Le Palais Présidentiel de Baabda. Source Photo: Facebook
Le Palais Présidentiel de Baabda. Source Photo: Facebook

Mustafa Adib, favori pour succéder à Hassan Diab démissionnaire depuis le 10 août, comme premier ministre du Liban, a recueilli la majorité des suffrages des parlementaires lors des consultations obligatoires qui se sont déroulées au Palais Presidentiel de Baabda.

Il reste encore à la présidence de la république de nommer officiellement au Grand Sérail

Un premier ministre qui jouit du soutien des principaux partis politiques

Premier arrivé, l’ancien Premier Ministre Najib Mikati a rapidement accordé sa faveur à la nomination de Mustapha Adib, un de ses anciens collaborateurs. Il s’agit selon lui de former une équipe complète “intégrée de spécialistes”. Il a également révélé que le nom de Mustafa Adib avait été proposé par Saad Hariri lors d’une réunion des anciens premiers ministres.

L’ancien Premier Ministre Saad Hariri a souligné depuis le perron du palais de Baabda, que le principal objectif du prochain gouvernement sera de reconstruire Beyrouth, dévastée par l’explosion du 4 août 2020, de mener des réformes et d’arriver à un accord rapide avec le fonds monétaire international pour obtenir l’aide économique de la communauté internationale. Pour arriver à ses objectifs, le gouvernement devra être constitué de personnes compétentes et intègres et formé rapidement.

L’ancien premier ministre Tamam Salam a également nommé Moustafa Adib pour former le prochain gouvernement, estimant qu’il est “Adib” dans tous les sens du mot et que la charge lui pèsera sur les épaules sera lourde.

Le vice président de la chambre des députés Elie Ferzli a tenu à indiquer placer “un papier blanc dans les mains de la présidence de la république” au sujet de la nomination du prochain premier ministre. Il estime ainsi ne rien voir positif dans cette nomination “avec tous ses respects”.

Le président de la république a ensuite reçu les différents blocs parlementaires, notamment celui du courant du futur d’abord puis de la loyauté à la résistance qui ont tous les deux fait part de leur soutien à la candidature de Moustafa Adib et ont indiqué souhaiter coopérer de manière positive avec le prochain gouvernement.

“Nous appelons tout le monde à coopérer dans l’intérêt du Liban et à servir ses priorités comme la mise en place des réformes économiques, la reconstruction du Beyrouth”, a souligné le député du Hezbollah à Mohamed Raad.

Le dirigeant du Courant Patriotique Libre Gébran Bassil a également confirmé son soutien à la nomination de Mustapha Adib comme prochain premier ministre.

“Adib est le choix des forces politiques les plus représentés, il est compétent et bien informé de l’état de l’administration publique et il est un ambassadeur patriotique avec une bonne moral qui sait communiquer avec la communauté internationale et avec les Libanais”, estime Gébran Bassil.

Quelques bémols toutefois

Seuls bémols, les Forces Libanaises qui ont choisi plutôt d’accorder leurs voix à l’ancien ambassadeur du Liban aux Nations-Unies, Nawaf Salam qui fait cependant l’objet d’un véto absolu du Hezbollah et du mouvement Amal. Quant au parti socialiste progressiste dans la délégation était menée par Taymour Joumblatt, ils ont indiqué qu’ils ne participeront pas au prochain gouvernement.

Le bloc parlementaire du rassemblement démocratique c’est quant à lui abstenu, estimant, par l’intermédiaire du député Walid Sukkarieh, ne pas connaître le prochain premier ministre ou encore son agenda politique. Il a également indiqué ignorer sur quel critère les principaux blocs politiques se sont entendus.

Mêmes propos quasiment tenus par le Général Chamel Roukoz, député du Kesrouan, qui a indiqué ne pas avoir nommé de candidat “parce que les méthodes sont les mêmes”. Il a également souligné que la formation du prochain gouvernement doit être basé sur des personnalités indépendantes.
“Nous n’avons pas le luxe du temps”, avant de noter par ailleurs que Moustafa Adib bénéficie d’une opportunité d’être premier ministre parce qu’il a gagné la confiance des partis politiques mais le plus important est celui de la confiance populaire.

Jamil Sayed a également noté n’avoir nominé aucun candidat, la méthode des grands partis politiques étant inacceptable.

Le député Michel Daher a indiqué depuis le perron du palais de Baabda que la nomination de Mustafa Adib est une solution de compromis entre parties politiques alors que la situation actuelle du Liban nécessite un gouvernement de sauvetage. Il a par conséquent nommé Raya Hassan.

Les consultations obligatoires parlementaires visant à nommer le prochain locataire du Grand Sérail ont par ailleurs débuté ce matin conformément à l’annonce la semaine dernière de la Présidence de la République.

Cependant, une fois nommé, il reviendra encore au futur premier ministre de composer son équipe, une chose qui pourrait prendre du temps en raison des équations politiques actuelles au Liban puis à rédiger la déclaration d’intention gouvernementale à présenter devant le parlement. Un vote visant à lui accorder la confiance sera alors organisé par l’Assemblée à l’issue de la lecture de la déclaration pour que ce cabinet puisse devenir fonctionnel.