S’exprimant sur les ondes de France 24, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) a estimé que la crise est le résultat de plusieurs facteurs dont la présence d’un million et demi de réfugiés syriens, un coût estimé de 18 milliards de dollars selon une étude de la Banque Mondiale.

Le changement de climat politique et les sanctions imposées sur certains pays ont eu des conséquences. La démission du premier ministre Saad Hariri en novembre 2018 a fait fuir les capitaux et provoqué une hausse des taux d’intérêts.

Le Liban était donc vulnérable à cause de ses déficits budgétaires aggravés par l’augmentation des salaires de la fonction publiques en plus des crises politiques à répétition. Les agences de notations et les études économiques décrites comme négatives auraient même fait penser à un complot et fragilisés la confiance des déposants.

Il estime que la dernière crise, celle qui a débuté en octobre 2019 a abouti au retrait de 10% des dépôts bancaires.

“Une des manière de déstabiliser le Liban est de déstabiliser son secteur financier”, estime le gouverneur de la Banque du Liban qui s’interroge sur l’insistance d’acteurs non identifiés à le faire.

La Banque Centrale ne souhaite pas mettre en faillite une banque libanaise, indique le gouverneur, qui indique que tant qu’il n’y a pas de faillite, le dépôt est sain et sauf dans sa monnaie d’origine.

Il s’est déclaré en défaveur d’une décote qui nécessite une loi décrite comme anticonstitutionnelle.

Sur les risques de transformations des dépôts libellés en dollars en livres libanaises, il a botté en touche, répondant plutôt à la différence entre taux de parité entre livre libanaise et dollar entre le taux officiel et celui des agents de change.

Sur le contrôle des capitaux, Riad Salamé a indiqué espérer que le fonctionnement des institutions bancaires puissent revenir à la normale au cours de l’année 2020 suite à des circonstances exceptionnelles.

Sur l’enquête en cours au sujet de 2.6 milliards transférés en dehors du Liban alors qu’un moratoire était instauré, il a souligné que la circulation des capitaux est garantie au Liban mais le transfert de fonds de personnes exposées politiquement pourrait constituer un délit financier dû aux pressions subites par des banques.

Sur une amélioration de la situation économique, il estime qu’une assistance internationale liée au réinvestissement des sommes retirées par les libanais pourrait relancer l’activité économique.

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