Le Secrétaire Général du Hezbollah a estimé que la lutte contre la corruption qui ravage le Liban est tout aussi importante que la lutte contre Israël, dans un discours diffusé sur les chaines de télévision, à l’occasion du 30ème anniversaire de la fondation de la commission de soutien à la Résistance.

Selon Hassan Nasrallah, le Liban se dirige vers un effondrement total si rien n’est fait et a appelé à ce que les fonds qui ont été volés à l’état soient restitués.

Le secrétaire général du Hezbollah, “il existe un consensus national concernant la lutte contre la corruption”

Cette prise de position intervient alors que le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah avait indirectement accusé l’ancien Premier Ministre Fouad Saniora d’avoir fait disparaitre d’importantes sommes d’argent durant son mandat de 2005 à 2009.

Ce dernier s’était défendu, estimant que les accusations des responsables du mouvement chiite sont d’ordre politiques et non basées sur des faits.

Fouad Saniora avait également mis en cause le directeur général du ministère des finances Alain Bifani qui a également répliqué.

Sayyed Hassan Nasrallah a indiqué ne pas être en conflit de nature politique avec quiconque sur le dossier de la corruption.

Il s’est déclaré également prêt à coopérer avec quiconque qui souhaiterait y mettre un terme.

Ne pariez pas que nous allons désespérer. Nous savons que la bataille est difficile et nous n’attendons pas de résultats dans les mois à venir. Nous ne nous soucions pas des insultes et des accusations et nous y sommes habitués. (…) Les corrompus et les voleurs seront punis et la contre-attaque est normale.”
Hassan Nasrallah, le vendredi 8 mars 2019

Répondant aux propos de l’ancien Premier Ministre qui estimait qu’il s’agit d’un règlement de compte entre lui et le mouvement chiite, le secrétaire général du Hezbollah a estimé qu’il ne faille pas désespérer ni attendre des résultats immédiats, réfutant par ailleurs toute visée ou instrumentalisation politique dans l’affaire Saniora.

Hassan Nasrallah a fait allusion à la conférence de presse du directeur général du Ministère des Finances, estimant que les accusations de ce dernier devraient être examinés par la justice libanaise. L’enquête concernant les suspicions de fraude durant les années 1993 à 2017 constituent une première étape de la lutte, note le dirigeant du Hezbollah.

Hassan Nasrallah a invité à ne pas craindre les intimidations et les menaces de conflit d’ordre confessionnels, allusion aux propos du Mufti de la République qui avait indiqué que l’ancien Premier Ministre Fouad Saniora constituait une ligne rouge pour la communauté sunnite.

Il a invité quiconque qui possède des preuves sur des dossiers de corruption à les remettre à la justice libanaise, y compris si elles font références à des responsables du mouvement chiite.

Nous sommes prêts à unir nos efforts avec ceux des autres camps (politiques) pour résoudre ce problème national.”
Hassan Nasrallah, le vendredi 8 mars 2019

Il a également réfuté le fait que le Hezbollah se soit lancé dans la bataille contre la corruption après la fin du conflit civil en Syrie où il s’était impliqué aux côtés de Bachar el Assad, de l’Iran et de la Russie.

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