Le Ministre sortant de la Santé Hamad Hassan a commenté les derniers chiffres concernant la pandémie qui touche le Liban, alors que certaines municipalités concernées par les mesures de quarantaine ont fortement critiqué la méthodologie des autorités publiques.

Selon le ministre, le taux actuel concernant l’épidémie et de 120 cas pour 100 000 personnes cette semaine. Ce chiffre serait similaire à ceux des pays européens. Le taux de mortalité et de 1.2% actuellement. Ce taux, considéré comme bas est induit par la jeunesse des personnes touchées. Cependant le taux de mortalité passe à 2.5% pour les personnes âgées de plus de 60 ans et de 3.2% pour ceux de plus de 70 ans. Ces 2 dernières catégories correspondent à des personnes à risque.

Décrivant les mesures de confinement localisées, le ministre indique qu’il s’agit de la dernière possibilité visant à contrôler la pandémie au Liban. Les responsables municipaux refusant les mesures de confinement seront tenus responsables.

Parallèlement, l’état libanais tentera d’augmenter les capacités sanitaires, mettant à disposition 300 lits supplémentaires. Le plan gouvernemental a été momentanément suspendu en raison des conséquences de l’explosion du port de Beyrouth pour reprendre aujourd’hui. Hamad Hassan a également accusé les hôpitaux privés de refuser les personnes atteintes en dépit des accords déjà conclus.

Il appelle ainsi la Croix Rouge à conduire les personnes potentiellement touchées à l’hôpital le plus proche, public ou privé avant qu’il ne puisse être transféré en fonction de son état de santé.

Le ministre rappelle que le respect des mesures de quarantaine n’incombent pas au ministère de la santé mais aux autorités du ministère de l’intérieur et des forces de sécurité en vertu de la loi générale de mobilisation et de la loi d’urgence.

Il indique que 65 équipes du ministère sont déployées sur le territoire libanais pour effectuer les tests PCR nécessaires aux études épidémiologiques.

Les structures sanitaires pourraient être prochainement saturées (Assem Araji)

En marge de cette conférence de presse, la commission parlementaire en charge de la santé publique s’est réunie en présence du Président du Syndicat des propriétaires d’hôpitaux privés Sleiman Haroun et de différents responsables médicaux et de la Banque du Liban.

Le président de la commission parlementaire, Assem Araji a ainsi salué le rôle joué par les médias pour sensibiliser la population à la maladie. Il s’agit désormais de limiter la hausse. Assem Araji a exprimé ses craintes de voir les structures médicales être prochainement saturées.

“Au cours des derniers jours, de nombreux citoyens m’ont contacté en raison du manque de places dans les hôpitaux, tandis que d’autres sont obligés de prendre de l’oxygène à domicile, ce qui est préoccupant.”

Assem Araji a dénoncé une partie des forces de sécurité intérieure qui n’obligent pas à l’application des mesures de distanciation. Aucune amende n’aurait même été rédigée, note le député. Il s’agit de forcer la population à porter le masque avait d’appeler à l’annulation des rassemblements publics.

Abordant la question de la fin des subventions aux produits et équipements médicaux, Assem Araji a révélé que la banque centrale aurait dépensée 900 millions de dollars depuis le début de l’année alors que les besoins seraient estimés à 125 millions de dollars par rapport aux fournitures médicales. 775 millions de dollars auraient été ainsi dépensés pour l’achat de médicaments. Cependant, le député s’interroge sur les pénuries actuelles, attribuée aux achats intempestifs d’une partie de la population ou encore à la fuite de cette marchandise à l’étranger.

Autre écueil évoqué, l’augmentation du prix de certains examens par des laboratoires. Assem Araji a rappelé aux autorités publiques de poursuivre les opérations de surveillance.

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