Alors qu’on attendait la constitution rapide du gouvernement, depuis la nomination de Saad Hariri reconduit dans ses fonctions, le cabinet tarde à être proclamé, en raison des différent  écueils posés par les partis politiques libanais en dépit de l’urgence de la situation politique et économique.

Crise des réfugiés syriens, crise économique avec l’éclatement de la bulle immobilière ou des dangers posés sur la parité Livre Libanaise et devises étrangères, crise de l’électricité devenue depuis 20 ans chronique, crise des ordures probables sanctions américaines contre le Hezbollah pouvant impacter le système financier, jamais dans de telles circonstances, l’absence d’un futur cabinet exécutif n’a été aussi grave pour le Pays des Cèdres et aussi cruelle.

On attendait la constitution de ce gouvernement avant la fin du 2ème anniversaire de l’accession à la Présidence du Général Michel Aoun. Il semblerait que ce rendez-vous ait été raté.

Une heure qui tourne sans résultats tangibles au final

On nous opposait à ces difficultés des difficultés à trouver la formule correcte d’un gouvernement d’union nationale alors que les partis sensés y participer montaient au créneau, opposant une difficulté puis l’autre.

Ainsi, les dissensions sont apparues être inter confessionnelles, avec la difficulté à trouver un accord inter-druze entre Walid Joumblatt et Talal Arslan sur la représentation de l’opposition de cette communauté, puis inter-chrétiennes entre Courant Patriotique Libre et Forces Libanaises qui souhaitaient avoir 5 ministres au lieu de 4 et aujourd’hui inter-sunnites entre Courant du Futur et députés sunnites dits indépendants soutenus dans leurs demandes par le mouvement chiite Hezbollah pour rendre la situation encore plus complexe qu’elle ne l’est en réalité. Comme si, toute sensibilité politique se devait d’être représentée.

Pourtant, il semblerait que nos autorités aient oublié l’aspect le plus fondamental de notre système, celui d’un gouvernement qui gouverne et d’une opposition qui critique l’action de ce dernier et qui propose des alternatives politiques.

La présence même d’une opposition au sein du cabinet est donc néfaste à l’action gouvernementale – par l’absence d’une solidarité ministérielle – et son action, contribuant à la décrédibilisation d’une classe politique, comme on a pu le constater avec les demandes de la société civile qui demandait à ce que les affaires du Liban soient gérées de manière différente et à la formulation d’alternatives constructives dans bien des domaines pourtant critiques pour les citoyens libanais.

L’imbroglio actuel apparait aujourd’hui plus à un partage non pas du pouvoir mais d’un gâteau au détriment même des intérêts nationaux.

Alors que soit constitué un gouvernement, n’importe lequel, pourvu qu’il puisse travailler et répondre aux attentes de la population et aux défis que traverse le Liban.

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