Toujours aucune solution à la crise gouvernementale provoquée par l’incident de Qabr Chamoun alors qu’après avoir fait échouer l’octroi du dossier au Conseil Judiciaire, l’ancien député Walid Joumblatt, chef du PSP, refuse désormais à ce que celui-ci soit confié au Tribunal Militaire, chose qu’il demandait pourtant précédemment.

Alors qu’une enquête des Forces de Sécurité Intérieure (FSI) semblait d’abord exonérer les partisans du PSP de la responsabilité des premiers coups de feu dans la fusillade contre le convoi du Ministre en charge de la question des réfugiés syriens Saleh Gharib, d’autres éléments semblent désormais accuser certains dirigeants du PSP à avoir incité à ce que cet incident puisse arriver.

Pour l’heure, la prochaine réunion du Conseil des Ministres semble être suspendue en attendant une initiative du Président de la Chambre Nabih Berri et que des tensions entre Présidence de la République et Grand Sérail semble apparaitre suite à l’appel par le Président de la République, le Général Michel Aoun, à ce que le cabinet se réunisse dès que possible.
Certains partisans du Courant du Futur auquel appartient le Premier Ministre Saad Hariri, accusent ainsi Baabda de violer la constitution libanaise et les accords de Taëf en empiétant sur les prérogatives du Chef du Conseil.

Le Premier Ministre estime nécessaire une réconciliation préalable entre Parti Socialiste Progressiste de Walid Joumblatt et Parti Démocratique Libanais (PDL) de Talal Arslan avant à ce que le conseil des ministres puisse se réunir. Il serait soutenu dans cette demande par le Président de la Chambre Nabih Berri.

Ce dernier serait favorable à un règlement politique multidimensionnel, avec une réunion du conseil des Ministres sans que l’incident de Qabr Chamoun soit mis sur la table.

Cependant, les dernières déclarations du PSP concernant l’incident n’incitent guère à l’optimisme.

Walid Joumblatt a ainsi accusé directement la Présidence de la République de vouloir l’isoler, recherchant désormais des protections de puissances étrangères, indiquent certaines sources. Il aurait ainsi rencontré plusieurs ambassadeurs étrangers à sa résidence Beyrouthine pour évoquer avec eux, les conséquences de l’affaire. Devant eux, il aurait accusé le Hezbollah d’être à l’origine du blocage institutionnel, suite à sa campagne contre Damas.
Le Ministre de l’industrie Waël Abou Faour, proche de Walid Joumblatt, a ainsi dénoncé “une intervention politique flagrante” auprès du Tribunal Militaire.

Pour sa part, Baabda estime que la campagne médiatique lancée par Walid Joumblatt vise en réalité à nuire au déferrement de l’affaire au Tribunal Militaire. ils indiquent que le dirigeant druze essaye ainsi d’échapper aux conséquences judiciaires de l’enquête en cours.

Le Ministre de la Défense, Elias Bou Saab a également répondu à son homologue de l’industrie, estimant que ceux qui obturent le travail du Tribunal Militaire sont ceux la même qui menaçaient hier le haut conseil judiciaire.

D’autres sources soulignent que certains souhaitent ainsi répandre des rumeurs concernant l’impartialité du Tribunal Militaire afin d’obstruer la justice.

Des sources proches de la présidence accusent Walid Joumblatt de manoeuvres politiques visant 2 objectifs, d’une part, d’éviter toute réunion du conseil des Ministres en dépit d’assurances à ce que l’incident de Qabr Chamoun ne puisse faire l’objet d’un vote pour que le dossier soit déféré devant le conseil judiciaire et d’autre part, d’éviter toute enquête judiciaire après que les résultats de l’enquête aient révélés que des dirigeants du PSP ont été directement impliqués dans les évènements précédents visant à empêcher la venue du Ministre des AF dans le Chouf. Un membre important du PSP serait même directement impliqué selon les enquêteurs.

Cette information intervient alors que 21 personnes dont seulement 4 du PSP sont actuellement sous les verrous, le PSP refusant de remettre pour l’heure les autres impliquées.

Pour l’heure, l’enquête a été déférée au Tribunal Militaire après que l’unité du renseignement des Forces de Sécurité Intérieure ait conclu son enquête.

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