Le Palais de Justice de la ville de Beyrouth.
Le Palais de Justice de la ville de Beyrouth.

3 magistrats ont démissionné ce jeudi pour dénoncer les ingérences politiques dans le cadre du système judiciaire. Ces démissions interviennent alors que l’enquête portant sur l’explosion de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium dans un dossier impliquant plusieurs anciens responsables politiques, anciens premiers ministres, ministres et députés – mis en examen pour homicide volontaire et négligence criminelle – et notamment des proches directs de Nabih Berri, Saad Hariri et Sleiman Franjieh, qui tentent d’enterrer le dossier au grand damn de la volonté des familles des victimes.

Ces juges, toutes des femmes, ont donc présenté leurs démissions respectives. Toutefois, celles-ci n’ont pas encore été acceptés et une médiation devrait intervenir prochainement pour évoquer la situation.

Plusieurs autres dossiers sont marqués aujourd’hui par des ingérences politiques, notamment sur fond d’accusation de détournements de fonds destinés à l’achat de biens immobiliers pour les personnes vulnérables en ce qui concerne le premier ministre Najib Mikati lui-même, ou encore concernant les concernant le gouverneur de la Banque du Liban, une immunité ayant été offerte par le système judiciaire suite à une procédure ouverte contre lui par le juge Jean Tannous en dépit des enquêtes en cours lancées en France, en Suisse ou encore au Luxembourg.

Pour rappel, l’ancien ministre de l’intérieur Mohammed Fahmi avait estimé que 95% des juges étaient corrompus au Liban, provoquant une crise avec l’appareil judiciaire à l’époque. Cependant, ces derniers sont souvent nommés en faveur de compromis avec les partis politiques locaux.

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