth en ton malheur vendue au rabais !
Bateau poubelle stoppe suivant le plan convenu,
Impropre Ă la navigation : sept ans reclus
Acheteurs ni vendeurs ne réclament le nitrate
Ils sâen lavent les mains comme Ponce Pilate.
Sept administrations sur le port nâont rien vu,
Il faut-croire que les forces de lâONU[11] non plusâŠ
Les silos sont détruits la famine envahie,
Conflits, immigration changent la démographie !
Tout est fait pour laver les culpabilités,
Question de diluer les responsabilités ?
Des querelles juridiques et banalités
Paralysent lâenquĂȘte, tous sans moralitĂ© !
Deux ans loin dâoublier et lâenquĂȘte Ă lâarrĂȘt
Les Libanais dâĂ©motions chargĂ©es, en retrait.
Irrégularité à tous niveaux, quel zÚle !
Jungle ou Tour de Babel, fuites en ribambelle.
Loi arbitraire, ministres non-justiciables
Que des luttes confessionnelles détestables !
Immunité juridique, muraille de Dracula[12] !
Notre « Cosa Nostra » hors loi, cheval de Troie !
Procureurs en compétition de sabotage,
Litiges et procédures, difficile décryptages !
Beyrouth site de prĂ©dilection dâAzraĂ«l[13]
Ou terrain de jeu pilonné par Israël ?
Remercier les avions de chasse dâIsraĂ«l ?
Offrir les frontiĂšres maritimes, câest surrĂ©el !
Lùcher la moitié du champ gazier de Karish
Quel déshonneur ! Et un bakchich pour les Yiddishs[14] !
FrontiÚres déplacées, siÚges, encerclements
Visant Ă voler notre gaz tranquillement !
Montage crapuleux, séisme en son mystÚre,
Allons debout vainquons enfants de notre Terre !
Dr. SaĂŻd Chaaya
Historien
[1] Lâexpression peaux rouges dĂ©signe dans le langage populaire des personnes rĂ©putĂ©es sauvages.
[2] Synonyme archaĂŻque de confiance.
[3] Accord précipité fait de gré à gré en février 2022. La CMA-CGM remporte la concession du terminal à conteneurs du Port de Beyrouth au prix de zéro euro !
[4] La nuit du 4 aoĂ»t 1789, au dĂ©but de la RĂ©volution française, lâAssemblĂ©e nationale constituante abolit les privilĂšges et supprime les droits fĂ©odaux.
[5] Aucune transparence ni appel dâoffres rĂ©gulier pour la concession du port.
[6] Forme grecque originale du nom de Pandore.
[7] Nous faisons allusion Ă lâodeur de mort.
[8] Ville portuaire en GĂ©orgie, point de dĂ©part du navire transportant le nitrate dâammonium en date du 23 septembre 2013.
[9] Ville portuaire au Mozambique, destination initiale de livraison du nitrate conformément au manifeste de transport.
[10] Le bateau est entré au port de Beyrouth le 21 novembre 2013.
[11] Il sâagit de la UNIFIL Maritime Task Force, unique force maritime des forces de la paix onusiennes.
[12] Personnage de fiction sous les traits dâun vampire se repaissant de sang innocent.
[13] Les traditions juives, chrĂ©tiennes et musulmanes reconnaissent parfois en AzraĂ«l lâange de la mort.
[14] Le yiddish est un dialecte judĂ©o-germanique, langue vernaculaire des communautĂ©s ashkĂ©nazes. Par mĂ©tonymie, on a parfois appelĂ©s Yiddish ses locuteurs et en amplifiant tout Juif, mĂȘme sĂ©pharade.