Réuni au Palais Présidentiel de Beiteddine sous la Présidence du Chef de l’Etat et en la présence de son premier ministre, des ministres de la défense et de l’intérieur et des principaux responsables sécuritaires du Liban, le Haut Conseil de Sécurité a abordé la question de la tentative du double attentat à l’aide de drones piégés qui s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche dans la Banlieue Sud de Beyrouth et de la brusque montée de tension entre le Liban et le Hezbollah d’un côté et d’Israël de l’autre côté. Pour rappel, Tel Aviv est considérée être à l’origine de cette attaque.

Le Haut Conseil de la Défense a ainsi souligné le droit du Liban à se défendre par tous les moyens mais également que l’unité nationale est la meilleure arme face à Israël. Le Premier Ministre Saad Hariri a indiqué, à l’issue de la réunion qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir et que “seul dieu est à craindre”.

Etaient présents, outre le Président de la République, le Général Michel Aoun, son Premier Ministre Saad Hariri et les Ministres de la Défense, Elias Bou Saab et de l’Intérieur, Raya el Hassan, le commandant de l’Armée Libanaise, le Général Joseph Aoun, le commandant des Forces de Sécurité Intérieure, le Général Othman, le Commandant de la Sureté Générale, le Général Abbas Ibrahim ainsi que les responsables de la Sureté Générale.

Pour l’heure, aucun détail des décisions prises par cette institution n’ont été rendues publiques.

Le Président de la République a rappelé le droit du Liban à se défendre. Le Premier Ministre a informé les participants des résultats de ses discussions avec les responsables des pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, notant par ailleurs qu’il s’agit de la première attaque israélienne depuis le conseil de juillet 2006. Par ailleurs, il a estimé que cette attaque constitue une tentative de changement des règles d’engagement par les autorités israéliennes.

En raison du refus de la communauté internationale de fournir au Liban un armement antiaérien, les options restent cependant limitées pour que les autorités libanaises puissent interdire ces survols du Liban qui sont se déroulent en violation de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU, une clause jamais respectée par Israël depuis la conclusion d’un cessez le feu en août 2006.

Le Président de la République, le Général Michel Aoun, avait hier indiqué que le Liban considère cet acte comme une véritable déclaration de guerre d’Israël. Le Liban en a également appelé à la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur les autorités israéliennes afin que les survols de drones et les violations israéliennes du territoire et de l’espace aérien libanais cessent. Ainsi, Beyrouth devrait prochainement déposer une plainte devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.

Par ailleurs, certaines sources indiquent que le Hezbollah pourrait mener une opération de représailles limitée à cette attaque avec pour objectif d’éviter un conflit ouvert avec Israël. Certaines sources diplomatiques indiquent également que l’état hébreu ne souhaiterait pas être entrainé dans une guerre contre le Liban.

2 drones d’origine israélienne, estime l’Armée Libanaise, ont tenté de viser un centre média du Hezbollah dans la banlieue Sud de Beyrouth. Cette tentative intervenait alors qu’une position du Hezbollah aurait été également visée en Syrie, faisant 2 morts dans les rangs de la branche militaire du mouvement chiite. Un ressortissant iranien aurait également été tué dans ces frappes. Tel Aviv indique avoir agi en raison d’une tentative iranienne d’utiliser des drones afin d’attaquer ses positions dans le Golan.

Le Premier Ministre Israélien a, à nouveau, menacé le Liban, refusant de mettre un terme aux violations de l’espace aérien du Pays des Cèdres, alors que les autorités libanaises demandent à la communauté internationale de faire pression sur Tel Aviv afin de mettre un terme à ces survols à l’origine de nombreuses tensions déjà par le passé.

Pour l’heure, les tensions persistent toujours au niveau de la ligne bleue, ligne de démarcation entre les 2 pays avec d’une part, la mise en alerte de la branche militaire du Hezbollah et l’acheminement de renforts et notamment de blindés ainsi que l’activation du système antimissile Iron Drome, du côté israélien.

100 violations par mois de l’espace aérien libanais par Israël

Pour rappel, le dernier rapport du Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, publié en juillet 2019, avait indiqué que la FINUL a enregistré 100 violations de l’espace aérien libanais chaque mois, entre février et juin, représentant plus de 250 heures de vol au dessus du territoire libanais.
Les survols de drones représenteraient à eux-seuls, 72% de ces violations. Israël utilise également l’espace aérien libanais pour bombarder des positions militaires syriennes, iraniennes ou celles du Hezbollah présentes en Syrie.

De son côté, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, avait indiqué que le mouvement chiite ne restera pas sans passer aux actes dans un discours prononcé ce weekend à l’occasion de la commémoration du 2ème anniversaire de l’anniversaire de la fin des combats contre les groupuscules Al Nosra et Daesh qui s’étaient emparés d’une partie de territoires libanais dans la Békaa. Ainsi, Hassan Nasrallah a appelé les soldats israéliens à la prudence, et « à attendre debout sur un pied et demi, à partir de ce soir.

“Ces représailles ne seront pas menées à partir des fermes occupées (par Israël) de Chébaa, indique le secrétaire général du Hezbollah mais à partir des frontières libanaises. Il a également mis en garde les habitants de la partie nord d’Israël: « Je dis aux habitants du nord de la Palestine occupée et partout dans le monde, (…) ne vous détendez pas et ne croyez pas que le Hezbollah permettra ce type d’attaque”.
Hassan Nasrallah

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