S’exprimant sur la MTV, le Ministre des Finances, Ali Hassan Khalil a révélé le montant des salaires de certaines catégories de fonctionnaires alors que le Liban connait un important endettement public, à hauteur de 150% du PIB.

La répartition des dépenses publiques selon le Ministre des Finances Ali Hassan Khalil.

Ali Hassan Khalil a indiqué que 35% du budget public est actuellement attribué au paiement des salaires des fonctionnaires, 35% au paiement du service de la dette publique alors que le Liban devrait prochainement lancer un nouvel emprunt dont le montant serait entre 2.5 à 3 milliards de dollars, 11% aux subventions attribuées à l’Electricité du Liban en raison d’un coût de production de 17 cents par kilowatts/heures vendus aux consommateurs à 9 cents, et enfin seulement 19% à l’investissement public.

Alors qu’une polémique a éclaté au sujet de la réduction des salaires des fonctionnaires en raison de la crise économique et du montant (astronomique) des déficits publics, certains spécialistes indiquant qu’une telle réduction pourrait même impacter le cycle économique, le Ministre des Finances a tenu a préciser certaines aspects de la question.

Ainsi, Ali Hassan Khalil a indiqué être en faveur de l’adoption d’un plafond des salaires, indiquant que plusieurs milliers de fonctionnaires reçoivent des sommes supérieures à celles du Président de la République, soit plus de 20 à 30 millions de livres libanaises.

Ali Hassan Khalil a ainsi révélé que “le responsable du département des examens, par exemple, perçoit 60 millions de livres pour les cinq jours des examens d’état qui se déroulent annuellement. D’autres reçoivent une indemnité supérieure à 100 millions de livres”. Certains fonctionnaires du premier rang perçoivent des salaires qui atteindraient 50 millions de livres libanaises.

Certains hauts fonctionnaires dont des directeurs généraux de ministères ou d’entreprises publiques recevraient des salaires mensuels encore supérieurs. D’autres accumuleraient même 2 salaires par mois de différents départements. Le Ministre a notamment cité le cas de députés qui seraient d’anciens officiers de l’Armée Libanaise. Il a appelé à ce que les différentes institutions publiques fassent l’objet d’un audit général de la part du Ministère des Finances.

Afin de couper court à la polémique, le Ministre des Finances a suggéré d’abaisser les salaires mensuels du Président de la République, des Ministres, des députés actuels et précédents de 50%.

Un budget 2019 à nouveau devant le Conseil des Ministres la semaine prochaine

Le Ministre des Finances a indiqué que le budget 2019 amendé par le Parlement pourrait être à nouveau présenté devant le Conseil des Ministres la semaine prochaine avec l’accord du Président de la République, le Général Michel Aoun. À l’ordre du jour, la réduction des dépenses publiques et la mise en place d’une politique d’austérité.

Il s’agira de réduire les déficits budgétaires à 9% du PIB contre 11,2% en 2018 et de relancer la croissance économique, projetée à 1.5% seulement pour 2019.

Selon Ali Hassan Khalil, les réformes fiscales et économiques incluses dans le budget 2019, stipulées lors de la conférence CEDRE d’avril 2018, sont nécessaires. Il a précisé que les bas et moyens salaires de la fonction publique ou encore ceux des enseignants et des services d’urgence ne seront pas touchés par la politique de limitation des dépenses publiques.

Ali Hassan Khalil a cependant indiqué que les politiques économiques et financières (IE monétaires) du Liban devraient être réévaluées sans donner plus de précision.

Il s’agira ensuite de le renvoyer devant le Parlement afin de le voir définitivement adopté.

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