Drapeau en berne. Source : ANI
Drapeaux en berne et trois jours de deuil officiel au Liban imposé par le chef du gouvernement.
La logique aurait voulu que cet acte louable par le Premier ministre ait été en réaction au martyr des huit militaires libanais tombés au champ d’honneur dans une bataille menée contre les terroristes à l’Est du pays.
Cependant, ce deuil a été décrété par les autorités libanaises pour le décès du monarque saoudien. Avec des télés locales diffusant à longueur de journée l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban recevant les condoléances des délégations locales à la mosquée Mohamed el Amine au cœur de la capitale.
Il semblerait que depuis les fameux accords de Taëf, les différents gouvernements pseudo-libanais ont quelque peu changé la donne des principes observés par un état affreusement bossu à force de se courber devant les bailleurs de fonds.
Face à cette situation incongru, il appert qu’il est salutaire de rappeler certaines constantes bien locales à l’usage des autorités mandatés par un peuple engourdi, apathique et amorphe.
Le palmier est loin d’être un emblème national. Il n’est pas doté d’une majesté égale à celle du Cèdre au cœur de notre drapeau, ni du cèdre auréolé de lauriers symbolisant notre auguste armée.
L’hommage, la déférence, l’honneur, devraient être rendus à nos vaillants soldats et valeureux officiers, qui se battent corps, cœur et âmes, avec un arsenal obsolète pour empêcher que les catastrophes régionales ne se transfèrent sur notre sol.
Les héros martyrs de Deniyé, de Nahr el Bared, de Abra, de Tripoli, de Ersal, de Bhanine, de Ras Baalbeck, etc. – et la liste est malheureusement longue – ne méritent-ils pas une journée ou plus de deuil ? François Hajj, Pierre Bachaalany, Elias Khoury, Nour el Jamal, Firas el Hakim, pour ne citer qu’eux, ne sont-ils pas de loin plus importants pour la sauvegarde de nos 10452km2 qu’un potentat du Golfe qui s’est longtemps évertué avec ses serfs, à changer l’aspect, le cachet, l’identité, l’Histoire, la face et la culture de notre bled ?
Il parait que non … que notre Etat a toujours fait preuve d’être plus royaliste que le roi et sa monarchie, où des mains et des têtes sont coupées, des libertés et des vies sont ôtées, à coup de fatwas et d’absurdités. Cette même monarchie qui promet un don d’armement sans précédent à la grande muette libanaise, ne serait-elle pas en fin de compte en train d’offrir un cadeau empoisonné d’armes désuètes et défectueuses conditionné par nos voisins du sud ?
Au lendemain de ces trois jours de deuil burlesquement vécus, c’est au tour des Libanais de décréter, encore une fois, une période de deuil perpétuel et ininterrompu afin de déplorer un staff de politiciens charognards, corrompus, mafieux et égocentriques, incapables de rendre hommage à une armée aujourd’hui sous-équipée grâce à leurs multiples marchés conclus depuis des décennies.