Le Liban figure au premier rang d’un classement économique. Chose extraordinaire si seulement encore ce premier était positif. Il s’agit du premier rang en terme de perception de la corruption au sein des pays arabes, selon une enquête publiée par international transparency index.

92% de la Population estime ainsi, que les fonds publics sont ainsi détournés de l’intérêt général en faveur d’intérêts très particuliers, disons voir d’intérêts issus de relations incestueuses de certains hommes d’affaires politiciens.
De nombreuses affaires ont dernièrement éclaté au grand jour comme les scandales du ramassage des ordures qui malheureusement ne sont pas constituées que par notre classe politique, du scandale des détournements de biens-fonds publics comme Ramlet el Baida, des scandales de destructions de notre patrimoine historique national, outre le port phénicien de Minet el Hosn, de l’Hippodrome Romain de Wadi Abou Jmil, d’autres régions sont également touchées notamment le Sud avec la destruction du site archéologique phénicien d’Adloun au profit d’une marina portant le nom d’un des plus premiers magistrats de l’état, du scandale d’OGERO où le ministre de tutelle s’acharne à défendre le premier responsable. La liste des scandales est longue et en dépit de certaines mobilisations citoyennes, elles n’ont été que réduites au silence parfois par des accusations plus sectaires qu’argumentées par la sagesse.
Soyons clair, la corruption de petits fonctionnaires n’est pas chose importante, il ne s’agit qu’en fin de compte que d’une redistribution de richesses, d’un aumône versé parce que ces personnes ne pourraient sinon pas survivre encore et seraient forcées comme tant d’autres à quitter le pays. La corruption de certaines « élites politiciennes » est chose plus grave.
Ce résultat est certes triste mais il est d’autant plus triste pour nous citoyens qui croient encore en un état juste, un état de droit que derrière, il y a une acception malsaine de la corruption de notre pays. Ce premier rang démontre qu’au Liban, les personnes corrompues ne cachent même pas leur fortune mal acquise. Parfois même au pouvoir, souvent dans la rue pour des parades plutôt fashion au volant de leurs voitures, le show-off devenu légendaire, ces mêmes personnes ne sont pas inquiétées par la Justice, ni encore moins par la population. Comment expliquer qu’un fonctionnaire ou qu’un haut gradé parade, qu’un député ou qu’un ministre voir d’autres personnalités de premier rang autrefois désargenté et qui arrivé au pouvoir semble avoir fait d’un seul coup fortune au volant d’une voiture coûtant plusieurs centaines de milliers de dollars, ou sortent chaque soir dans des restaurants dont le coût est connu pour être élevé? Comment expliquer les luxueuses demeures dans lesquels ils organisent souvent des réceptions qui n’ont nulles d’égales que celles des milles et une nuit. Une dérive morale indéniable a lieu devant les yeux de la majorité de notre population qui ne trouve même des mots pour les dénoncer.
L’acceptation de la corruption par une majorité souvent silencieuse est déjà chose triste mais plus encore que cette acceptation, l’admiration de certains face à ces réussites au parfum criminel est chose grave et démontre non seulement la faillite financière d’un état dont les ressources sont ponctionnés par des actes criminels mais également une faillite morale de citoyens qui non seulement ne s’indignent plus mais qui en plus rêvent eux-même parfois à ce genre de réussite.

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