S’exprimant en direct sur la chaîne de télévision LBCI ce mardi soir, le ministre des affaires étrangères Gébran Bassil a accusé la communauté internationale de vouloir garder les réfugiés syriens sur le sol libanais.

Il a également réfute toute crise avec les partis dits 14 mars présents au sein du gouvernement d’union nationale, rappelant faire parti de ce cabinet. Pour rappel, la semaine dernière, Gébran Bassil avait accusé certains partis politiques d’oeuvrer avec la communauté internationale pour implanter les réfugiés syriens au Liban par le refus de tout dialogue avec la Syrie.

Gébran Bassil a également indiqué que ses propos intervenaient pour dénoncer les méthodes de fonctionnement du nouveau gouvernement, rappelant que ce dernier ne dispose que d’un délai de 100 jours pour lancer les programmes de réformes nécessaires.

Plus spécifiquement sur la question du retour des réfugiés syriens, il a indiqué être en faveur d’une vision unifiée estimant qu’une partie d’entre eux ne peut pas actuellement retourner en raison de “la peur et des circonstances”

Gébran Bassil indique par ailleurs soutenir le plan d’aide au Liban détaillé lors de la conférence CEDRE. Cependant, une partie des réfugiés ne souhaite pas retourner en Syrie en raison de l’aide internationale qui leur est fournie au Liban.

Sur la polémique entre la Présidence de la République et le Grand Sérail au sujet des réfugiés syriens, le Ministre des AF a indiqué que la politique étrangère du Liban est du ressort du Président de la République, de son Premier Ministre et du Ministère de AF, conformément à la Constitution Libanaise.

Abordant la question de l’initiative russe pour permettre le retour des réfugiés, il estime que Damas est plus proche et qu’à cet égard, “il est meilleur de parler directement avec la Syrie

Il n’est pas dans l’intérêt du Liban ni des Arabes de maintenir Damas en dehors de la Ligue arabe, à la lumière des discussions qui se portent sur l’avenir de la Syrie, comme Astana” estime le Ministre des AF.

Mais l’autre partie ne revient pas à cause de l’aide internationale qu’ils reçoivent ici. C’est pourquoi nous appelons à un retour sûr et digne et non volontaire, car ils pourraient rester ici et le problème se transformerait en naturalisation.
Gébran Bassil sur la LBCI, le 19 mars 2019

Concernant les relations avec les pays arabes et l’Iran, le Ministre des AF a indiqué que le Liban reste un pays arabe mais que l’Iran a soutenu le Liban dans son conflit avec Israël. Il estime ainsi que le Liban doit coopérer avec l’Iran et l’Arabie Saoudite conformément à ses intérêts. Le Pays des Cèdres doit être un pays pour rapprocher les 2 puissances régionale et non être le terrain de conflits entre les 2 pays.

Gébran Bassil également noté que l’unité nationale libanaise est plus importante que le consensus arabe ou international afin de le préserver.

Sur la prochaine visite du Secrétaire d’Etat Américain Mike Pompeo au Liban, il a indiqué qu’il réitèrera la position libanaise selon laquelle, le Liban n’est pas un parti terroriste.

Les intérêts du Liban nous obligent à dire qu’un tiers des Libanais ne sont pas des terroristes

Gébran Bassil a estimé que les USA ont besoin du Liban dans leur politique régionale. Le Liban, indique le Ministre, est parfois d’accord avec les USA et parfois en désaccord. Le Pays des Cèdres mène une politique pour préserver sa souveraineté et son indépendance, rappelant que cet intérêt réclame de ne pas être aligné sur certains axes régionaux ou internationaux.

Il a enfin écarté un possible nouveau conflit avec Israël, estimant que “seule une personne folle peut s’engager dans une guerre sans garantie sur son résultat. Israël peut créer une pression sous ses allégations concernant les missiles et les tunnels (…) Si une guerre nous est imposé, nous seront victorieux”, a-t-il conclu.

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