Liban/Banques: Oweidat demande à la juge Ghada Aoun de suspendre son enquête

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Le procureur de la république, le juge Ghassan Oueidat a demandé mardi au mont Liban Le procureur Ghada Aoun de suspendre ses enquêtes sur le dossier des banques jusqu’à ce que le recours présenté contre elle par certains établissements bancaires soit examiné et qu’un verdict soit connu.

Pour rappel, un recours a été déposé devant le conseil de la Choura suite à la lettre du premier ministre Najib Mikati au ministre de l’intérieur Bassam Mawlawi ordonnait que les forces de l’ordre ne coopèrent plus avec la juge Ghada Aoun. Tant au Liban qu’à l’étranger, cette lettre et les ordres donnés sont considérés comme une ingérence politique dans les affaires judiciaires, ce qui pourrait amener à l’isolement du pays des cèdres sur la scène internationale.

La juge, soutenue par de nombreux collègues, associations ou encore par le haut conseil de la magistrature qui a également dénoncé la lettre du premier ministre, a simplement réagi via Twitter, déclarant “non à l’impunité”, refusant de facto la demande du procureur de la république.

Cette information intervient alors que plusieurs établissements dont la BLOM Bank, CreditBank et Saradar ont accepté de fournir les informations concernant plusieurs comptes dont certains liés à leurs dirigeants et membres des conseils d’administration à la juge Ghada Aoun.

Elle a également mis en examen la Banque Audi et ses dirigeants ainsi que ceux de la SGBL alors qu’une saisie des serveurs de la Bank of Beirut a été effectuée pour éviter toute altération des données jusqu’au retour du PDG de l’établissement Salim Sfeir, également président de l’association des Banques du Liban.

Selon les informations actuellement disponibles, le 11 novembre 2009, la banque centrale avait accepté d’accorder aux banques une grande quantité de dollars à condition qu’elles soient utilisées exclusivement au Liban et avec un taux d’intérêt qui atteignait 20 %. Il s’est avéré plus tard que 15 banques ont retiré ces fonds, estimés à 8,3 milliards de dollars, entre novembre 2019 et mars 2020. (…) Les banques ont renvoyé les fonds à la banque centrale par le biais de leur liquidité lollar et ont envoyé environ 4 milliards de dollars à l’étranger pour couvrir les engagements envers les banques correspondantes et les transferts au profit de personnalités locales influentes, des membres des conseils d’administration de ces banques et de certains déposants de haut niveau.

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