Le Conseil des Ministres a débuté l’examen du Budget 2019 ce matin à 11h, sous la présidence du Président de la République, le Général Michel Aoun. Cette première réunion sera suivie de 2 autres jeudi et vendredi, déjà à l’ordre du jour.

Ce conseil des ministres intervient dans une atmosphère tendue, avec des manifestations de fonctionnaires et d’anciens militaires qui protestent contre les mesures d’austérité budgétaire les visant.

Pour rappel, le déficit annuel atteindrait désormais 6.7 milliards de dollars, soit 11% du PIB. Le taux d’endettement public, qui a atteint 150% du PIB, fait craindre à ce qu’advienne un défaut de paiement des institutions publiques. Face à ces risques, la communauté internationale, inquiète, avait organisé l’année dernière une conférence d’aide au Liban à Paris intitulée CEDRE. Le Pays des Cèdres a ainsi obtenu 11 milliards de dollars, essentiellement sous forme de prêts à taux bonifiés, à la condition de la mise en place de réformes monétaires, économiques et sociales jugées nécessaires à la diminution des déficits publics. Selon son engagement, Beyrouth devrait ainsi réduit à 9% par rapport au PIB son déficit budgétaire en 2019 et s’est engagé à poursuivre cette réduction à hauteur de 1% annuellement, pour les 5 années suivantes.

Parmi les mesures d’austérité évoquées, il s’agirait de diminuer différents avantages sociaux accordés aux fonctionnaires et aux vétérans des forces de sécurité. On évoque ainsi la fin de certaines aides à la scolarité, à certaines aides médicales, la réduction du nombre de mois de salaires accordés qui passeraient ainsi de 16 à un nombre non précisé pour l’heure. Egalement est envisagé, une limitation du nombre de jours de vacances payées qui passeraient de 20 à 15 jours, la diminution de certains indemnités de fin de services, la mise en place d’un choix en ce qui les concerne si le fonctionnaire est récipiendaire de plusieurs organismes de retraites comme cela est le cas d’anciens militaires qui sont devenus depuis députés. Plus spécifiquement, il serait demandé aux vétérans de l’armée, une diminution de 3% de leurs pensions.

Parmi les mesures phrase, la diminution de certains salaires accordés aux hauts fonctionnaires qui seront désormais plafonnés au niveau de celui du Président de la République, la diminution de 50% des salaires des Président de la République, du Conseil des Ministres, de la Chambre, des ministres, des députés et des anciens ministres.

Plusieurs projets d’investissements publics devaient également faire les frais des mesures d’austérités. Les subventions accordées à l’Electricité du Liban (EDL) seront réduites.

Egalement, une augmentation de certaines taxes visant les hauts revenus est à l’ordre du jour. Ainsi, ils seront désormais taxés à hauteur de 25% contre 10 actuellement. Les revenus des dépôts bancaires seront également taxés, passant de 7% à 10%.

Après approbation de ce budget prévu ce vendredi, il devrait encore être transmis auprès du Parlement pour étude et ratification finale d’ici le 31 mai, avait précisé le Président de la Chambre, Nabih Berry.

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